Jayavarman II

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le roi khmer Jayavarman II est généralement considéré comme le fondateur du royaume d'Angkor.

On ne sait que peu de choses sur le règne de ce roi, aucune inscription datant de cette période n'ayant encore été retrouvée. Ce qu'on a pu reconstituer des réalisations du premier roi de l'empire khmer de la période Angkorienne se fonde sur l'inscription du Sdok Kok Thom, aujourd'hui situé en Thaïlande, près de la frontière avec le Cambodge, qui porte la date de 1053.

Cette stèle, capitale dans l'épigraphie Cambodgienne, énonce la chronologie des anciens souverains du Cambodge, depuis l'accession au trône de Jayavarman II en 802 de notre ère, jusqu'à Udayadityavarman II régnant en 1053. On retrouve notamment dans le texte de cette stèle, qu'avant de revenir au Cambodge, Jayavarman II a passé quelque temps, volontairement ou non d'ailleurs, à la cour des rois Sailendra à Java avant de revenir au Cambodge et se faire proclamer roi en 802.

C'est Jayavarman II qui au IXe siècle, introduisit le culte du dieu-roi (devaraja) dans le brahmanisme. Désormais, le roi est la représentation de Shiva, le dieu supérieur de la trinité brahmaniste : Brahma, Shiva, Vishnu. Le souverain doit être adoré comme une divinité, avec des rites formels dont l'observance, en ce qui concerne le temple de Sdok Kok Thom, a été confiée à une même famille de brahmanes qui les maintiendra pendant des siècles. Cette introduction est attestée par une unique source d'information, la stèle de Sdok Kok Thom, postérieure de 250 ans au règne de Jayavarman II, et n'est confirmée par aucun autre document. Shiva et le roi-dieu partagent le même symbole religieux, le lingam phallique.

Il est généralement admis aujourd'hui que c'est Jayavarman II qui fonda la première cité dite Angkorienne de Hariharalaya, actuellement Roluos (temples de Bakong et de Lolei) comme capitale de l'empire khmer, suite à la fondation d'autres capitales antérieures. Concernant la stèle du temple de Sdok Kok Thom, suite à une interprétation erronée, le "Mont Central" évoqué dans l'inscription avait été identifié comme étant le temple du Bayon, qui avait donc été classé comme shivaïte et parmi les plus anciens, selon Étienne Aymonier (1906) et Étienne Lunet de Lajonquiere (1911). Ce n'est que dans les années 1920-1930, avec les études de Louis Finot et Victor Gouloubew de l'École Française d'Extrême-Orient, que le temple de Phnom Bakheng a été identifié avec le Mont Central de l'inscription. Le roi constructeur de ce temple de Phnom Bakheng a ensuite été identifié comme étant Yasovarman Ier, (roi de 889 à 910) et fait explicitement référence à Jayavarman II comme fondateur de la première cité d'Angkor, le Bayon étant par la suite reconnut comme affecté au culte bouddhiste et construit ou remanié par Jayavarman VII à la fin du XIIe siècle.

On attribue également à Jayavarman II notamment l'introduction de :

  • Traditions chorégraphiques javanaises, en particulier de ballets royaux destinés à montrer la puissance royale. Offrir sa plus belle fille au roi était un signe de vassalité communément admis.
  • L'apothéose de dignitaires et de héros, morts ou même vivants, et leur assimilation au dieu de leur choix.