Liane de Pougy

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Liane de Pougyphotographiée par Léopold-Émile Reutlinger.
Liane de Pougy
photographiée par Léopold-Émile Reutlinger.

Anne-Marie Chassaigne, dite Liane de Pougy, Madame Henri Pourpre puis, par son second mariage, princesse Georges Ghika, est une danseuse et courtisane de la Belle Époque, née à La Flèche (Sarthe) le 2 juillet 1869 et morte à Lausanne (Suisse) le 26 décembre 1950.

Sommaire

[modifier] Biographie

Née d'un père officier et d'une mère de bonne noblesse terrienne, Anne-Marie Chassaigne reçut une éducation religieuse au couvent de Sainte-Anne-d'Auray dans le Morbihan et fut mariée à seize ans à un homme brutal, le lieutenant de vaisseau Henri Pourpre[1], dont les coups lui laissèrent des cicatrices qu'elle conserva toute sa vie. Selon certaines sources, il alla même jusqu'à tirer sur elle avec son pistolet. Elle lui donna un fils, le pilote Marc Pourpre, qui tomba pendant la Première Guerre mondiale en 1916 et, après deux ans de mauvais traitements, elle s'enfuit pour Paris où elle arriva à dix-huit ans et divorça, au scandale de sa famille.

Liane de Pougy aux Folies Bergère en 1896 par Paul Berthon.
Liane de Pougy aux Folies Bergère en 1896 par Paul Berthon.

Elle rencontra l'auteur dramatique Henri Meilhac qui tomba sous le charme et la lança dans le monde du théâtre en la faisant engager aux Folies Bergère. Elle prit des leçons de danse sous la direction de Mariquita et, sous le pseudonyme de Liane de Pougy, elle entreprit une carrière de danseuse de cabaret et se lança dans la courtisanerie. Ouvertement bisexuelle, elle eut des amants des deux sexes qui la couvrirent de bijoux et lui offrirent des équipages et tout ce qui était nécessaire à la vie d'une courtisane d'alors. Sa rivalité avec la Belle Otero contribua à la célébrité de l'une comme de l'autre.

En 1899, Liane de Pougy rencontra l'amour de sa vie, l'écrivain Natalie Clifford Barney. Leur liaison défraya la chronique, mais Natalie Barney n'était pas faite pour un engagement durable et elle ne tarda pas à tromper son amante. Celle-ci raconta cette expérience dans un livre intitulé Idylle saphique (1901), présenté comme un roman, qui fut un grand succès de librairie.

En 1910, alors au sommet de sa carrière, Liane de Pougy rencontra le prince Georges Ghika, d'origine roumaine, très noble mais fort désargenté, qui l'épousa. Le mariage fut parfaitement heureux durant seize ans, jusqu'à ce que Georges quitte sa femme pour une autre plus jeune. Pour se consoler, la princesse prit plusieurs amantes. Le prince finit par lui revenir, mais leur relation était devenue difficile et chaotique.

En 1928, Liane de Pougy se lia d'amitié avec la mère supérieure de l'asile Sainte-Agnès à Saint-Martin-le-Vinoux près de Grenoble, et récupéra des fonds pour cet institut auprès de son monde parisien. Elle conservera un lien très fort avec cet institut et selon son dernier vœu s'y fera inhumer.

Liane de Pougyphotographiée par Nadar.
Liane de Pougy
photographiée par Nadar.

Après la mort du prince, vers 1945, la princesse entra comme novice dans le Tiers-Ordre de Saint-Dominique. Elle se repentit et abjura sa vie dissolue. Elle finit sa vie dans la prière à Lausanne. « Elle est morte à quatre-vingt-deux ans, gardant sur son visage et dans son regard admirable les signes encore visibles de sa beauté passée. Elle avait souhaité de mourir un soir de Noël ; la divine Providence a exaucé ce vœu. Elle avait désiré que nul ne suivit le cercueil de celle qui n'entendait plus être que Anne-Marie-Madeleine de la Pénitence. Cette dépouille terrestre tant vantée, tant aimée, s'en alla solitaire. Liane de Pougy était bien morte » (André de Fouquières).

[modifier] Résidences

[modifier] Œuvres

  • L'Insaisissable, roman, dédié à Jean Lorrain, qui fut son ami proche
  • La Mauvaise part, roman
  • Myrrhille
  • Idylle saphique, Paris, 1901 (rééd. Paris, Éditions des Femmes, 1987)
  • Mes Cahiers Bleus, Paris, Plon, 1977

[modifier] Bibliographie

  • Natalie Clifford Barney, Souvenirs indiscrets, Paris, Flammarion, 1992
  • Jean Chalon, Liane de Pougy, courtisane, princesse et sainte, Paris, Flammarion, 1994

[modifier] Notes et références

  1. Ni dans les séries d'archives de personnel du Service historique de la Défense/Marine, ni dans les annuaires de la Marine vers 1885, il n'y a trace d’un lieutenant de vaisseau Henri Pourpre ; on trouve à l’époque un enseigne de vaisseau Joseph Pourpe, mais ni le grade, ni le prénom, ni le nom ne correspondent

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Liane de Pougy.