Koguryŏ

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Koguryŏ (ou parfois de manière erronée, Corée) est le principal royaume coréen des Trois Royaumes de Corée, avec Paekche et Silla. Durant cette période, qui s'étend du Ier siècle av. J.-C. au VIIe siècle ap. J.-C., il fut le plus grand des trois, occupant le nord de la péninsule et une partie de la Mandchourie.

Le nom moderne de Corée dérive du nom de ce royaume, qui a toujours été vu comme coréen par les Coréens, et étranger par les Chinois. Cependant, il se pourrait que ce royaume ait été plus proche de la culture chinoise que coréenne, c'est du moins ce que suggèrent aujourd'hui les historiens chinois mais cette vision est contesté par les Coréens.

Sommaire

[modifier] Histoire

Carte
Carte

Selon le Samguk sagi, le roi Jumong (dont le nom signifie expert à l'arc, et appelé de manière posthume Dongmyeongseong) fonda le royaume en 37 av. J.-C., sur les confins entre la Chine et la Corée. Le peuple de Koguryŏ est une alliance entre des éléments des tribus Puyŏ et des Yemaeks, occupants précédents de la péninsule. La principale caractéristique de ce royaume est la prépondérance de l'activité militaire : il ne cessa de harceler soit les commanderies chinoises (voir Trois Royaumes de Corée et Ko-Choson), soit les voisins du sud. Son expansion se fit sur la décrépitude de l'empire Han et l'éclatement de la Chine en de multiples petits royaumes.

En 313, la commanderie de Lolang est conquise, et les Chinois sont définitivement chassés de Corée. En 346, les tribus Puyŏ furent définitivement absorbées par le Koguryŏ. En 475, le bassin du fleuve Han est conquis sur Paekche. L'extension maximale du royaume fut atteinte sous les règnes de Gwanggaeto le Grand et de son fils Jangsu : ils régnaient sur la moitié nord de la péninsule coréenne et la Mandchourie jusqu'au fleuve Liao.

Koguryŏ a eu plusieurs capitales : Kungnæ sur le fleuve Yalou, Hwanin (province de Jilin) et Nangnang (à 30 km de l'actuelle Pyongyang). Lors du transfert de la capitale de Hwanin à Nangnang, en 427, de nombreuses tombes royales sont déplacées à proximité de la nouvelle capitale (on en compte une soixantaine).

Bien que combattant avec constance la Chine, le royaume de Koguryŏ subit l'influence culturelle chinoise. Le bouddhisme y pénètre par le biais d'échanges diplomatiques. Le confucianisme, venu lui aussi de Chine mais bien plus tard, remplace le chamanisme. Ainsi un Institut national (taehak) de formation est créé en 372, sur le modèle chinois. Et en 648, son équivalent chinois, le guoxue, accepte de former des jeunes Coréens. Cependant, le royaume ne se dote pas d'une administration confucéenne (il est le seul des Trois Royaumes dans ce cas).

[modifier] Fin de Koguryŏ, et royaumes héritiers

Koguryŏ fut abattu par l'alliance entre le royaume de Silla et la Chine des Tang en 668. La partie nord échut aux Chinois, la partie sud à Silla, et le reste au Parhae ou Balhae. Celui-ci se posa en successeur de Koguryŏ dès 698 dans les relations avec le Japon.

Taebong (qui s'appelait d'abord Hu-Koguryŏ, c'est-à-dire Koguryŏ postérieur ou Koguryŏ tardif, royaume né au IXe siècle), revendiqua la succession de Koguryŏ, revendication poursuivie par le royaume de Koryŏ, qui prit son nom de Koguryŏ. Le nom actuel de la Corée vient de ce royaume Koryŏ.

[modifier] Culture

[modifier] Monuments

Déesse de la lune sur une tombe koguryŏ
Déesse de la lune sur une tombe koguryŏ

Des vestiges de châteaux, palais et de diverses constructions se retrouvent en Corée du Nord, dont des peintures dans des tombes. Quelques ruines sont également visibles en Mandchourie, par exemple celles d'Onyesan, qui aurait été la première ville de Koguryŏ.

Mais les principaux vestiges sont les tombes royales, notamment une soixantaine en Corée du Nord dans un rayon de 100 km autour de Pyongyang et de nombreuses en Chine. Il s'agit de tombes sous tumulus. Bien que la plupart aient été pillées par les Japonais pendant la période d'occupation (1910-1945), elles ont été inscrites au patrimoine mondial de l'humanité en 2004.

Des acquis culturels demeurent cependant dans la culture coréenne actuelle. L'ondol, par exemple, le système de chauffage ancien de Koguryŏ, bien qu'amélioré, est toujours présent sous les planchers des maisons modernes.

[modifier] Langue

La langue Koguryŏ est très mal connue : nous ne comprenons qu'un nombre limité de mots, sensiblement différents des langues parlées à Silla ou des langues toungouses. Les noms Koguryŏ des fonctions gouvernementales sont néanmoins semblables à ceux de Paekche et de Silla. Les sources chinoises suggèrent que les langues Koguryŏ et Fuyu (langue du royaume Puyŏ), de l'Okjeo oriental, et du royaume Go-Joseon ancien (Corée ancienne, des IIe et IIIe millénaire av. J.-C.), sont similaires. On note également des ressemblances avec le japonais ancien.

Les origines de certains mots Koguryŏ se retrouvent dans le coréen ancien, mais la plupart ont été remplacés par leurs équivalents provenant de Silla. D'autres ressemblances peuvent être trouvées entre des mots Koguryŏ et Paekche. Certains linguistes proposent de le classer dans le groupe des langues Fuyu, créé pour l'occasion et comprenant les langues Fuyu, Koguryŏ, Paekche ainsi que le japonais ancien. D'autres classent le Koguryŏ parmi les langues altaïques.

[modifier] Voir aussi