Miroir (genre littéraire)

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Le miroir est un genre littéraire né au Moyen Âge, désignant des ouvrages destinés à conseiller son lecteur sur des questions morales.

Les premiers exemples du genre remontent au IXe siècle, comme la Via Regia de Smaragde, adressée à Louis le Pieux entre 812 et 815 ; le De institutione regia de Jonas d'Orléans, adressé à Pépin en 834 ; et le Liber de rectoribus christianis de Sedulius Scotus, à l'intention de Lothaire II, composé entre 855 et 859. Notons aussi le Libellus Manualis de Dhuoda, écrit pour son fils Guillaume entre 851 et 853, véritable manuel de l'élève studieux.

D'autres recueils de préceptes moraux suivent, comme le Miroir des pécheurs (Speculum peccatoris) de la fin du Xe siècle. Le terme de « miroir » domine est utilisé à partir du XIIIe siècle, par exemple dans le Miroir des bonnes femmes, d'auteur inconnu, et le Miroir des dames (Speculum dominarum) de Durand de Champagne.

[modifier] Les miroirs des princes

Ce genre trouve notamment beaucoup de succès auprès des princes. Après Louis le Pieux et Lothaire II, c'est le cas de Charles le Chauve (De regis persona et regis ministerio d'Hincmar de Reims) et de son successeur Louis le Bègue (De ordine palatii, également d'Hincmar). Plus tard, Jean de Salisbury s'y essaie dans son Policraticus, Étienne de Fougères rédige un Livre de manieres pour le roi, Hélinand de Froimont adresse un De bono regimine principis à Philippe Auguste, Giraud de Barri compose un De principis eruditione. Saint Louis se voit dédier La Somme le roi de son confesseur frère Laurent, Vincent de Beauvais rédige un De filiorum nobilium institutione sur le thème de l'instruction, et Jean de Limoges un Morale somnium Pharaonis, miroir par lettres.

Icône de détail Article détaillé : miroirs des princes.

[modifier] Bibliographie

  • Pascale Bourgain, article « Miroir des princes» du Dictionnaire du Moyen Âge, PUF, 2002, p.931-932.