Jénine

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Jénine (en arabe : جنين, en hébreu : ג'נין) est une ville de Cisjordanie et un important centre agricole palestinien. Le nom de Jénine désigne également le district auquel la ville appartient dans son ensemble, et le camp de réfugiés de Jénine.

Cette ville, qui était sous l'administration de l'Autorité palestinienne depuis l'application des Accords d'Oslo, fut à nouveau sous contrôle israélien au cours de l'opération militaire "Rempart" menée en 2002.

[modifier] Incursion israélienne à Jénine en 2002

L'assaut contre le camp de réfugiés de Jénine, considéré alors par les Israéliens comme une pépinière de kamikazes, dura du 3 au 11 avril 2002, dans le cadre de l'opération Rempart. Cette opération avait pour objet, selon Israël, de rechercher des membres d'organisations terroristes, suite à un attentat perpétré par le Hamas qui fit 29 morts à Netanya le 27 mars 2002, le soir de la célébration de Pessa'h (pâque juive), soit l'attentat le plus meurtrier de la seconde Intifada. La bataille opposa des soldats israéliens appuyés par des chars et des hélicoptères à des membres de trois organisations palestiniennes, le Hamas, le Jihad islamique palestinien et les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, retranchés dans le centre du camp de réfugiés.

Une polémique est née pendant l'assaut du camp de Jénine du fait de la violence de l'attaque, notamment suite à la destruction totale d'un quartier du camp, aplani au bulldozer par l'armée israélienne. Les premiers chiffres publiés sont contradictoires, reflétant l'état d'ignorance où se trouvaient même des hommes proches du terrain. Des sources palestiniennes ont indiqué un nombre allant de 400 à 500 morts palestiniens, le dirigeant travailliste Shimon Pérès avait qualifié l'opération de « massacre » selon le quotidien Haaretz dans son édition du 9 avril 2002. L'organisation humanitaire internationale Human Rights Watch a publié un communiqué le 3 mai 2002 [2] dans lequel elle annonce avoir pu identifier 52 victimes palestiennes, dont 22 civiles, et estime que les « Forces de Défense Israéliennes ont commis des crimes de guerre » lors de cette opération. Le spécialiste des questions de défense au quotidien Haaretz, Zeev Schiff, écrit dans l'édition du 15 avril 2002 que, « après la fin des combats, au cours des premières fouilles, 80 cadavres ont été trouvés. On estime que le nombre des victimes dans les combats s’élève à quelque 200 Palestiniens, y compris des civils, dont une partie est enterrée sous les décombres des maisons effondrées ». Le colonel Ron Kitri, porte-parole de l’armée israélienne, reprend ce chiffre dans le quotidien Yediot Aharonot du 19 avril 2002.

Cependant, il s'agissait là d'indications données dans le feu de l'action, alors qu'aucune information précise n'était disponible. En revanche, les chiffres donnés par la suite de diverses sources concordent. Un rapport du secrétaire général des Nations unies, publié le 1er août 2002, estime que le nombre total des morts palestiniens est 52, citant à la fois des sources israéliennes (Tsahal) et palestiniennes (l'hôpital de Jénine). C'est cet ordre de grandeur de 52 morts qui fait désormais autorité. Deux ans après les événements, le directeur de l’hôpital de Jénine, Mohamed Abu Ghali, interviewé par le site musulman français Oumma.com, déclare que «54 personnes ont été tuées» lors des combats d'avril 2002 [1], mais beaucoup de victimes n'ont pas ete recenses car ils furents enterres pres du camp ou par les israeliens eux meme, le chiffre le plus vraisemblable est de pres de 200 morts, la majorite des innocents.

Cette bataille fit 23 morts parmi les soldats israéliens et 60 blesses. Plusieurs milliers d'habitants de Jénine ont dû fuir la ville au début de l'opération. Environ 160 habitations ont été totalement détruites dans le camp et de nombreuses autres ont été endommagées, plus de 4000 personnes se sont retrouvées sans abri.

L'ONU a annoncé la création d'une commission d'enquête - dont la venue n'a pas été autorisée au début par le gouvernement israélien. En effet, les autorités israéliennes ont refusé l'accès du camp aux organisations humanitaires et aux médias, pendant leur offensive et ont continué d'empêcher l'accès du camp de réfugiés aux humanitaires, plusieurs jours après la fin des opérations militaires. Israël craignait la non neutralité de la commission d'enquête, un de ses membres pressenti ayant comparé publiquement l'étoile de David à la croix gammée[2].

L'opération Rempart a débuté fin mars et s'est officiellement terminée en mai 2002.Ce massacre n'est pas le premier dans l'histoire d'Israel(DirYassine, Sabra, Chatila, Qana...), ni le dernier.

[modifier] Notes

  1. Article publié le mardi 12 octobre 2004 sur le site Oumma.com[1]
  2. Washington Post, 26 avril 2002

[modifier] Liens externes