Manifeste du Parti communiste

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Fac similé de la couverture de l'édition originale

Le Manifeste du parti communiste est un essai écrit fin 1847 et début 1848 par le philosophe allemand Karl Marx, et publié en février 1848.

Il a été commissionné par la Ligue des Communistes. Karl Marx a rédigé le texte final sur la base de textes et discussions préparatoires au sein de la Ligue des communistes, et notamment sur la base d'une contribution de son ami Friedrich Engels. Le slogan final - « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » - avait été adopté par la Ligue des communistes plusieurs mois auparavant.

Il est d'abord paru anonymement, puis a été réédité plus tard avec mention de Karl Marx et Friedrich Engels comme auteurs, sous le titre Manifeste communiste.

Bien que considérant plusieurs aspects du texte dépassés, notamment du fait des leçons à tirer de la Commune, Marx et Engels écrivaient en 1872 : « le Manifeste est un document historique que nous ne nous attribuons plus le droit de modifier » (préface au Manifeste communiste, 1872).

[modifier] Introduction

L'introduction met en avant la reconnaissance du communisme, et la nécessité de le faire connaître davantage pour ce qu’il est en réalité :

« Un spectre hante l'Europe : le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le pape et le tsar, Metternich et Guizot, les radicaux de France et les policiers d'Allemagne.

Quelle est l'opposition qui n'a pas été accusée de communisme par ses adversaires au pouvoir ? Quelle est l'opposition qui, à son tour, n'a pas renvoyé à ses adversaires de droite ou de gauche l'épithète infamante de communiste ?

Il en résulte un double enseignement.

Déjà le communisme est reconnu comme une puissance par toutes les puissances d'Europe.

Il est grand temps que les communistes exposent à la face du monde entier, leurs conceptions, leurs buts et leurs tendances; qu'ils opposent au conte du spectre communiste un manifeste du Parti lui-même.

C'est à cette fin que des communistes de diverses nationalités se sont réunis à Londres et ont rédigé le Manifeste suivant, qui est publié en anglais, français, allemand, italien, néerlandais et danois. »

[modifier] Extraits

  • « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes ».
  • « La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d'autrefois ».
  • « Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations ».
  • « Tous les mouvements historiques ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement spontané de l'immense majorité au profit de l'immense majorité ».
  • « L'existence et la domination de la classe bourgeoise ont pour condition essentielle l'accumulation de la richesse aux mains des particuliers, la formation et l'accroissement du Capital ; la condition d'existence du capital, c'est le salariat. Le salariat repose exclusivement sur la concurrence des ouvriers entre eux ».
  • « Vous êtes saisis d'horreur parce que nous voulons abolir la propriété privée. Mais, dans votre société, la propriété privée est abolie pour les neuf dixièmes de ses membres. C'est précisément parce qu'elle n'existe pas pour ces neuf dixièmes qu'elle existe pour vous. Vous nous reprochez donc de vouloir abolir une forme de propriété qui ne peut exister qu'à la condition que l'immense majorité soit frustrée de toute propriété. En un mot, vous nous accusez de vouloir abolir votre propriété à vous. En vérité, c'est bien ce que nous voulons ».
  • « Le communisme n'enlève à personne le pouvoir de s'approprier des produits sociaux ; il n'ôte que le pouvoir d'asservir à l'aide de cette appropriation le travail d'autrui ».
  • « Les travailleurs n'ont pas de patrie ».
  • « Abolissez l'exploitation de l'homme par l'homme, et vous abolirez l'exploitation d'une nation par une autre nation. Du jour où tombe l'antagonisme des classes à l'intérieur de la nation, tombe également l'hostilité des nations entre elles ».
  • « Les idées dominantes d'une époque n'ont jamais été que les idées de la classe dominante ».
  • « A la place de l'ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous ».
  • « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »

[modifier] Voir aussi