Massacre d'Amritsar

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Le memorial du massacre
Le memorial du massacre

Le massacre d'Amritsar — aussi connu comme le massacre du Jalianwalla Bagh — tire son nom du jardin Jalianwalla Bagh à Amritsar où, le 13 avril 1919, les soldats britanniques ouvrirent le feu sur les participants à un rassemblement politique pacifique, tuant plusieurs centaines d'Indiens. Il est considéré comme un des évènements qui ont amené la chute du Raj britannique.

Sommaire

[modifier] Les circonstances

À l'occasion du Baisakhi Day, la fête du début des moissons, une dizaine de milliers d'Indiens se réunirent dans le Jalianwalla Bagh, un jardin au cœur d'Amritsar, une des principales villes du Panjâb, pour protester contre le Rowlatt Act de 1919 qui offrait au gouvernement le pouvoir d'emprisonner arbitrairement et de juger les agitateurs. En effet, le mécontentement montait parmi les Indiens qui, bien qu'ayant participé loyalement à l'effort de guerre britannique, ne retiraient aucun avantage de ce sacrifice et connaissaient toujours un statut moins libéral que d'autres dominions comme le Canada ou l'Australie.

Le rassemblement était un défi à l'interdiction, dans la ville, des réunions de cinq personnes et plus. Le Bagh était entouré de tous côtés par des murs de briques et seule une entrée étroite en autorisait l'entrée et la sortie. La troupe, composée de cinquante soldats, se rendit au parc accompagnée d'un véhicule blindé armé de mitraillettes. Cependant, vu l'étroitesse de l'entrée, il fut incapable de s'introduire dans le parc.

Les soldats étaient commandés par le général Dyer qui après quelques sommations sommaires, ordonna à ses hommes d'ouvrir le feu. Comme il n'y avait pas d'autre sortie que celle où se tenait la troupe, les Indiens tentèrent d'échapper aux balles en grimpant aux murs ou en se jetant dans un puits.

Lorsque la fusillade fut terminée, des centaines de personnes avaient été tuées et des milliers de corps couvraient le sol. Les estimations officielles font état de 379 tués et 1200 blessés pour 1650 balles tirées, une efficacité dont Dyer s'enorgueillira plus tard. La troupe se retira ensuite laissant les blessés sans assistance médicale. Le gouverneur du Panjâb, sir Michael O'Dwyer félicita le général Dyer et instaura, le 15 avril, la loi martiale sur la région pour empêcher l'extension de troubles.

L'évènement fut condamné dans le monde entier, le général Dyer fut convoqué à Londres pour paraître devant la Commission Hunter qui, en 1920, le déclara coupable et il dut démissionner de l'armée. Cependant le Parlement britannique le réhabilita et le félicita pour sa rudesse. Des membres de la haute société britannique firent une quête qui s'avéra fructueuse pour garantir sa retraite et lui offrirent une épée ornée de pierres précieuses et qui portait l'inscription « Sauveur du Panjâb ».

[modifier] Les conséquences

Le massacre engendra un fort sentiment de colère en Inde, éveilla le Panjâb à la lutte contre le pouvoir britannique et prépara le terrain pour le Mouvement de non-cooperation que Gandhi allait initier en 1920. En bref, il fut un moment fort sur le chemin de l'indépendance indienne.

Lorsque celle-ci fut obtenue, un monument fut érigé dans le parc pour commémorer cet évènement. Encore aujourd'hui, les traces de balles de la troupe britannique sont visibles dans les murs du parc.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe