Josey Wales hors-la-loi

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The Outlaw Josey Wales (Josey Wales hors-la-loi) est un film américain réalisé par Clint Eastwood en 1976.

En 1986, l'acteur-réalisateur Michael Parks tourne une suite, The Return of Josey Wales.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Josey Wales cultive tranquillement son champ dans le Missouri quand les irréguliers nordistes du Kansas du capitaine Terrill surgissent, incendient son ranch et massacrent sa famille. Une bande de partisans sudistes arrivant peu après, il la suit. Mais le Sud est vaincu et le sudiste Fletcher annonce une amnistie aux partisans qui déposeront les armes. En fait, c'est un piège : lors de la reddition, au moment où les partisans prêtent serment à l'Union, on les abat à la mitrailleuse. N'en réchappent que Josey Wales, qui avait refusé de se rendre (il est très méfiant, ce qui lui sauvera la vie plusieurs fois), et un jeune franc-tireur qui est d'ailleurs blessé. Josey Wales ayant dans l'affaire massacré un gros paquet de Nordistes, sa tête est mise à prix et un détachement nordiste commandé par Terrill et guidé par Fletcher (qui avait été trompé comme les autres mais connaît le tempérament vindicatif de Wales) le prend en chasse. Échappant aux battues, les fugitifs parviennent à traverser le Missouri puis à liquider deux imprudents qui pensaient les capturer. Le jeune partisan meurt peu après et Josey Wales, se retrouvant seul, décide de se réfugier du côté du Texas.

En cours de route, il s'adjoint un vieux chef indien dépossédé par Washington et qui a essayé de le capturer, puis une jeune indienne rejetée par sa tribu et traitée en esclave par un trafiquant (abattant au passage deux trappeurs trop entreprenants), puis un vieux chien, puis une vieille femme (et sa petite fille) dont le fils, qui fut l'un des irréguliers du Kansas, mais a été tué par les francs-tireurs sudistes, possédait un ranch magnifique au Texas. Juste avant cette rencontre, Josey Wales abat quatre Nordistes hésitants (car il est devenu le tireur le plus célèbre de l'Ouest) qui ont eu la malchance de croiser son chemin et juste après il extermine toute une bande de comancheros venant de massacrer le convoi de la vieille dame. Tout ce petit monde arrive donc à destination : hélas, la ville est quasi-déserte (Josey Wales devra quand même encore y abattre un des deux chasseurs de primes qui l'y attendaient, le survivant ira chercher des renforts) car les habitants l'ont quittée suite à l'épuisement de sa mine d'argent ; ne reste qu'un saloon où l'on n'a plus rien à boire, où le joueur professionnel fait des réussites et où l'entraîneuse n'entraîne plus personne. Le merveilleux ranch (en fait, un demi-désert) est abandonné. La vieille dame prend possession des lieux mais ceci déplaît aux Comanches voisins qui, ne voulant pas voir de Blancs s'installer, enlèvent deux employés engagés par la vieille dame. Josey Wales parvient à les sauver et à conclure un accord avec les Comanches, ennemis de Washington et qui ont entendu parler de ses exploits. Bien qu'invité à rester, il préfère repartir. Mais Nordistes et chasseurs de primes, ayant uni leurs forces, l'attendent. Cette fois, cependant, Josey Wales sera aidé par tous ses compagnons et la totalité de la troupe ennemie exterminée. Terrill, le vilain Nordiste qui avait attaqué la ferme de Josey Wales au début, parvient seul à s'enfuir mais Wales le poursuit et l'éventre avec son propre sabre.

Plus tard, des rangers du Texas et Fletcher, arrivés également au village, s'entendent raconter que Josey Wales a été tué dans une rixe au Mexique. L'affaire est donc close pour les autorités. Quant à Fletcher, qui n'est pas dupe, il fait semblant de ne pas reconnaître Josey Wales et repart. La guerre est finie.

[modifier] Commentaires

Comme on le voit, ce western est extrêmement chargé en événements : on ne s'ennuie pas une seconde durant les deux heures du film. Le résumé ci-dessus ne donne qu'une faible idée de la richesse des détails de chaque épisode et ceux-ci sont extrêmement variés : honnête fermier, actions de guerre, partisans, soldats réguliers, politiciens pourris, trappeurs, attaques de bandits, duels, bagarres, chasseurs de primes, indiens déchus ou insoumis, colporteurs, trafiquants, civils froussards, opportunistes ou inconscients, joueur et entraîneuse de saloon, bac de rivière, convoi de colons, mexicains, forêts du nord, prairies de l'est, déserts du sud, ville fantôme, mine d'argent, tous les ingrédients classiques du western interviennent ou sont représentés (sauf l'élément religieux et l'attaque de diligence), y compris, bien sûr, le héros taciturne (mais doté d'un certain humour) aux colts exterminateurs. Malgré la longueur du film, on ne s'ennuie à aucun moment : indépendamment d'une histoire attachante (certains y voient un voyage initiatique), Josey Wales hors-la-loi est une remarquable synthèse du western, un tableau très complet du genre ; l'autonomie de chaque épisode lui donne une allure de film à sketches.

La destruction de la ferme qui ouvre le film a pour substrat historique le ravage méthodique de la Virginie par les irréguliers nordistes du général Grant (qui s'en vantait dans sa correspondance) tandis que les partisans sudistes auxquels se joint Josey Wales représentent la guérilla de William Quantrill, qui s'en prit au Kansas quatre ans durant. Dans le film, leur chef s'appelle Bill Anderson, alias Bill le Boucher, référence donc au Bill Anderson qui s'illustra aux côtés de Quantrill.

La mitrailleuse utilisée au début est une multitube Gatling à manivelle apparue en 1865, donc peut-être très légèrement anachronique. On la voit dans quelques westerns pour changer le spectateur des 6-coups et autres Winchester. Son débit était évidemment assez faible comparé aux armes modernes mais son très gros calibre (de 11 à 25 mm selon les modèles) tuait pratiquement tous ceux qu'elle touchait.

La troupe qui attaque le héros dans une des dernières scènes s'y prend très mal, attaquant à cheval et à découvert des tireurs postés et embusqués. C'est une astuce de scénariste qu'on retrouve dans plusieurs westerns anciens pour annuler la supériorité numérique habituelle des méchants, et qui ici n'est pas croyable puisqu'il s'agit de professionnels.

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

[modifier] Autour du film

  • Recettes américaines : 13 500 000 dollars.
  • Le film devait être mis en scène par Philip Kaufman. Il fut remplacé après quelques jours de tournage par Eastwood. « C'est moi qui l'avait engagé pour réécrire le script et le réaliser. Son travail de scénariste était excellent, mais au tournage il s'avéra que nos points de vue différaient totalement. J'avais investi mon argent personnel pour acheter les droits du livre, passé beaucoup de temps à développer ce projet, conçu une vision précise de ce que devait être le film. L'approche de Phil était sans doute fondée, peut-être meilleure, mais ce n'était pas la mienne, et je m'en serait voulu si le résultat n'avait pas correspondu à ce que j'espérais »[1].

[modifier] Récompenses

[modifier] Notes

  1. Entretien avec Clint Eastwood par Michael Henry, Positif, janvier 1985.

[modifier] Lien externe