Wikipédia:Lumière sur/Terreur (Révolution française)

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La Terreur, avec une majuscule, est le nom par lequel on désigne deux périodes de la Révolution française au cours desquelles la France est gouvernée par un pouvoir d’exception reposant sur la force, l’illégalité et la répression. Sa datation et sa définition restent très flottantes. Toutefois, on distingue deux phases de Terreur :

  • La première va de la déchéance de Louis XVI, le 10 août  1792, à la proclamation de la République, le 21 septembre 1792. Elle voit la création des institutions qui vont mettre en œuvre la politique de Terreur : un tribunal criminel extraordinaire est institué le 17 août 1792, mais son manque d'ardeur à punir les royalistes, qui exaspère le peuple, conduit aux massacres de septembre dans les prisons.
  • La seconde période va de l’élimination des députés girondins le 2 juin 1793 à l’arrestation de Robespierre le 27 juillet 1794. Entre l'été 1793 et le printemps 1794, l'affaiblissement de l'État, entamé en 1789-90, atteint son paroxysme, autorisant toutes les violences et toutes les surenchères. Le comité de salut public, associé à la personne de Robespierre, est confronté à la concurrence du comité de sûreté générale qui dirige la police de la Commune de Paris, qui possède, depuis le 10 août 1792, le pouvoir militaire; ce comité est également lié aux sans-culottes, qui contrôlent de fait le ministère de la guerre. Ce n'est qu'en mars 1794 qu'on assiste à un renforcement de l'État entre les mains du comité de salut public. La Terreur est instaurée par le gouvernement révolutionnaire, sous la pression des révolutionnaires les plus radicaux ; plusieurs libertés sont suspendues et une politique de lutte contre les dangers intérieurs et extérieurs menaçant la République est mise en application. Les personnages marquants de la Terreur, appelés aussi « terroristes » sont notamment Robespierre, Saint-Just, Couthon, Collot d'Herbois, Fouché, ou Billaud-Varenne. La période est également marquée par des tentatives de réformes économiques, sociales et culturelles.

La Convention n'a cependant mis la Terreur à l'ordre du jour que le 5 septembre 1793, sous la pression des sans-culottes. Robespierre a défini les objectifs de la Terreur dans un discours resté célèbre, prononcé à la Convention nationale, le 25 décembre 1793 (extraits) :

« Le but du gouvernement constitutionnel est de conserver la République ; celui du gouvernement révolutionnaire est de la fonder. [...] Le gouvernement révolutionnaire doit au bon citoyen toute la protection nationale ; il ne doit aux Ennemis du Peuple que la mort. Ces notions suffisent pour expliquer l'origine et la nature des lois que nous appelons révolutionnaires [...]. Si le gouvernement révolutionnaire doit être plus actif dans sa marche et plus libre dans ses mouvements que le gouvernement ordinaire, en est-il moins juste et moins légitime ? Non ; il est appuyé sur la plus sainte de toutes les lois : le salut du Peuple. »