L'Homme révolté

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L'Homme Révolté est une œuvre d'Albert Camus, rédigée en 1951. De prime abord, cette œuvre apparait comme la suite du mythe de sisyphe où il traite principalement du suicide, du caractère absurde de l'existence,... Ces deux écrits sont idéologiques. « Je me révolte donc nous sommes. Et nous sommes seuls. » L'oeuvre de Camus se divise en cinq grandes parties: l'homme révolté, la révolte métaphysique, la révolte historique, révolte et art, et la pensée de midi. Toutes ses parties concernent la révolte, l'esprit de révolte, le développement de la révolte, l'expression de la révolte,... Y sont étudiées les conceptions de Lucrèce, Epicure, Sade, les Dandys, Vigny, Dostoievski, Nietzsche, Stirner, Marx, les surréalistes, Rousseau, Hegel, de Maistre,... La dialectique du maitre et de l'esclave est réexploitée par Camus. De même que la révolution marxiste, l'athéisme ou l'antithéisme de certains philosophes et surtout, la substance ascétique de la révolte.

« Qu'est-ce qu'un homme révolté? un homme qui dit non, un homme qui dit oui. » D'apparence, il existe une limite à la révolte. Cependant, la révolte est un droit. La révolte nait de la perte de patience. Elle est un mouvement et se situe donc dans l'agir. Elle se définit par le « Tout ou Rien », le « Tous ou Personne ». En premier, elle soumet l'idée d'égalité: position d'égal à égal entre le maitre et l'esclave. Mais le révolté finit par imposer cette égalité qui se traduit souvent par une inversion des rôles (dialectique hégélienne). Suivant le raisonnement de Scheler, l'homme révolté n'est pas l'homme du ressentiment c'est à dire qu'il ne baigne ni dans la haine ni dans le mépris. La révolte enfante des valeurs. De fait, « pour être, l'homme doit se révolter ». La révolte extirpe l'homme de la solitude puisqu'elle est collective, c'est l'« aventure de tous ». Néanmoins, faire l'expérience de la révolte, c'est faire l'expérience de l'ascèse. Les mythes de Prométhée, d'Achille (avec Patrocle), d'Oedipe et d'Antigone, sont des archétypes de révoltes antiques au même titre que la révolte de Spartacus. La révolte est souvent légitime. Elle est l'expression la plus pure de la liberté. Et semble revêtir le visage de l'espoir. De surcroit, la révolte impose une tension. elle refuse donc formellement le confort de la tyrannie ou de la servitude. Le révolutionnaire a la volonté de « transformer le monde »(Marx). Alors que le révolté veut « changer la vie » (Rimbaud).

[modifier] Citations

  • « Dans l'épreuve quotidienne qui est la nôtre, la révolte joue le même rôle que le cogito dans l'ordre de la pensée: elle est la première évidence. Mais cette évidence tire l'individu de sa solitude. Elle est un lien commun qui fonde sur tous les hommes la première valeur. Je me révolte, donc nous sommes. »
  • « La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent. » (Au-delà du Nihilisme)