Ismail Ier (Samanides)

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Ismail ibn Ahmad (mort en novembre 907) était un émir samanide de la Transoxiane de 892 à 907 et du Khorasan de 900 à 907. Son règne voit l'émergence des Samanides comme une puissante force. Il était le fils d'Ahmad ibn Asad.

Durant le règne de son frère Nasr Ier, Ismail est envoyé pour prendre le contrôle de la ville de Boukhara, qui vient d'être ravagé par les troupes du Khârezm. Les citoyens de la ville accueillent Ismail à bras ouvert, voyant en lui quelqu'un qui pourra leur apporter la stabilité.

Statue de Ismail Samani à Douchanbé au Tadjikistan
Statue de Ismail Samani à Douchanbé au Tadjikistan

Peu de temps après, un désaccord sur le lieu où doit être distribué l'argent des taxes entraîne un brouillage des relations entre les deux frères. Une guerre s'ensuit, dans laquelle Ismail est victorieux. Bien qu'il prend effectivement le contrôle de l'État, il ne renverse pas formellement son frère, et préfère rester à Boukhara. Il ne le fait pas car Nasr est la seule personne à laquelle le Calife a donné une investiture formelle sur la Transoxiane ; pour le calife, Nasr est le seul dirigeant légitime de la région. De plus, les Saffarides du Sistan ont des vues sur la Transoxiane ; le renversement de Nasr aurait permis au Saffarides d'avoir un prétexte pour une invasion. Ismail continue par conséquent de reconnaître formellement Nasr en tant que dirigeant jusqu'à sa mort tardive en août 892, date à laquelle il prend officiellement le pouvoir.

Ismail est actif au nord et à l'est, étendant progressivement l'influence Samanide. En 893 il prend le contrôle de la ville de Talas, la capitale des Turques Qarluq. C'est probablement durant cette même année qu'il met fin à la dynastie Ustrushana. Durant son règne il soumet plusieurs États régionaux à l'Est, incorporant directement plusieurs dans les frontières de son état et retenant les dirigeants locaux des autres en tant que vassaux. Le Khârezm au nord est partitionné, le sud reste autonome sous l'autorité de ses dirigeants Afrigides, tandis que le nord est gouverné par un officielle Samanide. Une autre campagne en 903 sécurisa plus tard les frontières Samanides. Ces campagnes gardent le cœur de l'État à l'abri des raids turcs, et permet aux missionnaires musulmans d'étendre leurs activités dans la région.

Même après la mort de Nasr, le calife ne reconnaît pas officiellement son rôle à Boukhara. En conséquence, le dirigeant saffâride Amr-i Laith Saffari demande lui-même au calife l'investiture en Transoxiane. Al-Mu'tadid, qui espère secrètement qu'un conflit entre les Samanides et les Saffârides aura pour conséquence la destruction des deux, lui accorde cette requête en 898. 'Amr marche vers le nord avec son armée. Les deux parties se battent, le plus souvent au sud de l'Oxus, jusqu'au printemps 900 où 'Amr est capturé par les Samanides. Ismail veut le rançonner avec les Saffârides, mais ceux-ci refusent. Il envoie donc 'Amr au calife, qui investit alors d'autorité Ismail le Khorasan, le Tabaristan, la ville de Ray et d'Isfahan.

Ismail décide de prendre possession des territoires accordés par le calife en envoyant une armée au Tabaristan, qui était alors contrôlé par le Ziyaride Muhammad ibn Zaid. L'armée samanide défait et tue Muhammad, mais le général d'Ismail Muhammad ibn Harun se révolte. En 901 Ismail mène une armée au Tabaristan, forçant Muhammad à fuir au Daylam. Les Samanides prennent alors le contrôle de la région.

Bien que Ismail continue à envoyer des présents au calife, de coutume, il ne paiera jamais ni de tributs ou de taxes. Pour toutes les volontés et les décisions, il était un dirigeant indépendant, bien qu'il ne prît jamais un titre plus élevé que celui d'émir.

Après une longue maladie Ismail meurt en 907 et son fils Ahmad lui succède.


Précédé par Ismail ibn Ahmad Suivi par
Nasr Ier
Émirs Samanides
(892-907)
Ahmad II

[modifier] Références

  • (en) R. N. Frye (1975). The Cambridge History of Iran, Volume Four: From the Arab Invasion to the Saljuqs. ISBN 0-521-20093-8