Ksar el-Kébir

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34° 59′ 56″ N 5° 54′ 10″ W / 34.998926, -5.902748

Ksar el-Kébir
القصر الكبير
Pays Maroc Maroc
Région Pays de Jebala
Province Larache
Latitude 34° 59′ 56″ N
Longitude 5° 54′ 10″ O
Altitude 1 518 m
Population (2004)  107 380 hab.
Divers Autres noms : al-Qaşr al-Kabīr, Alcázar,
Al-Kasr al-Kbir, Alcazarquivir, Alcácer-Quibir.
Localisation
Image:Maroc carte.gif



Ksar el-Kébir, en arabe القصر الكبير parfois transcrit Al-Qasr al-Kabir, Alcazarquivir (en espagnol) ou Alcácer-Quibir (en portugais) est une ville du Maroc, située dans la régionéconomique de Tanger-Tetouan dans le sud de Tanger ( Region de Pays de Jebala ). Elle compte 100 000 habitants, les Qasri.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Le nom de la ville signifie en arabe grand palais ou grande forteresse. Localement, ce nom est couramment abrégé en al-Ksar ou al-Qsar.

[modifier] Histoire

"La grande citadelle" la plus ancienne du Maroc, une étape importante de la route des Almohades. Les textes médiévaux attribuent l’urbanisation et la fortification de Ksar el-Kébir (anciennement connue sous les noms de Ksar Ketama, Ksar Sanhaja, etc.), aux califes almohades. De tous temps, Ksar el-Kébir a accueilli érudits, mystiques, réfugiés d’Al-Andalus et de l’Algarve. Ibn Ghalib, originaire de Silves, s’y installe et y fait venir plusieurs disciples d’Ibn al-Arif, grand mystique d’Alméria. À sa mort (entre 1177 et 1183), Ibn Ghalib est déclaré Saint-Patron de la ville; Fatima al-Andalusiyya, autre mystique originaire de l’Algarve, est considérée comme la seconde sainte de Ksar el-Kébir.

Après la reconquête chrétienne, les habitants de Santarem, Evora, Alcacer de Sal et Silves y trouvent refuge.

La ville a fait partie de l’ancien Maroc espagnol jusqu’en 1956 à l’indépendance.

Elle est célèbre à cause de la bataille des Trois Rois près de l’oued El-Makhazen, qui eut lieu à proximité le 4 août 1578. Cette bataille est dite des Trois Rois car le roi du Portugal, Sébastien Ier du Portugal, allié à Mohamed al-Moutawakil, ex-roi et prétendant au trône du Maroc, tenta de renverser le sultan du Maroc, Abu Marwan Abd al-Malik. Les cavaliers du sultan au nombre de 40 000 anéantirent les troupes ibériques. Abd el-Malik, Mohamed al-Moutawakil et Sébastien sont tués. Le corps du roi de Portugal ne sera jamais retrouvé. Philippe II d'Espagne prend possession du Portugal, tandis que le frère du sultan Ahmed al-Mansur Saadi monte sur le trône chérifien.

[modifier] Grand combat au XVIe siècle

(vers 1500 — 1557). Sultan marocain (1549-1557), fondateur de la dynastie des Saadiens. Fils d’un chérif du Sous, il fut désigné, au côté de son frère Abou-l-Abbas Ahmed al-A'radj, comme chef de guerre contre les Portugais. Après la mort de leur père, Mohammed et son frère s’emparèrent de Taroudant (1523) et s’établirent à Marrakech comme vassaux du sultan ouattasside de Fès. Par une série d’opérations victorieuses, les deux frères parvinrent à s’emparer de plusieurs comptoirs établis par les Portugais : Agadir (1541), Safi et Azemmour (1542). Après qu’Ahmed se fut retiré au Tafilalet, Mohammed, auréolé de ces victoires, se tourna contre les Ouattassides, écrasa l’armée du sultan et s’empara de Fès où il fonda la dynastie des Saadiens. Habile politique, il sut contenir les tentatives d’expansion des Ottomans en négociant avec l’Espagne une alliance imprévue. Il mourut assassiné par des sicaires turcs venus d’Algérie. Mohammed al-Moutawakkil (vers 1550 — Alcazarquivir [Ksar el-Kébir], 1578). Sultan saadien du Maroc (1574-1576). Gouverneur de Fès, il devint sultan à la mort de son père, et s’efforça de développer l’économie du pays, notamment en encourageant le commerce de l’or et des esclaves avec le Soudan. Détrôné par son oncle Abd al-Malik, il rechercha le soutien de Sébastien, roi du Portugal, en contrepartie de la cession du littoral atlantique. Il trouva la mort, en même temps que Sébastien et Abd al-Malik, dans la bataille d’Alcazarquivir (1578). Mohammed II

[modifier] Histoire au XXe siècle

Ces privilèges économiques s’accompagnèrent de l’apparition de pouvoirs féodaux (les Glaoua, les Goundafa…) jouant souvent un double jeu et contribuant à l’affaiblissement du sultanat que minaient des querelles de succession et des révoltes violentes contre les ressortissants étrangers tandis que le pays devenait le champ clos des rivalités européennes. En 1902, l’Italie reconnaissait le Maroc comme zone d’influence française, en échange de la Tripolitaine (actuelle Libye); en 1904, l’Angleterre abandonnait ses prétentions pour peu qu’on lui laisse les mains libres en Égypte. L’Espagne, enfin, reconnaissait l’hégémonie française en échange de deux zones qu’elle considérait comme historiquement sienne : le côte méditerranéenne au Nord, autour des présides de Ceuta et Melilla; et sur l’Atlantique une territoire situé au sud d’Agadir. Ces arrangements eurent le don d’irriter Guillaume II qui reconnut à Tanger, en 1905, le principe de la souveraineté du sultan et déclencha une crise qui faillit provoquer une guerre européenne et finit par déboucher sur la conférence d’Algésiras qui plaçait le Maroc sous un protectorat international dont la France et l’Espagne étaient les garants. Une révolte populaire servit de prétexte à une intervention militaire française avec la prise d’Oujda (1907) puis la conquête du Maroc oriental (1908) tandis qu’une force hispano-française occupait Casablanca. Après une guerre avec les Rifains, les Espagnols s’emparaient de Larache, Asilha et Ksar-el-Kébir. L’abandon des prétentions allemandes en échange du Congo permettait alors au Français d’investir la majeure partie du Maroc et, le 30 mars 1912, le traité de Fès consacrait leur protectorat sur la plus grande partie du pays; une convention annexe instituait en novembre le protectorat espagnol, tout en maintenant le principe de l’unité du pays sous la souveraineté théorique du sultan.

[modifier] L'affaire du pseudo mariage gay

La ville de Ksar el-Kébir a été rendue tristement célèbre par un fait divers qui s'est déroulé fin novembre 2007. Des rumeurs autour d'un prétendu mariage gay, relayées par les médias locaux, avaient provoqué une véritable chasse à l'homo dans la ville. A l'origine du scandale, une simple fête privée où quelques hommes dansaient habillés en femmes. C'est une vidéo de la fête, postée sur Youtube, qui a mis le feu aux poudres. Plusieurs milliers d'habitants sont descendus dans les rues de Ksar el Kébir pour lyncher les protagonistes du "mariage", s'en prenant à la maison où s'était déroulé cette soirée et au commerce d'un des participants de la fête. Le 10 décembre, l'organisateur de la soirée a été reconnu coupable de «perversion sexuelle» et de «commerce illégal d'alcool». Le 15 janvier 2008, une cour d’appel confirme la condamnation de six hommes pour "homosexualité". Amnesty International exhorte alors les autorités marocaines à libérer immédiatement ces hommes déclarés coupables uniquement en raison de leur orientation sexuelle présumée et à abroger les lois érigeant l’homosexualité en infraction. Une centaine d'intellectuels et personnalités marocains lancent alors une pétition pour défendre les libertés publiques. Mais les marocains dans leurs grandes majorités condamne l' homosexualité et la loi reste en vigueur pour protéger les Hommes.

[modifier] Démographie

[modifier] Personnalités du Ksar-el-Kébir

  • Dr AbdelKrim Errouaki (1958), Conseiller spécial du Roi Juan Carlos en espagne, politicien et écrivain.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources