Judy Garland

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Judy Garland
Judy Garland dans  Une étoile est née 1948
Judy Garland dans Une étoile est née 1948

Nom Frances Ethel Gumm
Naissance 10 juin 1922
États-Unis Grand Rapids, États-Unis
Nationalité États-Unis Américaine
Mort 22 juin 1969
Londres, Angleterre
Films notables Le Magicien d'Oz
Le Chant du Missouri
Parade de printemps
Une étoile est née
Conjoint(e) David Rose (1941-1944)
Vincente Minnelli (1945-1951)
Sidney Luft (1952-1965)
Mark Herron (1965-1969)
Mickey Deans (1969-1969)
Enfant(s) Liza Minnelli, Lorna Luft
Récompense(s) Voir la section Récompenses de l'article

Judy Garland, de son vrai nom Frances Ethel Gumm, est une actrice et chanteuse américaine née le 10 juin 1922 à Grand Rapids, Minnesota et décédée le 22 juin 1969 à Londres, Angleterre. Par une carrière exceptionnelle commencée à 14 ans et par une mort précoce à 47 ans, Judy Garland, à l’exemple de James Dean et de Marilyn Monroe, est devenue une légende du cinéma et du spectacle. Très tôt adulée par le public et pressée par les studios, elle fut la victime de son propre succès. Son énergie, sa sensibilité artistique, sa vulnérabilité, son talent incomparable et surtout sa voix bouleversante contribuèrent à son rayonnement.











Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] L'enfant de la balle

Judy Garland dans Le Magicien d'Oz
Judy Garland dans Le Magicien d'Oz

En 1922, Frances Ethel Gumm naît le 10 juin à Grand Rapids (Minnesota). Ses parents, Frank et Ethel Gumm, ont été acteurs de variétés avant que le père devienne le gérant du seul cinéma de la ville. Judy y fait ses débuts sur scène, entre deux films, avec ses deux sœurs aînées, Mary Jane et Virginia et accompagnées par leur mère au piano. À trois ans, elle interprète « Jingle Bells » sur la scène soulevant l’enthousiasme du public.[1]

En 1927, elle déménage en Californie à Lancaster pour un meilleur climat car Judy est sujette à des allergies.[2] Le trio toujours accompagné par Mme Ethel Gumm se produit de plus en plus dans les grandes villes américaines et en 1931, les "Gumm Sisters" se produisent à l'Exposition Universelle de Chicago. C'est là que Georges Jessel, la vedette du spectacle, conseille à la jeune Frances d'opter pour le pseudonyme de Garland.[1] Un an plus tard, la jeune starlette changera également son prénom emprunté à une chanson à succès « Judy ». Puis Judy commence sa vraie carrière en solo après le mariage d’une de ses sœurs. Elle est engagée au Lake Tahoe et est remarquée par la critique. Un talent scout suggère à sa mère de lui faire faire du cinéma. En 1934, elle prend Al Rosen comme agent et compte parmi ses admirateurs le réalisateur Joseph L. Mankiewicz. Tous les deux réussiront à la présenter à la MGM.[1]

Ainsi à 13 ans, en 1935, elle passe une audition devant Louis B. Mayer, le patron de la Metro-Goldwyn-Mayer, qui lui offre un contrat sans passer le moindre bout d’essai. La même année la jeune fille perd son père, une mort qui la marquera profondément. Judy rejoint les bancs de classe de la MGM aux cotés des enfants star de la MGM, Lana Turner, Jackie Cooper, Mickey Rooney, Freddie Bartholomew et Deanna Durbin.

1936 : première apparition dans un court- métrage, sa voix attire tout de suite l'attention du public dans Every Sunday avec Deanna Durbin. Cette dernière, finalement pas retenue par Louis B. Mayer, sera également remarquée et fera carrière aux studios Universal avec un succès fracassant.

Judy Garland fait une incursion dans les studios de la 20th Century Fox pour son premier long métrage Pigskin Parade, et à quinze ans, son étoile commence à briller dans The Broadway Melody of 1938, film dans lequel elle chante « Dear Mr. Gable, you made me love you » devant une photographie du « King », chanson qu’elle avait déjà interprété en l’honneur de l’anniversaire de la super star de la MGM, Clark Gable. C’est le compositeur Roger Edens qui composa la chanson. Ami de Judy, il permit aussi à la compagnie de réaliser à quel point elle tenait une véritable mine d’or.[1]

[modifier] Une légende est née

Judy tourne dans quelques films familiaux, cher à Louis B. Mayer, où elle chante et se fait remarquer auprès du public grâce à sa chaleur et sa vivacité. Mais c’est en 1939, avec son rôle de Dorothy dans Le Magicien d'Oz qu’elle est propulsée au rang de star. Ce rôle fut proposé en premier lieu à la star de la Twentieth Century Fox, Shirley Temple, mais la MGM ne put l’obtenir et après avoir envisagé Deanna Durbin, Judy obtint le rôle par défaut. Elle y chante la chanson qui sera oscarisée et qui allait tout au long de sa carrière devenir son grand cheval de bataille, Over the Rainbow. Elle-même remporte l’Oscar spécial de la meilleure des jeunes actrices de l’année. Le film entre dans la légende et au fil des ans il deviendra le film le plus vu de toute l’histoire du cinéma grâce à ses passages à la télévision drainant des millions de spectateurs, la licence ayant été cédé à C.B.S., en 1956.[3]

Elle enchaîne avec Place au rythme avec Mickey Rooney, qui rapportera deux millions de dollars uniquement aux États-Unis, et le soir de la première du film, c’est la consécration, elle appose ses empreintes au Grauman's Chinese Theatre. La MGM eut du flair en formant le duo Judy Garland - Mickey Rooney qui devint le couple idéal et à succès des films musicaux du studio. Après leur premier film, Thoroughbreds Don't Cry (ils devinrent tout de suite de très bons amis), ils tourneront huit films ensemble. Outre les trois films de la série Andy Hardy ils jouent ensemble dans Place au rythme, En avant la musique, Débuts à Broadway films de Busby Berkeley et Girl Crazy de Norman Taurog. Ils se retrouveront une dernière fois en 1948 dans Ma vie est une chanson également de Norman Taurog.

En 1940, Judy est l’une des dix vedettes les plus populaires au box-office, la seule femme à faire partie de ce palmarès avec Bette Davis.

C'est à cette époque qu'elle devient toxicomane. Etant déja habituée aux médicaments (ayant un solide appétit, sa mère l'obligeait à en prendre pour qu'elle garde la ligne), la situation empire lorsque les studios lui prescrivent des amphétamines, afin qu'elle garde la forme et supporte mieux les nombreuses heures de tournage. Mais cela la rend insomniaque et elle doit alors y ajouter des barbituriques pour l'aider à dormir. Sa santé va rapidement se dégrader.

Pendant le tournage de Little Nelly Kelly où selon la publicité de l’époque elle joue sa première scène d’amour, elle annonce ses fiançailles avec le musicien David Rose, ex-mari de Martha Raye. Malgré le désaccord de sa mère et de Louis B. Mayer (qui suit de près sa carrière et sa vie privée), Judy épouse David Rose le 10 juin 1941.

Elle apparaît ensuite dans de nombreuses comédies musicales à succés produites par la MGM, La Danseuse des Folies Ziegfeld, Lily Mars vedette , Girl Crazy , Parade aux étoiles, et surtout les célèbres Le Chant du Missouri (1944) et Parade de printemps (1948) deux productions du maître incontesté de la comédie musicale MGM, Arthur Freed. Freed, entouré d’une équipe de créateurs « la Freed Unit », produisit la plupart des films de Judy au sein de la MGM. Il produisit également les plus prestigieuses comédies musicales de l’époque et recruta un jeune débutant de Broadway, Gene Kelly, en 1942 pour en faire un partenaire idéal de Judy dans Pour moi et ma mie. C’est lui qui engagea Vincente Minnelli, alors connu comme directeur artistique de revues à grand spectacle, afin de réaliser son premier film, Un petit coin aux cieux.

Freed réunira Minnelli et Garland pour ce qui sera un des films les plus mémorables de la MGM, Le Chant du Missouri. Pourtant au départ réticente au projet, Judy y compose un de ses rôles les plus attachant et apporte la preuve de son talent dramatique. Le film libère le musical des conventions héritées de la scène de Broadway; les couleurs aux tons pastels, la réalisation évitant la mièvrerie du sujet et les inoubliables chansons font du film un succès critique et populaire. Minnelli et Garland tombèrent amoureux pendant le tournage et cette fois avec l’approbation des studios MGM. Judy épousa au mois de juin 1945 Vincente Minnelli (elle avait divorcé de David Rose en 1944). Sa première fille Liza naîtra l’année suivante. Elle fit trois autres films avec le duo Freed-Minnelli, L'Horloge un des ses rares films non musical, Ziegfeld Follies films à sketches et enfin Le Pirate flamboyant musical où elle retrouve Gene Kelly.

Les ennuis de santé de Judy deviennent de plus en plus sérieux, fatiguée, elle tombe malade pendant le tournage du Pirate et multiplie les sautes d’humeur, les absences répétées et le manque de ponctualité. Malgré cela, la MGM peu compréhensive enchaîne les tournages. Elle découvre un nouveau partenaire de prestige Fred Astaire qui remplace Gene Kelly, s’étant cassé la cheville, pour un autre grand succès de la MGM, Parade de printemps. Ravie de travailler avec Astaire, le film fut un véritable répit pour Judy mais de courte durée. De plus en plus sujette aux dépressions nerveuses elle doit renoncer à retrouver Fred Astaire, et c’est Ginger Rogers qui la remplace dans Entrons dans la danse. Le duo mythique des années trente se retrouve pour la dernière fois après dix de séparation. Elle cède également son rôle à Betty Hutton dans Annie du Far West, à Jane Powell dans Mariage Royal et à Kathryn Grayson dans Show Boat.

Judy passa trois mois dans une clinique de Boston[2] puis retourna aux studios pour tourner son dernier film à la MGM, La Jolie fermière. Le tournage dura six mois après bien des retards dus aux absences de l’actrice, on peut même y remarquer des variations de poids de Judy étonnantes dans le film. Le producteur Joe Pasternak et le réalisateur Charles Walters décidèrent, le film terminé, d’ajouter un numéro musical et de faire revenir Judy. À la surprise de tous, elle revint en pleine forme et exécuta le numéro « Get happy » chanté et dansé à la perfection.[4] Un couronnement de 15 ans de règne à la MGM.

En 1950, de plus en plus « accro » aux médicaments et devenue ingérable, la compagnie met un terme à son contrat ce qui mis pratiquement fin à sa carrière cinématographique.

Judy Garland n’a alors que 28 ans.

[modifier] L'idole et ses fans

Une profonde dépression la mène à une tentative de suicide en 1950.[2] En 1951, elle divorce d'avec Vincente Minnelli et épouse le producteur Sidney Luft, avec qui elle aura une fille (Lorna) et un garçon (Joseph). Il décide de relancer sa carrière et y réussit grâce à des tournées au succès incontestable. Il la persuade de se produire au Palladium de Londres pendant un mois, c’est un triomphe. Puis elle revient au music-hall, elle bat tous les records de recettes pendant dix-neuf semaines au Palace Theatre de New York. Ces retrouvailles avec ses fans et le succès lui redonnent de l’assurance.

En 1954, Sidney produit le film Une étoile est née dans lequel elle joue le rôle d'une jeune artiste qui accède à la popularité grâce à l'aide d'une star sur le déclin, troisième des quatre versions tournées sur le même sujet. Chant du cygne et chef-d’œuvre du genre musical, le film eut un énorme succès auprès de la critique et du public malgré les mutilations opérées par la Warner Bros qui amputa le film de 90 minutes pour des raisons de distribution. George Cukor, réalisateur du film, la dirigea de façon magistrale, permettant à Judy de développer toutes les facettes de son immense talent. Tout le monde attendait la consécration avec sa nomination aux Oscars mais la récompense échut à Grace Kelly.

Un an plus tard, elle fait ses débuts à la télévision en 1955 dans show de la C.B.S. C’est à nouveau le succès. Elle participera à de nombreux shows auquel participent ses amis comme Frank Sinatra et Dean Martin.

Elle continue ses tournées durant les années 50 et 60 avec un succès exceptionnel, elle triomphera au Carnegie Hall en 1961 dont un album « Judy au Carnegie Hall » sera enregistré, les ventes atteindront le million de dollars.[2]

Délaissant le cinéma (elle ne tournera que 3 films durant cette période), elle obtiendra une nouvelle nomination aux Oscars pour un second rôle dans Jugement à Nuremberg.

En 1963, elle lance une émission télévisée, The Judy Garland Show, qui ne dure qu'une saison en raison de la concurrence de Bonanza.

En 1964, elle divorce de Sidney Luft pour épouser l'acteur Mark Herron.

En 1966, elle divorce de Mark Herron après avoir découvert qu'il était homosexuel.

En 1969, elle épouse le producteur de disques Mickey Deans le 15 mars. Elle décède le 22 juin à Chelsea (Grande-Bretagne) d'une surdose accidentelle de médicaments.

[modifier] Commentaires

  • Judy Garland est devenue une icône dans la communauté homosexuelle, au point qu'on prétend que c'est la peine éprouvée lors de ses funérailles qui provoqua les émeutes de Stonewall.
  • C'est aussi une croqueuse d'hommes, souvent plus âgés qu'elle. En 1950, elle s'est déjà mariée 2 fois : avec David Rose, puis avec le réalisateur Vincente Minnelli dont elle eut une fille, l'actrice Liza Minnelli née en 1946. Elle se mariera encore trois fois par la suite.
  • Un musée lui est consacré dans sa ville natale de Grand Rapids (Minnesota).

[modifier] Anecdotes

Elle fut nommée par l'American Film Institute huitième meilleure actrice de légende du cinéma.

[modifier] Références

  1. abcd Le Cinéma, Grande histoire illustrée volume 3, Éditions Atlas, 1982,
  2. abcd Judy Garland, de Morella et Epstein traduit de l'anglais par Françoise Ducout, Georges et André-Charles Cohen, Editions Henri Veyrier, (ISBN 2-85 199-151-5),
  3. Metro Goldwyn Mayer, Splendeur du cinéma américain de Peter Hay, traduit par Paule Pagliano, Bordas (ISBN 2-04-019778-8),
  4. La fabuleuse histoire de la Metro Goldwyn Mayer en 1714 films, Le Livre de Paris, Odège, 1977, (ISBN 2-245-00616-X),

[modifier] Filmographie

[modifier] Liens externes

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