L'Ivresse du pouvoir

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L'Ivresse du pouvoir est un film français réalisé par Claude Chabrol, sorti en 2006.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Chargée d’un important dossier d’abus de biens sociaux, la juge Jeanne Charmant Killman (Isabelle Huppert) mène une délicate enquête touchant à des milieux politiques et industriels. D’emblée, elle fait incarcérer le responsable d'un grand groupe, le président Humeau (François Berléand), qu’elle commence à interroger avec acharnement. Fragilisé et affaibli, celui-ci cède peu à peu et finit par confesser ses secrets. Dans les milieux politiques, l’inquiétude monte et une contre attaque se met en place pour arrêter la juge trop curieuse. Mais il est trop tard pour agir car, ivre du pouvoir qu’elle sent détenir, la juge Killman est déterminée à aller jusqu’au bout de son enquête. Pour cela, elle est prête à tout sacrifier, sa sécurité et même son mari qui ne supporte plus la vie infernale qu’elle lui fait vivre.

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

[modifier] Commentaires

  • À travers l'investigation se fabrique le pouvoir. Grisée par l'expansion de la mise en examen de Humeau, Jeanne Charmant Killman (tuer l'homme), juge d'instruction, n'est plus en mesure de contrôler un territoire attirant, la mise à nue d'une vie privée. Jeanne s'aperçoit très vite des opportunités immenses qu'offre l'exercice de son métier. Elle se permet une intrusion dans la vie privée de ceux qu'elle inculpe tout à fait castratrice et arrogante. Humeau, après s'être débattu, se soumet à la pression du juge.
  • Cette sensation extrême de pouvoir, qui semble couler sans ses veines, s'étend même jusque dans sa vie privée. Son mari, las de ses absences et de som impossibilité physique comme morale à se détacher de ses dossiers, essaie de le lui faire comprendre, en vain. Jeanne est aveugle de ce qu'elle détruit, elle ne respecte plus rien ni personne, sauf elle. Un seul homme trouve grâce à ses yeux, Félix, neveu de Philippe sans attaches, squatteur et flambeur désabusé.
  • Pratiquement toute la hiérarchie des hommes, de l'agent de sécurité au chef d'entreprise, est dominée par ce petit bout de femme insensible qui ignore elle-même le verdict qui, sans aucun doute, pénalisera une arrogance narcissique positionnant cette ambition comme un soleil dont toutes les planètes sont dépendantes. Cette force se décuple par l'arrivée d'Erika, un clone tout aussi déterminé à casser du mâle que Jeanne. Elles vont toutes les deux se complaire dans le pouvoir qu'elles détiennent et dans la destruction immesurée qu'elle peuvent engendrer.
  • L'Ivresse du pouvoir est un baril de poudre où la punition pour l'exemple de tous les détournements de fonds d'entreprises par des patrons véreux sert de prétexte à une destruction morale d'un prévenu. Jeanne ne semble pas équilibrer un métier et une carrière. Son plaisir est de voir le sexe opposé en laisse, dépouillé de son machisme dont elle s'empare. Tout ceci ressemble à une passation de pouvoirs acquise par le basculement cérébral d'une femme qui reste femme mais devient homme par la dominance.
  • Le mâle, c'est elle, fumant cigarette sur cigarette, elle empoisonne l'air d'une prétention incommodante en imposant un rythme d'enfer à ses collaborateurs soumis comme des toutous.
  • Jeanne sera enfin confrontée à une importante décision à prendre, indispensable afin de stopper un environnement devenu incontrôlable et de plus en plus cauchemardesque.

[modifier] Inspiré de l'affaire Elf et critiqué par son modèle

Le cinéaste s'est inspiré de l'affaire Elf et de la juge Eva Joly pour son film. Cette dernière a critiqué le film comme « un petit théâtre de mœurs, qui conforte chacun dans l'immobilisme », réduisant l'enquête à « une suite de clichés » et regretté que Claude Chabrol ait selon elle violé l'intimité de sa vie privée, ajoutant lors de la promotion du film « des détails sordides et erronés sur [sa] vie personnelle » (Claude Chabrol a rétréci l'affaire Elf, Le Monde du 17 mars 2006).

[modifier] Récompenses

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes


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