Mastaba

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Un mastaba est une construction funéraire rectangulaire utilisée dans l'Égypte antique comme sépulture pour les pharaons, puis, pour les nobles et les notables.

Sommaire

[modifier] Description d'un mastaba classique

Extérieurement, un mastaba est une construction rectangulaire aux murs de briques crues ou de pierres taillées légèrement inclinées vers l'intérieur comme la base d'une pyramide. Une porte donne généralement accès à une chapelle funéraire. Les parois de cette pièce, parallèles aux murs extérieurs du mastaba, peuvent être recouvertes de scènes de la vie quotidienne du défunt. Sur le mur face à la porte est gravée une fausse porte qui mène symboliquement vers le royaume des morts. Cette porte est conçue pour faciliter le retour du défunt dans le royaume des vivants. Un puits, partant du sommet du mastaba, s'enfonce dans la terre (jusqu'à plus de 20 m de profondeur selon l'importance du défunt) et donne sur la chambre funéraire où repose le défunt dans son sarcophage.

Taille moyenne d'un mastaba :

  • Longueur : 30 m,
  • Largeur : 15 m,
  • Hauteur : 6 m.

Image:Mastaba.png

Exemple de mastaba :

  • En bleu, la chapelle funéraire avec sur le mur du fond la porte postiche ;
  • En rouge, le puits qui part du sommet du mastaba et s'enfonce sous terre ;
  • En vert, le caveau et son sarcophage ;
  • En gris, les remblais qui occupaient en fait une grande partie du mastaba.

Il existe au musée du Louvre à Paris la reconstitution de la chapelle du mastaba du noble Akhethétep, dont les ruines sont encore visibles sur le plateau de Saqqarah.

[modifier] Étymologie

Le mot mastaba vient de l'arabe مَصْطَبَة maṣṭabaʰ (qu'on peut aussi transcrire maṣṭabat), et signifie « banc de pierre ». C'est le nom qu'ont donné à ces édifices les ouvriers égyptiens d'Auguste Mariette. Il semblerait que le mot arabe, en dernière analyse, soit un emprunt à l'araméen miṣṭubbā, lequel l'aurait à son tour emprunté au grec ancien στιϐάς stibás, « lit d'herbe », ou στύπος stúpos, « tronc ».

[modifier] Origine

Les mastabas sont une évolution des tertres funéraires (tumulus) élevés au-dessus des fosses où étaient déposés le défunt et son équipement funéraire à l'époque prédynastique. Ce tertre, qui représente la butte primordiale d'où naquit le soleil selon la mythologie héliopolitaine, devait être entouré d'une ceinture de pierre.

Les mastabas furent utilisés dès le début de l'Ancien Empire. D'abord faits de briques crues, la pierre et notamment le calcaire les ont remplacés progressivement au cours des périodes plus récentes. D'abord exclusivement réservés aux pharaons, les mastabas vont peu à peu se démocratiser, notamment quand les pharaons se tourneront vers les sépultures en forme de pyramide.

Les mastabas sont souvent des tombes familiales et l'on y trouve donc plusieurs puits, et même parfois plusieurs caveaux, dans un même puits, creusés à différentes profondeurs. La profondeur du caveau était un signe de puissance.

Image:Mastaba_coupe_transv.gif

Dessin permettant de visualiser l'intérieur d'un mastaba : chapelle, puits, caveau, mobilier funéraire et sarcophage

[modifier] Fonctions

Le mastaba est à la fois une sépulture pour l'enveloppe charnelle du défunt et le lieu de résidence de son ka. C'est pour cette raison que la forme du mastaba rappelle celle d'un palais.

[modifier] Des mastabas aux pyramides

Nécropole de Memphis, pyramide à étage de Djoser
Nécropole de Memphis, pyramide à étage de Djoser

Les mastabas ont évolué au cours de l'Ancien Empire pour devenir des pyramides à degrés qui sont les premières formes architecturales de type pyramidal. Souhaitant toujours atteindre des hauteurs de plus en plus importantes pour manifester l'importance et la puissance du défunt (pharaons), les premiers mastabas, à étage unique, ont tout d'abord évolué vers des mastabas à deux étages permettant d'accueillir de nouvelles structures funéraires, le second étage étant moins large et moins haut que le premier.

Avec les débuts de la IIIe dynastie (vers -2700 à -2600), les mastabas sont devenus des pyramides à degrés, constituées de plusieurs étages successifs ayant la forme globale d'un escalier gigantesque s'élevant vers le ciel. La première et la plus célèbre de ces pyramides à degrés est la pyramide de Djéser à Saqqarah, dont l'architecte était Imhotep. Imhotep voulut ériger une pyramide à degrés s'élevant, tel un escalier gigantesque, vers le ciel afin de symboliser l'ascension du défunt du « monde souterrain » vers les « Cieux ».

L'étape suivante de l'évolution des pyramides à degrés fut l'édification par le roi Snéfrou d'une pyramide dite rhomboïdale sur le site de Daschour. La pyramide rhomboïdale est une étape intermédiaire entre les pyramides à degrés et les pyramides à faces lisses. La pyramide rhomboïdale est une pyramide dont les faces lisses constituent une pente par morceaux dont l'inclinaison est différente. Le fait que la pente n'est pas uniforme tout au long de la pyramide, mais rhomboïdale, provient de ce que les architectes à l'origine de cette pyramide pensaient que la pente initiale était trop prononcée et fragilisait la construction ; ils la transformèrent donc suivant la forme décrite précédemment.

Ce type de pyramide est donc la dernière étape menant au stade ultime de l'évolution des pyramides d'Égypte vers les pyramides à faces lisses de la IVe dynastie (vers -2573 à -2454) ; parmi les plus célèbres on trouve les pyramides de Khéops, Khéphren, et Mykérinos, à Gizeh au Caire.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes