Konrad Henlein

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Konrad Henlein
Konrad Henlein

Konrad Henlein (6 mai 1898 - 10 mai 1945) est un homme politique pro-Nazi dans la Tchécoslovaquie de l'entre-deux-Guerres et le leader du Parti allemand des Sudètes (SdP - Sudetendeutsche Partei) prônant le séparatisme. Il est considéré comme un criminel de guerre par le Tribunal de Nuremberg.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il nait, le 6 mai 1898, à Maffersdorf (aujourd'hui Vratislavice nad Nisou, banlieue de Liberec) d'un père allemand, Konrad Henlein et d'une mère tchèque, Hedwiga née Dvořáčková qu'il travestira, pour des raisons politiques, en Dworatschek.

Il commence sa carrière comme professeur de gymnastique. Il épouse Emma Luisa Geyer, la fille d'un cafetier d'Aš, en 1926.

[modifier] Leader du SdP

Fondé en 1933, le Front patriotique des Sudètes (Sudetendeutsche Heimatfront - SHF, plus tard, en 1935, Sudetendeutsche Partei - SdP), téléguidé depuis Berlin, puise ses voix dans les régions allemandes du nord de la Bohême et du sud de la Moravie. Issus des couches modestes, ces Allemands étaient d'ailleurs hostiles à la bourgeoisie allemande de Prague.

Konrad Henlein fonde le parti nazi tchèque avec Karl Hermann Frank, futur secrétaire d'État du Protectorat de Bohême-Moravie, alors libraire en faillite à Karlovy Vary.

Aux élections de 1935, un an seulement après l'accession de Hitler au pouvoir, le parti allemand des Sudètes, le SdP, obtient un grand succès.

Face aux tensions nationalistes, les autorités tchécoslovaques essaient de calmer le jeu. En 1937, le premier ministre Milan Hodza tente d'améliorer la condition des minorités allemandes vivant dans les régions frontalières. Mais le temps joue contre lui et les convoitises de l'Allemagne ont déjà jeté les dés. En février 1938, Hitler déclare, dans une allocution publique, qu'en rattachant les territoires tchécoslovaques à peuplement allemand au Reich, il libérerait des "millions d'Allemands vivant à l'étranger".

Au congrès du SdP, qui se tient à Karlovy Vary en avril 1938, Konrad Henlein évoque en huit points le programme du parti dont la création d'un territoire allemand autonome. Le but réel et non avoué est l'intégration au sein de l'Allemagne. En attendant ce jour proche, les partisans de Henlein entretiennent l'agitation aux frontières.

À la mi-mai, les troupes hitlériennes sont déployées à la frontière tchécoslovaque. En réaction à cette situation, le gouvernement tchécoslovaque décrète la mobilisation partielle de l'armée.

En juin, le gouvernement britannique dépêche en Tchécoslovaquie la mission de lord Walter Runciman pour convaincre le gouvernement tchécoslovaque d’adopter les revendications du SdP. Prague cède mais cela ne suffit pas à Henlein qui cherche le conflit. Dans un discours prononcé à Nuremberg à la fin du congrès du NSDAP, le 12 septembre, Adolf Hitler appelle les Allemands des Sudètes à s'insurger. Le SdP organise donc plusieurs actions de provocation qui font huit morts et dix-sept blessés. Le gouvernement tchèque intervient : il décrète la loi martiale, occupe les lieux des émeutes et, le 16 septembre, interdit le Sudetendeutsche Partei. Henlein et ses comparses sont obligés de fuir vers l’Allemagne.

Les accords de Munich donnent gain de cause à Hitler et Henlein. Le SdP fusionne immédiatement avec le NSDAP. Henlein devient alors SS-Gruppenführer et député du Reichstag. Le premier mai 1939 il est nommé Gauleiter des Sudètes, position qu'il occupe jusqu'à la fin de la guerre. Le 21 juin 1943, il est promu SS-Obergruppenführer.

En mai 1945, sous les verrous américains à Plzeň, il se suicide en se coupant les veines avec le verre de ses lunettes brisées. Il est enterré anonymement dans la fosse commune du cimetière central de la ville.

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