Lucha libre

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Le Lucha libre est le catch mexicain. Le style de la lucha libre se base sur son coté aérien et spectaculaire, à l'inverse des autres styles de catch qui mettent l'accent sur la puissance et la violence.

Sommaire

[modifier] Règles

Un combat de lucha libre peut opposer deux luchadores ou bien des équipes de 2, 3, 4 ou 5. En général un match se déroule en trois tombés, ou caidas. On peut gagner en réalisant un tombé soit en rivant les épaules de l'adversaire pendant environ 3 secondes, soit par soumission. A la différence du catch américain le lutteur se soumettant ne tape pas au sol mais agite la main ou se rend verbalement. Les disqualifications sont quasi inexistantes en effet en lucha libre. Aussi, le décompte à l'exterieur est de 20 secondes au lieu des 10 habituelles. Une autre différence notable est la présence, généralement, de 2 arbitres sur le ring. C'est quasiment tout le temps le cas à la CMLL, mis à part certains combats à 1 contre 1, et plus rare à la AAA dont certains arbitrent sont connus pour avantager l'un ou l'autre camp, par exemple en feignant de ne pas voir des prises interdites ou en faisant un compte de 3 plus rapidement pour l'une des équipes. Les arbitres sont souvent eux-même d'anciens lutteurs ( comme Rafa El Maya, Tigre Hispano, Babe Richard pour la CMLL).

Lors d'un match de lucha libre par équipe, quitter le ring autorise un changement de partenaire. Cette règle est très importante dans le sens où elle permet des séquences très rapides et spectaculaires.

[modifier] Spécificités

La lucha libre se révèle particulièrement spectaculaire, notamment avec des prises comme le Hurracanrana, le Pescado ou des sauts vers l'extérieur du ring. Les combats sont très rapides et moins violents, tout spécialement à la CMLL par rapport à ceux du catch américain notamment la WWE. Au Mexique les lutteurs, selon la tradition, doivent porter un masque et/ou avoir les cheveux longs. Au cours de leur carrière ils combattent dans des matches où le vainqueur emporte le masque du perdant. Beaucoup de lutteurs perdent leur masque dans leur carrière, souvent lors de leur dernier match, moyennant une "prime" importante car le masque représente un peu la "vie" d'un luchador, il a une importance toute particulière et est ancré dans les vieilles traditions. Ces matches sont souvent assez brutaux, les deux lutteurs tentant chacun d'arracher littéralement le masque de l'autre, ces matches sont les rares au Mexique où les lutteurs saignent assez régulièrement. Des combats opposent également deux lutteurs, souvent démasqués, et dont le perdant doit se faire raser complètement la tête, symbole de l'humiliation suprême. Ces deux types de combats sont appelés Luchas de Apuestas au Mexique.

Le systeme heel/face dans la lucha libre est assez différent dans le sens où le lutteur apprécié (tecnico) est celui qui se bat avec le plus de technique alors que son opposé (rudo) est plus violent. Au contraire du catch américain où il s'agit juste de se faire apprécier ou de se faire huer par la foule par son attitude et non ses capacités. En effet, des catcheurs techniques américains ont souvent été heels, et des brawlers souvent faces (exemple: "Stone Cold" Steve Austin).

[modifier] Fédérations

Il existe deux fédérations dominantes de catch au Mexique :

[modifier] CMLL

C'est la plus ancienne fédération de catch au monde connue à ce jour. Créée en 1933 sous le nom d'EMLL (Empresa Mexicana de la Lucha Libre). C'est également la plus populaire des fédérations mexicaines, avec de nombreuses grosses stars comme Mistico, L.A Park, Hector Garza, Ultimo Guerrero. Elle changea son nom en CMLL dans les années 90 pour donner une image de compagnie à portée mondiale : aujourd'hui de plus en plus de lutteurs américains (Marco Corleone, Johnny Stamboli, Rocky Romero) ou japonais (Ultimo Dragon, Jushin 'Thunder' Lyger) luttent ou ont lutté, régulièrement ou occasionnellement pour la CMLL. La CMLL fête chaque année l'anniversaire de sa création (et aussi celui de l'avènement de la lucha libre), généralement fin septembre, où le main-event (le haut de l'affiche) peut être un combat de masques, comme en 2007 lors du combat Infierno en el Ring (L'Enfer sur le Ring) qui opposait 8 lutteurs de la promotion, et qui a vu Lizmark Jr. être démasqué des mains de Blue Panther.

[modifier] AAA

L'Asistencia Asesoría y Administración a été créée en 1992 par un ancien booker de la CMLL, Antonio Peña (1948-2006). De nombreux luchadors de la CMLL tels que Konnan, Eddie Guerrero, ou encore le très jeune et très spectaculaire Rey Mysterio(nouvelle star du ring de la WWE), ont suivi Peña et fait la renommé de la promotion dans un style qui se veut plus ancré dans la modernité des années 90. Les combats Tecnicos contre Rudos ainsi que les combats à 2 victoires sont moins mis en valeur pour laisser place à un folklore de type 'américain' (présentation, gimmicks, combat 1 contre 1 etc...). L'AAA a porté un coup à l'hégémonie de la CMLL sur la Lucha Libre, avec des galas dans des stades à guichet fermés pour les gros évènements comme Triplemania et la Guerra de Titanes, et attirant à elle un public plus jeune.

Il existe bien sûr des promotions de moindre ampleur mais qui rencontrent un certain succès au Mexique comme la IWRG, ou Promo Azteca.

[modifier] Art

Importée des États-Unis dans les années 1930, La lucha libre fait désormais partie intégrante de la culture populaire mexicaine. La photographe mexicaine Lourdes Grobet a photographié pendant plus de trente ans ce sport spectaculaire, s'intéressant non seulement à l'aspect esthétique des combats, mais également, dans une approche sociologique, à tout son environnement en dehors du ring. Elle a publié plusieurs livres sur le sujet : Lourdes Grobet: Lucha Libre (2005), Espectacular de Lucha Libre (2008), Lucha libre mexicana (2008).

De nombreux films ont été réalisés sur le sujet et/ou avec comme vedette les lutteurs de leurs temps comme Blue Demon et Santo. En France, François Reichenbach réalisa en 1981 un documentaire intitulé Lucha libre. D'une durée de 45mn, on peut y apercevoir des figures connus telles qu'Enrique Llanes (ancien lutteur, commentateur TV pour la boxe, le baseball et la lucha libre), Los Villanos I II III, Aja Kong etc... Documentaire soigné au rythme lent, narré avec humour, loin des clichés que peut véhiculer le catch de nos jours et qui présente différentes facettes de la culture populaire mexicaine : lien fort entre lucha libre et politique / religion / social.

[modifier] Bande dessinée

Depuis 2006, les Humanoïdes Associés publient une série de bande dessinée, Lucha Libre, qui s’inspire de l’univers de la lucha libre.

[modifier] Bibliographie

  • Lourdes Grobet, Alfonso Morales, Gustavo Fuentes, et Jose Manuel Aurrecoechea, Lucha Libre: Masked Superstars of Mexican Wrestling, Trilce, (2005). (ISBN 1-93304505-4)

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes