Jakob Zwinger

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Jakob Zwinger, médecin et philologue suisse, fils de Theodor Zwinger, naquit à Bâle le 15 août 1569.

Il fut tenu sur les fonts de baptême par le célèbre et malheureux Ramus, que la persécution avait forcé de chercher un asile en Suisse. A seize ans, il avait terminé ses études académiques de la manière la plus brillante, et il possédait déjà les éléments de la médecine. Son père l'ayant envoyé à Padoue, il y suivit les cours des Zabarella, des Piccolomini, des Aquaperidenti, des Mazzaria, etc., et mérita l'affection de ses maîtres, autant par ses qualités aimables que par la rapidité de ses progrès. Hercule Saxonia, l'un de ses professeurs en médecine, avait conçu pour lui tant d'amitié que, sans la différence de religion, il l'aurait adopté pour lui laisser toute sa fortune. Ses cours terminés, Jakob visita l'Italie et l'Allemagne, s'arrêtant dans toutes les villes où il espérait trouver de nouveaux moyens d'instruction, et, après une absence de huit années, revint à Bâle en 1593. Il y reçut, en 1594, le doctorat dans la faculté de médecine, et fut nommé suppléant du professeur de langue grecque. Cette chaire étant devenue vacante, il en prit possession, et se montra le digne interprète des beautés d'Homère, dont les deux poèmes furent longtemps le sujet de ses leçons. Il faisait aussi des cours particuliers de médecine, et pratiquait avec succès l'art de guérir, donnant, à l'exemple de son père, ses soins aux pauvres avec le plus grand désintéressement. Il remplit, pendant plusieurs années, les fonctions de médecin de l'hospice sans aucun salaire. Atteint d'une maladie contagieuse qu'il avait contractée au service des malades, il mourut quelques heures après sa femme, le 11 septembre 1610, à l'âge de 41 ans, laissant trois filles et trois fils, dont l'aîné, Theodor Zwinger, s'est fait un nom comme théologien. Guillaume Arrago, médecin de Toulouse, retiré depuis quelque temps à Bâle pour cause de religion, était mort le 12 mai de la même année, instituant Jakob Zwinger son héritier universel.

Outre des thèses et des éditions de divers ouvrages de son père, entre autres du Theatrum vitœ humanœ, on lui doit :

  1. Grœcarum dialecticarum hypotyposis, à la fin du Lexique de Scapula, dans les éditions de 1600 et les suivantes ;
  2. Vita Luciani, Bâle, in-8 ;
  3. Principiorum chymicorum examen ad Hippocratis, Galeni, cœterorumque Grœcorum et Arabum consensum, ibid., 1606, in-8. Quoique partisan des médicaments chimiques, lesquels en effet méritent à plus d'un égard la préférence sur ceux de Galien, il ne s'y montre pas moins très opposé à la théorie de Paracelse et de ses disciples. Jakob Zwinger, dit Sprengel, était un

homme d'un goût très épuré et d'un grand esprit (Histoire de la médecine, traduction de Jourdan, t. 3, p. 354).

  1. Quelques Observations dans le Recueil de Guili, Fabrice Hildan, et dans la Cista medica de Jean Hornung. On trouvera les titres de ses autres ouvrages dans les Athenœ rauricœ, p 365.

[modifier] Source

« Jakob Zwinger », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail édition]