Iyasou V d'Éthiopie

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Lidj Yasou est né le 3 février 1898 à Tanta dans le Warra-Himeno, du Ras Micaél et de Chawaregga, fille de Menelik.

Négus d'Éthiopie du 12 décembre 1913 au 27 septembre 1916.

En 1909, Ménélik II, hors d’état de gouverner, désigne pour lui succéder son petit-fils, Lidj-Yasou, encore enfant, fils du Ras Micaél du Ouarra-Himano. Il monta sur le trône après la mort de Menelik II en 1913. En 1914 on songe à le faire couronner mais le Fetha-Nagast (Justice des Rois) ne le permit pas, puisqu'il n'avait pas atteint 18 ans. La régence est exercée jusqu’en 1911 par Ras Tésamma, puis par Ras Micaél jusqu’à la mort de Ménélik en 1913.

Pendant la première guerre mondiale, Lidj-Yasou invite à Harar, Mazhar Bey le consul général de Turquie, à s'installer à Addis Abeba. Cela révèle un penchant du prince éthiopien pour la Turquie. D'autre part, Yasou avait eu un précepteur allemand et son compagnon le plus intime, Tessema Echeté, était germanophone, d'où le rapprochement d'Yasou avec la Triplice. Yasou se mariera d'abord avec Romanework Mengesha, la petite fille de Empereur Yohannes IV et nièce de Taïtu, ensuite il se mariera avec Seble Wongel Hailu, petite fille du Negus Tekle Haymanot du Godjam. Cependant, il semblerait que Iyassou ait eu au moins 13 maîtresses et un nombre incertain d'enfants, tous prétendants au trône. La seule fille légitime fut Imebet-Hoi Alem Tsehai Iyasu, née de la relation avec sa seconde femme. Lidj-Yasou était aussi très proche des musulmans et essaya souvent d'améliorer les relations. Un certain nombre de ses maîtresses étaient musulmanes. Cela embêtait énormément la noblesse du Choa et surtout l'Église Orthodoxe Éthiopienne, craignant que le pays se convertisse à l'Islam. Une crainte renforcée lorsque Fitaourari Tekla Hawariat entendit Lidj-Yasou dire: "Si je ne fais pas de ce pays un pays musulman, je ne suis pas Yasou !". Lidj-Yasou, par son incapacité et ses tendances musulmanes, se fait détester. La noblesse du Choa parvient à le faire déposer par l’Abouna, qui désigne l’impératrice Zaouditou, fille de Ménélik. Ras Tafari, fils du grand Ras Makonnén, est nommé régent et reconnu comme héritier du trône. Ras Micaél, qui tente se s’opposer par la force à la destitution de son fils, est défait près de Debra-Berhan, et Lidj-Yasou s'enfuit et reste dans l'Afar, le Tigré et le Wollo régions et province ennemies du gouvernement central et protègent Lidj-Yasou expliquant le fait qu'il ait fallu 5 ans pour le capturer. Cependant, il convient de mettre à l'actif de Lidj-Yasou plusieurs innovations politiques:

  • l'attriubtion aux jeunes intellectuels de responsabilités jusque-là réservées aux vétérans;
  • l'opposition à la politique des zones d'influence, notamment à l'accord Tripartite de 1908 et à celui du 9 mars 1906;
  • sa politique anticolonialiste que concrétisent l'assistance au mouvement indépendantiste du Mullah Mohammed Abdullé Hassan et son rapprochement avec les balabbat somali et afar;
  • la volonté de donner à ses sujets musulmans le droit de se sentir membres à part entière de l'unité éthiopienne dans la diversité des confessions religieuses.


En mars 1936, sa mort est annoncée mais les causes sont totalement inconnues tout comme le lieu de son enterrement.


Précédé par Iyasou V d'Éthiopie Suivi par
Ménélik II
(1889-1913)
Négus d'Éthiopie
Iyasou V
(1913-1916)
Zaoditou
(1916-1930)