Kenneth Kaunda

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Kenneth Kaunda à la Maison Blanche en 1978.
Kenneth Kaunda à la Maison Blanche en 1978.

Kenneth Kaunda ( né le 28 avril 1924 à Lubwa, Chinsali en Rhodésie du nord, actuelle Zambie ) est un homme politique zambien. Surnommé "le Gandhi africain", il devint le premier président de la Zambie indépendante et demeura en fonction du 24 octobre 1964 jusqu'au 2 novembre 1991, suite à sa défaite au scrutin présidentiel de 1991 face au syndicaliste Frederick Chiluba.

Sommaire

[modifier] Biographie

Image:Kenneth Kaunda.jpg

[modifier] Son ascension politique

Kaunda est le fils d'un pasteur émigré du Malawi. Sans attache clanique, il parvint à rassembler les différentes ethnies de Rhodésie du nord afin de lutter contre la discrimination raciale et le pillage des ressources par les britanniques.

En tant que fils de pasteur, il était aussi l'un des rares noirs à avoir bénéficié d'une éducation scolaire, car à l'époque toute les écoles étaient au mains de missionnaires, l'administration coloniale ne voulant pas développer l'instruction publique.

Kaunda fut très vite confronté à l'oppression coloniale, car en Rhodésie du nord règne la ségrégation raciale. Il a été plusieurs fois expulsé de lieux réservés aux blancs, notamment d'une bibliothèque. Kaunda, qui faisait partie de l'élite dans son pays, forma l'UNIP (United Party for Independence) au début des années 1960. Il attira l'attention car il était le seul politicien noir de Rhodésie croyant en l'unité de la Rhodésie du nord, et parce qu'il était un disciple de Gandhi.

[modifier] La Féderation de Rhodésie et Nyassaland

Cette fédération, dite également fédération d'Afrique centrale, fut mise en place de 1953 à 1963 par le Royaume-Uni. Elle regroupait les colonies du Nyassaland, de Rhodésie du nord et de Rhodésie du sud. Elle instaurait la mise en place d'un gouvernement fédéral et l'octroi de certains droits aux africains. Ceux-ci étaient associés aux décisons du gouvernement pour leur permettre d'acquérir l'expérience de la gestion des affaires et un jour la possibilité d'exercer la réalité du pouvoir.

Le but de la Fédération était en fait de maintenir la domination économique des blancs. Les noirs pouvaient voter mais les conditions pour accéder au droit de vote étaient tellement drastiques que moins de mille d'entre eux possédaient une carte d'électeur dans les années 1950.

À partir de 1958, Roy Welensky et Edgar Whitehead, le chef du gouvernement de Rhodésie du sud, durent faire face à une agitation politique grandissante des nationalistes africains qu'ils réprimèrent violemment. En 1960, une révision de la constitution provisoire de 1953 devait être négociée entre le gouvernement britannique, le gouvernement fédéral et les leaders noirs africains. Ces derniers quittèrent la conférence constitutionnelle pour protester contre l'intransigeance des colons blancs de Rhodésie du sud, qui ne désiraient pas partager le pouvoir.

Les nationalistes noirs ne tardèrent pas à engager des pourparlers avec le gouvernement britannique pour se retirer du processus de révision aboutissant ainsi à la faillite de la fédération. En juillet 1961, une nouvelle constitution n'en fut pas moins proposée par référendum aux 80 000 électeurs sud-rhodésiens. Boycottés par les 4 000 électeurs africains, elle fut approuvée par les électeurs blancs, satisfaits de voir le Royaume-Uni renoncer à ses pouvoirs réservés qui l'autorisait à intervenir pour défendre les intérêts africains.

La constitution entra en vigueur le 6 décembre 1961, alors que les premiers troubles violents avaient lieu en Rhodésie du sud. En décembre 1962, le nouveau Front Rhodésien (Rhodesian Front - RF) remporta les élections générales sud-rhodésiennes. Le but du nouveau gouvernement du Front Rhodésien était d'assurer la pérennité de la domination blanche. Au lendemain de ces élections, la Grande-Bretagne prit acte de l'éclatement politique entre les blancs de Rhodésie du sud et les nationalistes noirs. Elle reconnut alors le droit au Nyassaland, peuplé à 99% de noirs, à quitter la fédération. Le 29 mars 1963, la même décision fut prise pour la Rhodésie du nord. Lors des éléctions législatives en 1964, l'UNIP remporta 55 sièges sur 88; Kaunda était donc apte à négocier l'indépendance.

[modifier] L'indépendance et le soutien aux autres pays africains

Kaunda fit de la UNIP le seul parti politique autorisé car à l'époque chaque ethnie (il y en a soixante-dix) possédait sa formation politique et le pays risquait l'éclatement. Le système de parti unique fut lancé afin « d'intégrer toutes les tendances ». Le régime était d'obédience marxiste, les mines et le chemin de fer furent nationalisés et les fermes collectivisées, ce qui provoqua un déclin de la production agricole, la mentalité paysanne étant mal adaptée à la collectivisation.

L'ancienne Rhodésie du nord était exploitée economiquement par le Royaume-Uni et la Rhodésie du sud. Kaunda fit construire le barrage de la Kafue pour ne plus dépendre du charbon rhodésien: ne pouvant exporter son minerai par l'Angola en proie à la guerre, ni par le Congo, à l'infrastructure insuffisante, et boycottant la Rhodésie, le chemin de fer jusqu'à Dar es Salaam (Tan-Zam) fut construit. La priorité fut donnée à l'enseignement et le taux de scolarisation augmenta rapidement.

[modifier] Voir aussi