Langues nubiennes

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Les langues nubiennes constituent un groupe linguistique qui englobe (Bechhaus-Gerst) :

  1. Le Nobiin (ancien Mahas ou Fadicca/Fiadicca) ;
  2. Le Dongolawi et le Kenzi ;
  3. Le Midob (Meidob) ;
  4. Le Birgid ;
  5. Le "Nubien des collines" - qui regroupe les dialectes des montagnes nubiennes.

L'ancien nubien est préservé sur une centaine de feuilles manuscrites, notamment des textes religieux chrétiens, écrits avec une forme onciale de l'alphabet grec, complété de lettres coptes et de lettres probablement dérivées du méroïtique. Ces documents datent du VIIIe au XVe siècle. L'ancien nubien est l'ancêtre du Nobiin.

[modifier] Ecriture

Il y a trois principales propositions pour écrire le nubien : l'alphabet arabe, l'alphabet latin et l'alphabet de l'ancien nubien.

Depuis les années 1950, l'alphabet latin a été utilisé par 4 auteurs, l'arabe par 2 et le nubien par un seul, dans le cadre de la publication de livres, dictionnaires et documents divers.

Pour l'arabe, le système SESCO est utilisé pour noter les voyelles et consonnes qui n'existent pas dans l'alphabet arabe.

[modifier] Histoire

De toutes les langues nubiennes, celles parlées le long du Nil ont reçu bien plus d'attention. Plusieurs manuscrits ont été déterrés dans la Vallée du Nil, principalement entre la quatrième et la cinquième cataracte, témoignant d'une présence nubienne durant le premier millénaire. Le Nobiin et son proche cousin le Kenzi-Dongolawi, ont également laissé des traces dans cette zone. Le nubien et ses différents dialectes étaient la langue parlée dans les Royaumes Chrétiens de Nubie.

On trouve d'autres langues nubiennes 400 km au sud, près de Darfour, et dans les montagnes de Nubie. Par le passé il y a eu un débat tentant d'établir si les langues nubiennes s'étaient étendues depuis le Nil jusqu'à Darfour ou l'inverse. On a toujours considéré que leur origine était de la Vallée du Nil, mais certaines études lexicostatistiques menées vers la fin du XXe siècle (Thelwall 1982, Adams 1982) semble attester du contraire. Joseph Greenberg calcula que la séparation entre les Nubiens du Nil et du Darfour se produisit vers -500 (cité dans Thelwall 1982). Cette estimation est cohérente avec les études non linguistiques, par exemple l'histoire de la tradition orale Charqiya.

[modifier] Références

  • Adams, W.Y. (1982) 'The coming of Nubian speakers to the Nile Valley', in Ehret, C. & Posnansky, M. (eds.) The Archeological and Linguistic Reconstruction of African History. Berkeley/Los Angeles, 11–38.
  • Asmaa M. I. Ahmed, "Suggestions for Writing Modern Nubian Languages", and Muhammad J. A. Hashim, "Competing Orthographies for Writing Nobiin Nubian", in Occasional Papers in the Study of Sudanese Languages No. 9, SIL/Sudan, Entebbe 2004.
  • Bechhaus-Gerst, Marianne (1989) 'Nile-Nubian Reconsidered', in M. Lionel Bender (ed.), Topics in Nilo-Saharan Linguistics, Hamburg: Heinrich Buske.
  • Bechhaus-Gerst, Marianne (1996) Sprachwandel durch Sprachkontakt am Beispiel des Nubischen im Niltal. Möglichkeiten und Grenzen einer diachronen Soziolinguistik. Köln: Rüdiger Köppe Verlag.
  • Jakobi, Angelika & Tanja Kummerle (1993) The Nubian Languages. A Annotated Bibliography. Köln: Rüdiger Köppe Verlag.
  • Thelwall, Robin (1982) 'Linguistic Aspects of Greater Nubian History', in Ehret, C. & Posnansky, M. (eds.) The Archeological and Linguistic Reconstruction of African History. Berkeley/Los Angeles, 39–56. online version