Discuter:Marc-Vivien Foé

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Le dopage n’explique pas toutes les morts subites
La mort subite du sportif ne doit pas évoquer systématiquement un soupçon de dopage. Chez les jeunes comme les plus âgés, pathologies congénitales et acquises fournissent des causes plus « légales » et dépistage de décès !
Depuis le décès du footballeur de Manchester Marc Vivian Foé en juin 2003, deux footballeurs et un basketteur ont subi le même sort sous les yeux effarés des supporteurs. Aussitôt les médias mettent le dopage au banc des accusés, alors que des étiologies cardio-vasculaires et extracardiaques, sont également fréquentes. La mort subite est définie comme une mort survenant en moins d’une heure après le début des premiers symptômes ou l’aggravation des symptômes préexistants. Dans une série de Maron (NEJM du 18 déc 2003) de 387 morts subites d’athlètes, la cardiomyopathie hypertrophique est en tête de liste (26 %) suivie du commotio cordis (20%), étiologie où une fibrillation ventriculaire est déclenchée par un traumatisme direct latéro-stérnal gauche. La myocardite, evoquée dans le cas M-V Foé, n’est présente que dans 5% des cas de cette série. Toujours chez les jeunes on retrouve parmi d’autre cause la dysplasie arythmogène du ventricule droit et des anomalies coronaires congénitales. Les canalopathies rythmiques émergent parcequ’elle sont de plus en plus dépisté : les tachycardies ventriculaires polymorphes cathécholérgiques, le syndrome de Brugada (mais ce dernier n’a pas en principe de déclenchement catécholergique), le Syndrome du QT long congénital, et plus récemment, une nouvelle entité, le syndrome du QT court congénital. Comment détecter ces pathologies ? Il est prudent de recourir à une consultation spécialisée pour tout patient à risque : « Avant 35 ans l’interrogatoire est roi. Il est capital de bien interroger les jeunes sportifs sur leurs antécédents familiaux. Il faut également être très attentif aux symptômes et particulièrement aux malaises, syncopes, palpitations et toutes manifestations inhabituelles, surtout si elles surviennent à l’effort. Enfin, la pratique de l’ECG chez le sportif devrait être plus répandue », précise le Dr Richard Brion. Chez le sportif d’un certain âge, l’atteinte coronarienne athéromateuse est prédominante et l’effort peut favoriser une rupture de plaque. La récupération, caractérisée par la prédominance de la stimulation vagale, favorise le spasme post-effort. Attention, une douche chaude ou la consommation de tabac, juste après un match, aggrave ces phénomènes de vasomotricité. Une raison supplémentaire pour arrêter de fumer.
Dr Wajih MENIF (cardiologue, tunisie)