Kânnauj

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Kânauj (en hindi कन्नौज, autrefois en français Canouge) est une ancienne cité de l'État de l'Uttar Pradesh, en Inde (pop. 58 932 hab. au recensement de 1991). La ville est le centre administratif du district de Kânauj . Son nom provient de Kânyâkubjâ - de kânyâ, la vierge et kubjâ, bossue - un des épithètes de Durgâ. La ville a donné son nom au dialecte dit kânauji.

[modifier] Histoire

Ancienne Kanyakubja, Mahodaya et Gâdhipura - c'est aussi la Kanogiza de Ptolémée - sa prospérité est très ancienne et c'était un centre urbain important au temps des Gupta. Kânauj culmine au VIIe siècle sous le règne d'Harsha dont c'est la capitale mais aussi le centre culturel de son empire. Le pèlerin chinois Xuanzang la visite à cette époque. Cependant, son empire s'effondre peu après sa mort. De la fin du VII au Xe siècle, Kânauj est l'objet d'une lutte d'influence entre les trois dynasties dominantes du temps, les Pratîhâra, les Râshtrakûta du Dekkan et les Pâla du Bengale. Le râja Pâla Dharmapâla en défait le roi Indrayudha et y installe un des ses vassaux, Chakrayudha. Au IXe siècle,le râja Pratîhâra Nâgabhata II s'empare de Kânauj et en fait la capitale de sa dynastie pour quasiment deux siècles, période au cours de laquelle la ville devient un centre célèbre de poésie. L'affaiblissement des Pratîhâra permet au râja Râshtrakûta Indra III Jagattunga de contrôler la ville brièvement en 916, mais il en est chassé par une, alliance du Pratîhâra Mahîpâla et des Chandelâ. Cependant, à la fin du siècle, le territoire des Pratîhâra se réduit à un petit royaume autour de la ville.

En 1019, Kânauj est mise à sac par Mahmûd de Ghaznî ce qui entame une période de chaos pour la cité qui s'achève par l'établissement de la dynastie locale des Gâhadvâla à la fin du Xe siècle. Kânauj renoue alors avec une certaine prospérité jusqu'en 1193, année où elle a nouveau mise à sac par Muhammad Ghûrî lors qu'elle connaît son dernier roi hindou Jayachandra, le rival de Prithivîrâja Châhumâna III. Elle est à nouveau détruite par Sher Shâh Sûrî en 1540 après sa victoire sur Humâyûn.

Les ruines de l'ancienne cité se répartissent sur le territoire de cinq villages à l'est de la nouvelle ville, occupant un demi-cercle de quelque six kilomètres de diamètre. Aucun bâtiment de la période hindou n'a survécu, mais la grande mosquée, construite par Ibrâhîm Shâh Sharqî de Jaunpur en 1406 sur les temples hindous et en utilisant leur matériaux est toujours appelé localement par les hindous la cuisine de Sîtâ.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien interne