Israel Zolli

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Les vestiges de la synagogue de Brod
Les vestiges de la synagogue de Brod

Israel Zolli, de son nom d'origine Israel Anton Zoller, né le 27 septembre 1881 à Brod, en Galicie, décédé le 2 mars 1956 à Rome, est un Juif italien, grand rabbin de Rome, qui s'est converti au catholicisme en 1945.

Sommaire

[modifier] Biographie

Trieste à la fin du XIXe siècle
Trieste à la fin du XIXe siècle

Israel Zoller est né en 1881 à Brod, dans l'oblast de Lviv, en Galicie. Il appartenait à une dynastie de rabbins. En 1920, il fut nommé rabbin dans la ville de Trieste, qui venait de se libérer de l'occupation austro-hongroise. Ce fut là que la famille Zoller italianisa son patronyme en « Zolli ».

En 1940, Israel Zolli devint grand rabbin de la ville de Rome. Selon sa biographe Judith Cabaud, en 1944, alors qu'il conduisait le service de Yom Kippour, il eut une vision mystique de Jésus-Christ[1].

Peu après la Libération, le rabbin Zolli, rejeté par une partie de la communauté juive de Rome, se convertit, avec son épouse, au catholicisme. Pour prénom de baptême, il choisit de s'appeler « Eugenio Maria », en hommage au pape Pie XII, né Eugenio Pacelli, en raison de son action pour les Juifs de Rome pendant la Seconde Guerre mondiale.

Myriam, la fille du rabbin Zolli, écrit : « Pacelli et mon père étaient des figures tragiques dans un monde où toute référence morale avait disparu. Le gouffre du mal s’était ouvert, mais personne ne le croyait, et les grands de ce monde - Roosevelt, Staline, de Gaulle - étaient silencieux. Pie XII avait compris que Hitler n’honorerait de pactes avec personne, que sa folie pouvait se diriger dans la direction des catholiques allemands ou du bombardement de Rome, et il agit en connaissance de cause. Le pape était comme quelqu’un contraint à agir seul parmi les fous d’un hôpital psychiatrique. Il a fait ce qu’il pouvait. Il faut comprendre son silence dans le cadre d’un tel contexte, non comme une lâcheté, mais comme un acte de prudence.[2] »

Devenu professeur à l'Institut biblique pontifical, Eugenio Zolli mourut à Rome en 1956, à l'âge de 74 ans. Son autobiographie publiée en 1954, Prima dell'alba, décrit les circonstances de sa conversion et explique les raisons de son admiration envers Pie XII.

[modifier] Notes et références

  1. Cf. (en) Un entretien de Judith Cabaud sur le site catholicculture
  2. Judith Cabaud, « Eugenio Zolli et le pape Pie XII », Kephas, novembre 2006.

[modifier] Sources

  • (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Eugenio Zolli ».

[modifier] Bibliographie

Œuvres d'Israel Zolli (Eugenio Zolli dans les éditions italiennes)
  • (it) Eugenio Zolli. Il Nazareno, 1938.
  • (it) Eugenio Zolli. Antisemitismo, AVE 1945.
  • (it) Eugenio Zolli. Christus, AVE 1946.
  • (it) Eugenio Zolli. Da Eva a Maria, 1953.
  • (it) Eugenio Zolli. Prima dell’alba (autobiografia). Edizioni San Paolo 2004
Biographie
  • (fr) Judith Cabaud, Eugenio Zolli : Prophète d'un monde nouveau, éd. François-Xavier de Guibert, Paris, 2000 ; 2e édition augmentée : 2002 (ISBN 978-2868397959)
Ouvrages généraux
  • (fr) Marie-Anne Matard-Bonucci, L'Italie fasciste et la persécution des Juifs, Perrin, 2007
  • (fr) Pierre Milza, avec Serge Berstein, L'Italie fasciste, Armand Colin, 1970
  • (it) Liliana Picciotto Fargion, Il Libro della memoria : Gli Ebrei deportati dall'Italia (1943-1945), Mursia, Milano, 1991

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes