L'Âge des ténèbres

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L’Âge des ténèbres
Réalisation Denys Arcand
Scénario Denys Arcand
Dialogues Denys Arcand
Musique Philippe Miller
Décors François Seguin
Costumes Judy Jonker, Chanel
Photographie Guy Dufaux
Montage Isabelle Dedieu
Producteur(s) Cinémaginaire (Québec)
Mon Voisin Productions (France)
Ciné-@ (France)
Format Couleur
CinemaScope
Dolby SR
Durée 115 min
Sortie 26 septembre 2007
Langue originale Français
Pays d'origine Canada Canada
France France

L'Âge des ténèbres est un film franco-québécois réalisé par Denys Arcand et sorti le 26 septembre 2007.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Jean-Marc Leblanc est un gratte-papier à la vie insignifiante dont la femme et les filles se désintéressent. Il se rattrape dans son monde imaginaire où il se voit tantôt couvert de lauriers, au sens propre comme au figuré (en puissant empereur romain, en romancier lauréat de grands prix littéraires), tantôt en vaillant chevalier avec les plus belles femmes du monde à ses pieds…

[modifier] Commentaire

Annoncé comme le dernier volet d’un triptyque incluant Le Déclin de l'empire américain et Les Invasions barbares, L'Âge des ténèbres porte bien son nom puisqu’il n’annonce pas de bons augures pour l'avenir que Denys Arcand voit désespérant (ou désespéré), en tous les cas pas gratifiant… D'ailleurs les rêves du héros, ou plutôt de l'antihéros Jean-Marc Leblanc (Marc Labrèche, juste et émouvant), le renvoient constamment au passé de l'humanité, jamais dans un hypothétique futur. Même lors de sa rencontre avec Béatrice de Savoie (Macha Grenon), alors que celle-ci évoque sa passion pour la saga ciné du Seigneur des Anneaux, c'est à l'amour courtois moyenâgeux qu'elle veut l'initier...

Dans ce monde à la dérive, Jean-Marc est le petit fonctionnaire d'un service administratif impuissant qui semble ne plus avoir sa place sur terre. Ses bureaux sont installés dans un immense stade rappelant les cirques antiques et leurs jeux… Et c'est vraiment le cirque, ce défilé quotidien d'êtres éperdus devant le bureau de Jean-Marc, comme il le dit lui-même à Pierre (Pierre Curzi) : « des gens encore plus mal foutus que moi. »

Jean-Marc Leblanc enverra bouler tous ses rêves de pacotille, toutes ces femmes qui lui tombent dans les bras dans ses délires orgiaques, sa Veronica Star glamour (Diane Kruger) ou sa Karine « Tendance » (Emma de Caunes) à faire l'amour là, tout de suite, avec l’homme dès qu’il est starisé (vivant symbole des médias people). Par la même occasion, il larguera famille lobotomisée (femme revêche surbookée et filles à tête d'iPod), boulot inutile et belle maison sans âme pour enfin lever les yeux vers nos cieux magnifiques, beautés sans cesse renouvelées ou tenir entre ses mains ces pommes sensuelles, qu'il pèle amoureusement, prometteuses d’autant de bonnes confitures que de tartes maison. Plus qu'un retour à d'anciennes valeurs, comme on aurait pu s'y attendre, Jean-Marc retrouve ses authentiques émotions et sensations…

Si la pomme d'Adam est la source de tous nos maux, alors ne nous privons pas, paraît nous dire Arcand, croquons-la sans remords et faisons-nous-en une belle corbeille de péchés aussi tentante que cette toile peinte pour l’éternité (nature plus vivante que morte)... Il n’y a vraiment que cela de vrai : pommes rougissantes de plaisir, nuages, nos merveilleux nuages, calme, luxe et volupté... L'histoire ne nous dit pas si c’est ce que l’on appelle le bonheur...

[modifier] La réception du film

Dans un article de La Presse, Carl Bergeron, chroniqueur de la revue conservatrice Égards, y voit une critique des humeurs et des excès de la société québécoise post-moderne : Le Québec « caricatural » qui est montré dans L'Âge des ténèbres, ce n'est pas celui du voisin, c'est le vôtre, écrit-il : égalitarisme fanatique, féminisme totalitaire, misère sexuelle, puritanisme appuyé, ésotérisme managérial et festivisme programmatique forment en effet, pour l'essentiel, le substrat anthropologique de la vie nationale.

De son côté, Marc Cassivi est d'accord avec l'analyse de Bergeron mais trouve que la philosophie derrière le film est trop « réactionnaire ». Selon Nathalie Petrowski, le film aurait déplu à quelques journalistes européens. [1]

Le film est néanmoins une réussite au box-office québécois, arrivant deuxième dans le palmarès, ce qui rend la productrice Denise Robert bien optimiste. [2] Le Festival international du film de Toronto retient L’Äge des ténèbres parmi les dix meilleurs films canadiens de l'année.

Il a franchi la première étape dans la sélection aux Oscars dans la catégorie de meilleurs film étranger. [3]

[modifier] Fiche technique

  • Titre : L'Âge des ténèbres
  • Titre anglais : The Age of Ignorance
  • Réalisation : Denys Arcand
  • Scénario : Denys Arcand
  • Dialogues : Denys Arcand
  • Musique : Philippe Miller
  • Directeur de la photographie : Guy Dufaux
  • Cadreur : François Daignault
  • Assistants-réalisateur : Marc Larose, Johanne Boudreau, Fabrice Barrilliet, Émilie Malot
  • Photographe de plateau : Jean Thijs
  • Décorateur : François Seguin
  • Ingénieurs du son : Paul Lainé, Diane Boucher, Cyril Holtz, Philippe Amouroux, Marie-Claude Gagné
  • Costumière : Judy Jonker
  • Robes : Diane Kruger est habillée par Chanel
  • Maquilleurs : Évelyne Biot, Adrien Morot, Diane Simard
  • Coiffeur : Sabin Paradis
  • Scripte : Marie La Haye
  • Montage : Isabelle Dedieu
  • Pays d’origine : Canada Canada, France France
  • Producteurs délégués : Denise Robert, Daniel Louis

[modifier] Distribution

[modifier] Autour du film

[modifier] Distinctions

[modifier] Liens externes

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