Léonce Bénédite

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sommaire

Léonce Bénédite (Nîmes 1856 -Paris 1925) est un historien d'art et conservateur français. Il dirigea le Musée du Luxembourg à Paris, avant de devenir le premier conservateur du Musée Rodin.

[modifier] Biographie

Historien de l'art, Léonce Bénédite connaît un tournant dans sa carrière quand il assure l'intérim d'Étienne Arago à la tête du Musée du Luxembourg à Paris, à partir de 1892. Confirmé dans ses fonctions en 1895, il ne cesse de déplorer le manque de moyens affectés aux collections nationales d'art contemporain dont il a la charge.

Malgré un budget qui n'atteindra jamais celui de ses homologues européens, le Musée du Luxembourg connaît sous la direction de Bénédite un développement de ses collections, notamment par l'acceptation partielle du legs de Gustave Caillebotte, constitué d'œuvres de peintres impressionnistes, pour lequel il fait construire une annexe "provisoire" parallèle à l'extension déjà ajoutée à l'Orangerie du Luxembourg en 1886.

Souvent critiqué pour ses goûts conservateurs en matière de nouvelles acquisitions, il n'en critique pas moins le conservatisme des hauts fonctionnaires des ministères de tutelle, que ce soit aux Beaux-Arts ou aux Travaux Publics. En effet, le Musée du Luxembourg, depuis son transfert à l'Orangerie du Luxembourg en 1886, souffre d'une absence de réserves, de l'inexistence de services pour le public et d'une insuffisance des espaces d'exposition : Bénédite proposera pendant plus de 25 ans des projets de reconstruction du musée, d'agrandissement de l'Orangerie et de transfert des collections, sans jamais parvenir à dépasser le stade du décret non appliqué. Pour parvenir à ses fins, il n'hésita pas à faire appel au mécénat américain, éventualité catégoriquement refusée par les Chambres, dans un contexte d'"exil" des chefs-d'œuvres aux États-Unis.

Connu pour son attachement à Auguste Rodin, Bénédite devient, parallèlement à son rôle au Musée du Luxembourg, le premier conservateur du Musée Rodin, créé dans l'hôtel Biron, légué par l'artiste à l'État.

Outre ses activités d'historien d'art, de membre de la Commission des acquisitions des Musées nationaux, ou de Président de la Société des Orientalistes, qui mériteraient d'être approfondies, Bénédite organisa aussi un certain nombre d'expositions qui firent date dans l'histoire de l'art. Mais de son rôle de conservateur de musée, retenons qu'il fut l'un des premiers à esquisser les prémices d'une théorie de la muséographie de l'art contemporain.

[modifier] Œuvres

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  • Luc Alary, « L’Art vivant avant l’art moderne. Le Musée du Luxembourg, premier essai de muséographie pour l’“art vivant” en France », Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 42-2, avril-juin 1995
  • Mathilde Arnoux, « Que montrer de son voisin ? La correspondance entre les conservateurs Alfred Lichtwark et Léonce Bénédite, une coopération intellectuelle franco-allemande au tournant du siècle », in Revue de l’Art n° 153, 2006-3, 57-68
  • Julien Bastoen, L’État aux prises avec la modernité. Le Musée des artistes vivants, laboratoire d'expérimentation architecturale et muséographique. Du Palais du Luxembourg au Palais de Tokyo, 1818-1937, mémoire de DEA 'Le projet architectural et urbain', Université Paris VIII, 2004
  • Jeanne Laurent, Arts et pouvoirs en France, histoire d'une démission artistique, Saint-Etienne, CIEREC, 1982
  • Le Hen V., Stalloni O., Léonce Bénédite (1859-1925), conservateur du Musée national du Luxembourg et du Musée Rodin, Mémoire d'étude, sous la direction de Roland Schaer, Paris: Ecole du Louvre, 1994
  • Emmanuelle Tordjman-Belz, Léonce Bénédite et le Musée du Luxembourg, Mémoire d'étude, sous la dir. de Chantal Georgel, Paris : Ecole du Louvre, 2005