Mystification ou l'histoire des portraits (film)

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Film français de Sandrine Rinaldi paru en 2005. C'est une adaptation de l'intrigue du texte homonyme de Denis Diderot.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Richard (un orthophoniste) vient de rencontrer Émilie, une jeune fille de bonne famille. Songeant à l'épouser, il voudrait faire disparaître les traces de son ancienne vie amoureuse. Il demande à son ami Raphaël de trouver un stratagème pour récupérer auprès de Mlle Dornet (son ancienne compagne) des photographies qu’elle a gardées en souvenir de leur amour. Raphaël envoie donc un certain Desbrosses chez Mme Therbouche, l'amie qui a recueilli Mlle Dornet malade depuis sa rupture avec Richard. Desbrosses se fait passer pour un médecin turc auprès de Mlle Dornet et lui démontre qu’elle doit se débarrasser de tous les objets liés à son ancien amour si elle veut guérir de sa dépression.

« Qu’une bague, qu'un portrait, qu'une lettre, qu'un billet tendre qu’on avait reçu vienne à nous tomber sous les yeux, et voilà le simulacre perfide qui s’attache à notre rétine. »

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

  • Camille Cayol : Mlle Dornet
  • Lucia Sanchez : Mme Therbouche
  • Laurent Le Doyen : Desbrosses
  • Valérie Donzelli : Émilie
  • Laurent Lacotte : Raphaël
  • Serge Bozon : Richard

[modifier] Commentaire

Sandrine Rinaldi a réussi un très beau film. Et c'est son premier film. Elle a transposé dans le Paris d’aujourd’hui, un dialogue de Denis Diderot : Mystification. Pour l’adapter au cinéma elle a écrit un prologue : les premières scènes où Richard convoque son ami Raphaël à son cabinet d’orthophoniste pour lui exposer son problème. Elle a également réécrit la fin.

Tout semble néanmoins avoir été écrit dans la langue du XVIIIe siècle. Le choix de faire parler des personnages d’aujourd’hui dans la langue de Diderot crée le même décalage que Marcelle Meyer jouant Jean-Philippe Rameau au piano (on le joue généralement au clavecin). Le climat de cette langue étrange contribue à donner au film un climat insolite. S’y ajoutent les images bizarres d'un monde décalé : un chien au comportement étrange, le passage d'un train de banlieue brouillant le dialogue des protagonistes, etc.

Sandrine Rinaldi a fort bien choisi l’actrice qui joue le rôle de Mme Therbouche : Lucia Sanchez. Celle-ci fait chatoyer et rebondir Diderot avec son accent espagnol. Et son sourire narquois face à la naïveté de Mlle Dornet, fait des merveilles. Il faut voir la tête de Lucia Sanchez dans ce dialogue : « Desbrosses : Je suis turc. Mlle Dornet : Vous êtes donc circoncis ? Desbrosses : Très circoncis. Mlle Dornet (à Mme Therbouche) : Cela doit être singulier un homme circoncis. Mme Therbouche : Et lui parler de cela ?!… » François Ozon avait fait le choix de Lucia Sanchez pour tourner ses premiers films. Il fit ensuite une carrière remarquée. Sandrine Rinaldi a fait le même choix que François Ozon, on peut souhaiter que cela lui soit, à elle aussi, un gage de réussite.