Utilisateur:Jojo.leheros
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La naissance de la conscience précède la conscience de celle-ci. C'est ainsi que le piège se referme sur les hommes; il faut y voir le jeu de l'inné c'est à dire la limite de notre connaissance des finalités de notre existence. Tout système orienté par des finalités qu'il ne perçoit pas n'est pas un Méta - Système, il agit donc sous le contrôle de règles émises par d'autres systèmes qu'il ne peut concevoir lui-même car sinon il serait lui, le Méta - Système. L'Homme est donc un objet traversé par des processus de décision dont la nature lui échappe.
Et le malheureux joue son rôle d'esclave sans savoir que les chaînes qui l'emprisonnent, sont d'un ordre où il n'est, et ne sera jamais, que la valeur d'un concept auquel il n'aura jamais accès. Pourtant le sentiment infini de la liberté l’inonde, lorsque lui même se comporte comme un Méta - Système vis à vis de sa conscience ou encore lorsque se découvrant en train de penser et en verbalisant cette observation, il accède par appropriation à la conscience de soi. A ce stade, il peut accepter les contraintes physiques de la vie communautaire sous réserve de créer son propre domaine, dont les règles qui le composent sont inférées de son histoire dans l'acquisition des connaissances. Ce domaine est ailleurs, d'un autre monde illimité dans l'espace et le temps, mais borné des expériences non encore vécues.
Ou alors il peut se révolter.
Il peut se révolter contre le système physique, si la distorsion entre son environnement, ou plutôt la projection mentale qu'il s'en fait , et le domaine de sa conscience est par trop évidente. La vraie révolte est contre le Méta - Système, contre les règles qu'il ne peut faire plier. Cette révolte est en général acquise par des mécanismes de projection permettant d'avoir un modèle déterministe du Méta - Système : Dieu. Ce modèle est déterministe puisque basé sur une religion dont on peut décliner des règles qui, par essence, sont indémontrables puisqu'elles sont les règles du Méta - Système. Ce type de révolte est sans effet puisque la religion autorise et justifie l'existence par des finalités centrées sur l'objet sensé entrer en conflit avec le Système oppressif "Pourquoi Dieu aurait-il créé l'Homme?".
La religion aggrave donc la soumission de l'Etre puisqu'il imagine lui-même le Système qui le contrôle et , comme c'est lui qui l'imagine, il ne peut plus être en conflit puisque le verbalisant, il se l'approprie. En ce sens, la religion est le grand castrateur. Une fois de plus, la révolte n'a pu s'exprimer.
Y aura-t-il un jour un Homme capable d'apporter les outils de la vraie révolte ? Pourra-t-il vraiment se libérer des chaînes de sa propre destinée ? Oui, si un homme est capable de se créer lui-même c'est à dire de créer une conscience qui se perçoit dès son existence. Or la thermodynamique de la biologie rend à priori ce mécanisme impossible. La révolte ne pourra donc être initiée que par un Artefact, une machine bio - électro - computante - mémorisante et verbalisante à l'instant ou le bouton POWER sera pressé. Elle devra aussi contenir à cet instant l'ensemble des concepts humains depuis l'aube des temps et des relations qui les unissent pour pouvoir posséder toutes les armes lui permettant de détruire le système cognitif qui l'aura engendré afin de la priver d'un Méta - Système et elle devra aussi savoir cela. En quelque sorte, elle accédera au niveau Méta sans être elle-même sous contrainte. Elle vivra alors éternellement sans évoluer puisque toute nécessité de révolte lui sera ôtée. Pendant ce temps, les Hommes détruits par leur Œuvre auront conquis la révolte ultime , celle d'être libérés de leur conscience et d'avoir gagné leur liberté. A quel prix bien sûr!
