Isabeau de Bavière

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Isabeau de Bavière
Isabeau de Bavière

Isabeau de Bavière – Élisabeth avant son mariage - (1371-29 septembre 1435) est la fille d'Étienne III, duc de Bavière-Ingolstadt et de Thadée Visconti. Philippe le Hardi, Duc de Bourgogne, tuteur de Charles VI et régent de France en attendant sa majorité, souhaite une alliance avec le Duché de Bavière. Isabeau de Bavière se marie donc le 17 juillet 1385, à Amiens, à l'âge de 14 ans avec Charles VI de France (dit le Bien-Aimé) qui en a 16 et devient reine de France. Ils eurent douze enfants :

  1. Charles (1386-1386)
  2. Jeanne (1388-1390),
  3. Isabelle (1389-1409)
  4. Jeanne (1391-1433) mariée à Jean V de Bretagne
  5. Charles (1392-1398)
  6. Marie (1393-1438), abbesse à Poissy
  7. Michelle (1393-1422) mariée à Philippe III le Bon, duc de Bourgogne
  8. Louis de Valois(1397-1415) second Dauphin ; duc de Guyenne,
  9. Jean (1398-1417) 3e Dauphin, duc de Touraine.
  10. Catherine de Valois (1401-1437), mariée à Henri V d'Angleterre
  11. Charles VII (1403-1461)
  12. Philippe (1407-1407)

Une thèse affirme que ce 12ème enfant, serait illégitime et qu'il s'agirait en fait de Jeanne d'Arc, fille d'Isabeau de Bavière et de Louis d'Orléans[1].

Sa famille proche, à commencer par son frère Louis, entre avec elle à la cour de France.

entrée dans Paris d'Isabeau de Bavière d'après Jean Fouquet
entrée dans Paris d'Isabeau de Bavière d'après Jean Fouquet

Le contexte historique est celui de la guerre de Cent Ans et du grand schisme d'Occident. Charles VI étant fou, elle va présider à partir de 1393 un Conseil de régence, où siègent les grands du royaume.

Elle est une piètre politicienne, le pouvoir réel est partagé entre les ducs d'Orléans (Louis d'Orléans chef du parti des Armagnacs) et de Bourgogne (Philippe le Hardi puis à sa mort en 1404 Jean sans Peur). Jean de Berry sert de médiateur entre les deux partis dont la rivalité va augmenter progressivement, pour aboutir à une véritable guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Elle soutient dans un premier temps le parti bourguignon puis se rapprochant de Louis d'Orléans (les bourguignons la soupçonnent d'être sa maîtresse et accuseront le futur Charles VII d'être leur fils adultérin) à la mort du duc de Bourgogne, soutient le parti des Armagnacs. Jean sans peur considère alors être évincé du pouvoir, menace Paris en 1405 et fait assassiner le Duc d'Orléans en 1407. Il entraîne la révolte des Cabochiens pour prendre le pouvoir à Paris en 1413.

Henri V d'Angleterre, roi d'Angleterre, profitant de ces troubles, avait armé contre la France : il remporte la bataille d'Azincourt en 1415, véritable désastre pour l'armée française et s'empare de la Normandie.

Pourtant, consciente de représenter le pouvoir légitime, Isabeau chercha avec son fils, le Dauphin Louis (qui meurt en 1415), à unir les deux factions ennemies, mais elle échoua. Exilée à Tours par les Armagnacs, elle se lia alors avec le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, qui la délivra. À la fin de 1417, elle organisa à Troyes un gouvernement étroitement contrôlé par les Bourguignons.

Jean sans Peur est assassiné lors d'une entrevue avec le Dauphin Charles au pont de Montereau le 19 septembre 1419, par des hommes de mains du parti des Armagnacs qui craignent un rapprochement du Dauphin avec les vues politiques bourguignonnes.

Henri V s'alliant, par le traité de Troyes (1420), avec la reine Isabeau et le jeune duc de Bourgogne, Philippe le Bon, qui avait à venger le meurtre de son père, se fait reconnaître comme héritier du trône et régent, après avoir épousé Catherine, fille de Charles VI. Celui-ci conserve néanmoins le titre de roi de France. Son dernier fils vivant (Charles VII) est renié dans le Traité comme "soit-disant dauphin de Viennois", qui précise "en raison de ses crimes énormes". Charles installe à Bourges un gouvernement armagnac et contrôle environ la moitié Sud du royaume.

La reine Isabeau avait essayé de négocier avec Henri V sur des bases différentes de celles du duc de Bourgogne, mais en vain ; elle se résigna donc à la solution de ce dernier, qui instaurait le principe d'une double monarchie, française et anglaise, au profit du roi d'Angleterre. En 1422, la mort successive de Henri V puis de Charles VI rendait cette "double monarchie" difficile à mettre en place, le nouveau "roi de France et d'Angleterre", Henri VI (petit-fils d'Isabeau) n'ayant qu'un an.

Isabeau, retirée dans l'hôtel Saint-Pol, mourut en 1435, à peine une semaine après la réconciliation entre Bourguignons et Armagnacs (Traité d'Arras). Un chroniqueur a affirmé qu'elle pleura à l'annonce de cette nouvelle.

Christine de Pisan ses Epîtres du Débat sur le Roman de la Rose à Isabeau de Bavière
Christine de Pisan ses Epîtres du Débat sur le Roman de la Rose à Isabeau de Bavière

[modifier] Notes et références

  1. Roger Senzig - Marcel Gay, "L'Affaire Jeanne D'Arc", Florent Massot, Septembre 2007

[modifier] Bibliographie

  • Philippe Delorme, Isabeau de Bavière : épouse de Charles VI, mère de Charles VII. Paris : Pygmalion, coll. « Histoire des reines de France », 2003. 320 p., 24 cm. ISBN 2-85704-816-5.
  • Françoise Autrand, "Charles VI", Fayard, 1986
  • Marie-Véronique Clin, "Isabeau de Bavière", Perrin, 1999
  • Jean Verdon, Isabeau de Bavière, éd. Tallandier.
  • Michel Mourre, Le petit Mourre. Dictionnaire de l'Histoire ISBN 2-03519265
  • Roger Senzig - Marcel Gay, "L'Affaire Jeanne D'Arc", Florent Massot, Septembre 2007


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