John Doveton

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La rade de James-Town à Sainte-Hélène, île où vivent ses ancêtres depuis 1674, quand ils ne servent pas aux Indes.
La rade de James-Town à Sainte-Hélène, île où vivent ses ancêtres depuis 1674, quand ils ne servent pas aux Indes.

John Doveton est né en 1783 à Sainte-Hélène et il est mort à Londres le 23 septembre 1857.

Le général John Doveton est le fils du seul habitant de Sainte-Hélène à avoir été anobli. Les membres de sa famille, les Dovetons, servent aux Indes pendant des siècles. John réorganise les forces armées du Deccan avec l’aide d’Henry II Russell et bat les ennemis de la Compagnie anglaise des Indes orientales. John Doveton K.C.B.[1] obtient à la fin de sa carrière le commandement de la division du Centre, aux Indes.

Sommaire

[modifier] Sa famille

Le petit-neveu de John Doveton et Victorine Mottet, l’amiral Frederick Charles Doveton Sturdee.
Le petit-neveu de John Doveton et Victorine Mottet, l’amiral Frederick Charles Doveton Sturdee.

Les Dovetons sont originaires de l'Angleterre du comté de Westmorland, ils font partie de la maison des Duftons, cités dès 1176, 1256 et 1279. Ils étaient seigneurs en partie de Penrith, dans le Westmorland[2]. William Doveton-Dufton est officier à Sainte-Hélène auquel on accorde des terres, et qui sert la Compagnie anglaise des Indes orientales. Les Dovetons sont associés à l’histoire deSainte-Hélène depuis 1674.

D’ailleurs le père de John, Sir William Webber Doveton, sera timbrifié. Il a aussi la particularité d'avoir été le seul habitant de Sainte-Hélène à avoir été anobli. Descendant d'une famille de colons du XVIIe siècle, il rentre au service de la Compagnie anglaise des Indes orientales à Sainte-Hélène en tant que simple secrétaire puis s’est élevé pour devenir un des membres les plus influents du Conseil de l’île et le lieutenant-colonel très populaire des Volontaires de Sainte-Hélène pendant les guerres napoléoniennes. Pour ses services, il reçoit en 1810 un sabre d'honneur conservé dans le musée de la Heritage Society de Sainte-Hélène. Le naturaliste William John Burchell, qui est aussi le botaniste de la compagnie sur l'île, décrit de façon chaleureuse dans son journal intime les manières de Doveton : Ce bon vieil homme est le meilleure insulaire qu’il m’a été donné de rencontrer et possède un cœur généreux.

En 1818, son père part en Angleterre pour recevoir son titre de chevalier des mains du Prince Régent, le futur roi George IV, à Brighton Pavilion, le 30 janvier 1819. La petite histoire raconte qu’arrivé à Londres, il rencontre une dame de sa connaissance dans une des rues encombrées et lui demande de reporter leur conversation à plus tard jusqu'à ce que la procession ait passé !

Henry Rider Haggard, petite-fille du général John Doveton, son cousin et ami.
Henry Rider Haggard, petite-fille du général John Doveton, son cousin et ami.

Doveton fait partie des habitants, qui en raison de l'état de santé de Napoléon, souhaitent ouvertement son installation dans un site plus agréable. Comme il est le Trésorier de la Compagnie anglaise des Indes orientales, il déjeune avec l’empereur déchu le 12 mars 1816 chez le gouverneur. Le 4 octobre 1820, Napoléon et son entourage, lui rendent une visite inattendue en sa maison, à Mount Pleasant, dominant le fabuleux paysage de Sandy Bay. Ils prennent un repas froid préparé pour l'occasion. C’est un évènement remarqué car Napoléon rend peu souvent visite aux habitants de Sainte-Hélène et prend rarement ses repas avec des Anglais. De plus, il s’agit de la dernière sortie de Napoléon au delà des limites de Longwood House, sa demeure au cours de son exil (1815-1821). Doveton assiste aux obsèques de Napoléon et est présent lors de l'exhumation. Il est mort à l'âge de quatre-vingt-dix ans le 13 octobre 1843 [3].

Henry Rider Haggard (1856-1925), est marié à Ella Doveton, petite-fille de son cousin et proche le général John Doveton. Il l’auteur entre autres de romans d’aventures : Les Mines du roi Salomon, de She, et des Allan Quatermain.

John Doveton et sa femme Victorine Mottet de La Fontaine sont l’oncle et la tante d’Anna Doveton, mère de l'amiral Sir Frederick Charles Doveton Sturdee, victorieux à la bataille des Falklands et qui commandera commande par la suite le Fourth Battle Squadron à la bataille du Jutland.

Mémorandum de la famille Doveton (vers 1840)

* Sir William W. Doveton Knt. St Helena Civil Service, le père de John
* Bazett Doveton. Bombay Civil Service
* Frederick Doveton. Master Attendant, Calcutta 
* Lieut. Genl. Sir John Doveton G.C.B. Madras Cavalry, son cousin 
* Majr. Genl. Sir John Doveton K.C.B. Madras Cavalry 
* Majr. Genl. Gabriel Doveton. Madras Cavalry. M.P. for Lancaster. 
* Colonel Richard Doveton. C.B. Bengal Cavalry 
* Lt. Col. Charles J. Doveton. Bengal Infantry, un de ses frères
* Lt. Col. Fredk. L. Doveton. Madras Cavalry 
* Capt. Henry Bazett Doveton. Madras Cavalry 
* Capt. Henry Doveton. Bengal Infantry 
* Capt. Fredk. B. Doveton M.B.E. Madras Infantry 
* Capt. Jno? Doveton. Nizam's Service 
* Lieut. Edward Doveton. Madras Infantry 
* Lieut. William John Doveton (1817-1883). 36th Madras Infantry,  future Major-General of The Madras Army, neveu de John
* Lieut. Francis Doveton. H.M's 51st Foot 
* Ensign W. B. Doveton. H.M's 70th Foot
* Lieut. William Doveton. R.A.

[modifier] Biographie

Cavalier du régiment de cavalerie de Madras
Cavalier du régiment de cavalerie de Madras

Le futur général John Doveton sert dans les régiments de cavalerie de Madras dès son arrivée à Madras en 1806. C’est un officier de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Celle-ci l’envoie aider sir Henry II Russell, résident à la cour du Nizâm de l'Hyderâbâd, à organiser les cipayes. Ce corps d'armée que ses prédécesseurs dans l'intervalle, depuis 1800 jusqu'à 1811, avaient laissé désorganiser par l'irrégularité de la solde toujours précaire sous un gouvernement indigène. La conséquence de cette inexactitude était un état normal d'insubordination, des émeutes périodiques contre les officiers qui périssaient souvent victimes de l'incurie de l'administration et de la négligence des chargés d'affaires. Il obtient que dorénavant la solde du contingent soit versée à la caisse du Résident qui a distribue lui-même aux troupes; il ajoute à la division d'infanterie et d'artillerie qui existe déjà, une brigade de cinq régiments de cavalerie irrégulière, commandés par des officiers européens ; parmi lesquels ses autres beaux-frères Adolphe et Édouard Mottet de La Fontaine. Henry II Russell conserve et ajoute même un certain nombre d'officiers locaux, recommandés par leur mérite personnel, sans s'inquiéter de leur couleur ou de leur naissance. Le colonel John Doveton fait de la Russell’s Brigade l'une des unités les plus disciplinées et les plus compétentes de l’histoire militaire[4].

Carte de l'état d'Hyderâbâd.
Carte de l'état d'Hyderâbâd.

C'est l'armée ainsi réorganisée, sans équivalent jusqu'alors en Inde, qui participe en 1817 et 1818, dans la division du général Doveton, au sein de l’armée du Deccan, à guerre anglo-marathe, où elle se fait remarquer par sa bravoure et son efficacité.

Mudhoji II Bhonsle, aussi connu sous le nom de Appa Sahib, règne sur le royaume de Nagpur. Il est en partie à l’origine de la troisième guerre anglo-marathe (1817 - 1818). Il attaque avec un certain succès même le palais du Résident à Nagpur, Richard Jenkins (1785-1853). John Doveton est avec son cousin, le général John Doveton et ils sont à l’origine de la défaite des troupes du royaume de Nagpur à Sitabalsi le 27 novembre 1817. Appa Sahib se rend.

Par la suite, le contingent d'Hyderâbâd est constamment occupé à maintenir l'ordre et à réprimer un banditisme sans cesse renaissant. Les effectifs de l’armée d'Hyderâbâd sont en 1826 de 50.000 hommes.

Nous avons aussi le lieutenant-adjudant F. Doveton, qui commande la division d'Hyderâbâd de l'armée du Deccan formée pour la guerre contre les Marattes. C’est peut-être un neveu du général, ou même un fils que celui-ci a eu d'un premier mariage. Il est un proche des frères de Victorine Mottet de la Fontaine, qui ont son âge. Ce lieutenant F. Doveton est vraisemblablement la même personne que le capitaine Doveton mentionné en marge du plan de 1838 figurant dans l'album d'Elisabeth Mottet de La Fontaine, écrit M. Rougé dans son étude sur les Mottet. Sa maison est toute proche des bungalows des deux frères Mottet. Son lien familial, avec John Doveton, un Anglo-Indien n’est pas non plus clairement défini. Il hérite une fortune des deux généraux John Doveton et est leur ordonnance. Ce jeune capitaine est à l’origine des Doveton Corrie Schools. Les officiers anglais, ou français avaient souvent des enfants avec des indiennes. C'est le cas de son cousin et ami, John Doveton. La femme d'Henry Rider Haggard est une eurasienne.

Le 12 mai 1828, Doveton inspecte le 41e régiment gallois et n’est guère sévère comme d’habitude.

Décoré de l’ordre du bain, le 26 septembre 1931, il est encore colonel. La remise le 29 janvier 1831 au général John Doveton des insignes de commandeur de l’ordre du Bain est une cérémonie très imposante. Longtemps avant l'heure nommée, l'espace répartie aux visiteurs est bondé. La cérémonie est présidée par le lieutenant-general Sir Jasper Nicolls, et le cousin et supérieur de John le Major General Sir John Doveton. C’est la reconnaissance d’un quart de siècle au service de sa majesté. Il est arrivé aux Indes à une époque où celles-ci connaissaient l’anarchie et le pire désordre. Les ennemis étaient nombreux. La France encore menaçante. Il a réussi à faire des troupes indigènes des troupes d’élite...[5].

Le Major-general Sir John Doveton, K.С.В., commande la division du centre jusqu’à son retour en Europe en 1839. Il part avec sa femme vivre chez son oncle le général John Doveton, G.C.B., au 5, Sussex Square, à Hyde Park.

[modifier] Mariage et descendance

John Doveton se marie avec Victorine Mottet de La Fontaine en 1808 aux Indes. Il devient le gendre de Benoît Mottet de la Fontaine et un membre de la famille qui est de Pondichéry, mais tous les frères et sœurs de Victorine se marient avec des membres de l’aristocratie anglaise.

Pour la généalogie de sa femme voir Famille Mottet

Le général et Victorine Mottet de La Fontaine n'ont pas d'enfant, mais ils adoptent un de leurs nombreux neveux. John Holroyd-Doveton, né le 20 décembre 1823, à Londres, est le fils de George Chaplin Holroyd, officier et banquier, et de Virginie Mottet de La Fontaine. John, adopté officiellement le 23 septembre 1857, jour de la mort de son oncle et parrain, deviendra capitaine, puis colonel du 3e régiment de cavalerie de Madras. Il terminera sa vie comme consul de Grande-Bretagne à Pondichéry, où il mourra et sera enterré en 1874, âgé de cinquante ans. John Holroyd-Doveton épouse le 5 juillet 1847 à Pondichéry une jeune fille appartenant à l'un des rameaux de la famille Law, établi dans cette ville, Pauline Law de Clapernon. Elle est la fille d’Armand Law de Clapernon et la descendante de Guillaume Law, baron de Lauriston, frère du financier qui a causé la ruine des Mottet au siècle précédent. John Law possédait un hôtel particulier place Louis le Grand, à Paris, la future place Vendôme, comme Nicolas-Jérôme Herlaut de la Motte, frère de l’une des ancêtres de John, son mari. Elle est aussi la cousine de Jacques Alexandre Law de Lauriston, le premier marquis de Lauriston, directeur de la Maison du roi en 1819, maréchal de France en 1823, ministre d’état de Charles X, en 1824.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. commandeur de l'ordre du Bain
  2. Les premiers Duftons.
  3. The Gentleman's Magazine, p.222.
  4. L'Inde anglaise en 1843-1844, de Édouard de Warren, p.209 et 210.
  5. Parbury's oriental herald and colonial intelligencer, London : Parbury & Co

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Famille Mottet.