Utilisateur:MLH

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[modifier] Je me présente

Je suis intéressée par l’article Elisabeth EPPINGER et cela pour la simple raison que je fais partie de la famille religieuse que cette femme a créée en 1849, et que j’en fais partie depuis bientôt 50 ans !

Je n’ai pas la prétention de "connaître parfaitement" la vie d’Elisabeth, mais je peux dire que je l’ai étudiée et réétudiée souvent… Je l’ai étudiée pour moi-même mais aussi pour la faire connaître à d’autres, particulièrement à de jeunes générations dont j’étais responsable de formation.

De par différentes fonctions, j’ai été amenée à participer à des recherches sur Elisabeth Eppinger, à examiner des archives non publiées appartenant à la Congrégation particulièrement un récit de la vie d’Elisabeth, à collaborer à des projets d’éditions, à discuter longuement avec notre archiviste et spécialiste d'Elisabeth, à suivre conférences et sessions sur la fondatrice, etc… Tout cela me donne une certaine connaissance objective de la vie d'Elisabeth, mais aussi une proximité intérieure, car Elisabeth n'est pas seulement la Fondatrice des origines, elle reste la Maîtresse de vie spirituelle et apostolique de la Congrégation et de chaque sœur.

Actuellement je participe à l’équipe de rédaction du site de la Congrégation des Sœurs du Très Saint Sauveur (http://soeurs-stsauveur.cef.fr/).

Sans prétention quelconque, je suis attentive à ce qui paraît au sujet d'Elisabeth et j'ai le souci que cela soit juste.

Pour mémoire, il peut être intéressant, tout en se limitant aux parutions françaises, de citer quelques écrits concernant Elisabeth :

- "La Congrégation des Sœurs du Très-Saint-Sauveur" par l'Abbé Lucien PFLEGER, traduction et adaptation françaioses par l'Abbé Albert SCHAEFFER.

- "Lettres sur l'extatique des Niederbronn et sur l'œuvre du Divin Sauveur fondée par elle" par l'Abbé BUSSON

- "Vie de Mère Alphonse-Marie – Elisabeth Eppinger – Fondatrice des Sœurs du Très Saint-Sauveur par une de ses filles" par Sœur Joseph-Marie

- "L'Extatique de Niederbronn" par Mgr L. CRISTIANI


[modifier] Mon intervention sur Wikipédia

J’ai lu avec intérêt l’article "Elisabeth EPPINGER" sur Wikipédia. Je ne sais pas qui en a eu l’initiative, mais je voudrais remercier cette personne. En mettant Elisabeth sur ce site, elle lui reconnaît d'emblée une place dans l'Eglise et un intérêt public. Je sais que la vie d’Elisabeth est quelque peu complexe et qu’en faire un court résumé est un exercice périlleux.

C’est par souci de vérité et d’objectivité, que je crois utile d’apporter quelques rectifications ou précisions.

Par exemple :

1. Il n’est écrit nulle part qu’Elisabeth a voulu entrer " au cloître "

Cette expression est sans doute une traduction du texte allemand du Kirchenlexikon qui parle de " Ordensleben " ce qui est le terme générique de la vie religieuse. La traduction de " vie religieuse " ou "ordre religieux" ou simplement "couvent", est donc plus adaptée à la réalité historique. Elisabeth raconte que peu de temps après sa première communion, elle a fait la prière suivante : "O mon Jésus bien-aimé, comme je voudrais laisser le monde pour te servir, toi seul et uniquement, dans la solitude d'un couvent. O comme je voudrais louer et glorifier ton saint nom tout le jour… O Marie, ma Mère bien-aimée, prie pour moi afin que je puisse servir mon bien-aimé Sauveur dans un ordre religieux. Mais pourtant, ma bien-aimée Mère, je ne voudrais pas un ordre religieux où l'on est cloîtré. Je voudrais tellement vivre dans un ordre religieux dans lequel on peut travailler pour l'honneur de Dieu, pour le salut des âmes et pour l'honneur de ton saint nom…"


2. Peut-on dire "qu'elle a préféré fonder sa propre Congrégation" ?

L'affirmer ainsi laisserait entendre que cette fondation a été le fruit unique de l'initiative personnelle d'Elisabeth, de sa volonté propre. C'est peut-être oublier l'humilité d'Elisabeth et sa volonté de se soumettre à Dieu en toute chose.

Rappelons le cours historique des faits :

  • vers le milieu de l'année 1848, Elisabeth, par l'entremise de l'Abbé Reichard, curé de Niedrbronn, sollicite son admission dans la Congrégation des Sœurs de la Divine Providence à Ribeauvillé,
  • Cette Congrégation l'accepte,
  • Mais Mgr Raess, évêque de Strasbourg suivant de près les événements de Niederbronn, dit en août 1848 qu'il faut attendre et prier.
  • Elisabeth se soumet.
  • L'historien nous rapporte la suite : "Ce n'est qu'au mois de septembre suivant qu'elle prit, à la suite d'une illumination intérieure, cette détermination grosse de conséquences. (fonder une nouvelle congrégation religieuse). Vers la fin de cette année 1848, agitée par ces révolutions qui accumulèrent en Europe tant de ruines et engendrèrent tant de misères, elle eut l'intuition de plus en plus nette et précise de l'œuvre qu'elle se sentait appelée à créer." (Congrégation des Sœurs du Très-Saint-Sauveur par l'Abbé PFLEGER, traduction de l'Abbé SCHAEFFER, page 27)"Le 22 janvier 1849 après avoir mûrement réfléchi devant Dieu et fixé, jusque dans les derniers détails, le règlement de la nouvelle Congrégation, Elisabeth et l'abbé Reichard le soumirent à l'approbation de l'Ordinaire. Mgr Raess considéra immédiatement le projet d'Elisabeth comme répondant à la volonté de Dieu et favorisa son entreprise avec une bienveillance marquée. Mais il ne précipita rien" (idem, page 28)
  • Une fois la volonté de Dieu connue, Elisabeth fera preuve de volonté et de courage fermes pour la réaliser.


3. L'affaire du baron de Richemont

Il est vrai que Elisabeth Eppinger, devenue Mère Alphonse-Marie, a été abusée par un aventurier (je laisse la responsabilité de le nommer Claude Perrin à l'auteur de l'article que je corrige) se prétendant être Louis XII et qu'elle a pris parti pour lui et l'a soutenu. "Cette attitude lui valut en France un plus grand nombre d'ennemis peut-être qu'elle n'y avait eu de partisans jusqu'alors" (idem page 43)

Sans vouloir dissimuler cette affaire, il me semble que pour la nommer, il faudrait citer aussi tous les événements où l'intuition spirituelle de Mère Alphonse-Marie a été juste. Dans ce cas, l'article devrait être bien plus long.


4. Les différentes reconnaissances

L'article que je corrige parle successivement de 1866, de béatification, de 1854, et de décret de félicitations adressé par Pie IX à Mère Alphonse-Marie.

Je cherche à mettre une cohérence historique dans ces affirmations :

- 1854 : année du choléra qui permet effectivement aux sœurs de faire preuve de leur dévouement. Ce dernier entraînera la reconnaissance de l'Etat.

- 1863 : le Pape Pie IX adresse "des félicitations" dont le nom officiel est "décret de louange". Mais l'Eglise est toujours prudente. Ce ne sera qu'en 1866 que la Congrégation recevra l'approbation du même Pape.

- le procès de béatification sera entamé en 1950, interrompu par des événements historiques, dont la mort de plusieurs intervenants, repris sérieusement en 2000 sans que l'intérêt n'ait jamais été interrompu.

C'est seulement, quand Elisabeth sera béatifiée que l'Eglise fixera une date pour la fêter.