Li M'Hâ Ong

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Li Ma-hong ou Li M'Hâ Ong (env. 650 - env. 730), érudit chinois originaire de Jiangnan, issu d’une famille de fonctionnaires préposée aux transactions du thé.

On lui attribue la traduction de nombre de textes chrétiens mais également, des commentaires bouddhiques du sanscrit vers le chinois. Il était membre de la « Bibliothèque des rectifications et des embellissements » du Palais impérial, haut lieu de pensée et d'échange théologiques.

Une seule œuvre de composition lui est attribuée. Bien que l'original ait été perdu, son « Traité des Semences et des Étoiles » est connu grâce à la copie et à la traduction, malheureusement partielle, qu'en fit Melchior Nuñez. Ce dernier, arrivé en Chine en 1555 possédait une connaissance raffinée du chinois. Il transmit à Matteo Ricci le précieux ouvrage qui comprenait, en outre, une demi-douzaine de paysages de la période « vert et bleu » - dont des compositions en « trois montagnes » - très en vogue sous la dynastie Tang.

Nuñez le décrit comme un moine nestorien mais il est probable que le jésuite ait usé de cet artifice pour donner à sa traduction une empreinte nestorienne en toute impunité.

Les premiers chrétiens qui arrivent en Chine en 635 (sous la dynastie Tang 618-907), sont effectivement des nestoriens d'origine iranienne. Ils se mettent directement à l'étude du chinois pour pouvoir expliquer les notions propres à la foi chrétienne (Dieu unique créateur de toutes choses, transcendance, ...) mais leur plus gros problème est de trouver un vocabulaire idoine, ce qui entraîne immanquablement des relectures et des corrections. Parmi les 70 000 rouleaux découverts en 1909 dans la grotte des Mille Bouddhas, murée au Xe siècle, se trouvent des textes nestoriens.

Très rapidement coupés de leurs racines, ces nestoriens se voient souvent obligés de prendre des décisions théologiques sans pouvoir se référer à une quelconque autorité. Au fil du temps, ils se fondent de plus en plus dans la culture chinoise et s'attirent la sympathie de quelques lettrés chinois, dont certains se convertissent. Malgré cela, ils restent très peu connus car ils n'intéressent pas les Chinois tout orientés vers le taoïsme. Le peu que l'on sache de leurs petites communautés est cependant extrêmement précis et détaillé, grâce aux informations consignées soigneusement et avec minutie, comme on sait si bien le faire en Chine.

Vers le milieu du IXe siècle, cependant, sous le règne de Tang Wu Zong, toutes les religions « barbares » (c'est-à-dire étrangères) sont interdites en Chine. On ne retrouve la trace des nestoriens que vers 1260, à la Cour de Kubilai Khan dont la mère était nestorienne et où ils sont proches du pouvoir. Au XVIIe siècle, les nestoriens ont tout à fait disparu de Chine.

Deux œuvres picturales anonymes sont attribuées à Li Ma-hong (collection particulière) :

Reflets de Géants Rouleau vertical, encre et couleurs légères sur soie, 79,5 x 36,3. Des montagnes aux pics escarpés, alternant avec des gorges profondes et ombragées, surplombent un lac, alimenté par une cascade et entouré d'une végétation généreuse. Les jeux d'ombre et de lumière, les tonalités de vert et de bleu et la superposition de plans différents (montagnes/vallées, cascade, lac/végétation) donnent une impression de profondeur au paysage dans lequel il semble qu'il n'y ait qu'un pas à franchir pour se fondre dans son immensité, dans le silence de ses hauteurs, dans le vertige de ses versants abrupts, dans la perspective de son panorama.

Printemps dans le jardin de Ma Rouleau vertical, encre et couleurs sur soie, 69 x 30 cm, conservé dans une boîte en bois sans inscription. Le jardin d'une belle demeure. Un plan d'eau, quelques cailloux judicieusement disposés figurent les montagnes. Montagne et eau sont des éléments de première importance du jardin chinois. Dans ce tableau, l'auteur marie avec bonheur deux arts spécifiquement chinois : la peinture de paysage et le jardin. La composition, dans sa partie inférieure, montre un massif de pivoines en pleine floraison près d'un rocher aux formes biscornues. À l'avant-plan, une grille très ouvragée protège le tronc d'un arbre noueux. L'espace est meublé : table, chaises recouvertes de tissus en camaïeu, paravent laqué richement décoré d'entrelacs floraux assez stylisés. Une impression de confort calme se dégage de l'ensemble, accentuée par la présence d'un chat endormi.