Insurrection du Rupununi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'insurrection du Rupununi est un conflit armé ayant opposé certains habitants de la savane du Rupununi dans la région actuelle de l'Upper Takutu-Upper Essequibo au Sud-Est du Guyana au gouvernement de ce pays.

Sommaire

[modifier] Contexte historique

La région du Rupununi vaste savane situé sur le plateau des Guyanes et peuplée originellement d'amérindiens, principalemant Macuxi et Wapinxa a été reconnue et revendiquée par diverses puissances européennes, les portugais installés au Brésil, les britanniques depuis la côte caraïbe et les espagnols depuis la capitainerie du Vénézuela. La fixation des frontières à partir du milieu du XIXème siècle effectuée suite aux missions de Robert Hermann Schomburgk donna aux britanniques le contrôle de cette zone qui fut inclue dans la colonie de la Guyane britannique, cependant le Rupununi ainsi que tout l'Ouest de l'actuel Guyana connue sous le nom de Guyana esequiba est encore aujourd'hui réclamée par le Venezuela.
Coupée du reste de la colonie par une forêt tropicale dense cette région connu un développement parallèle. Alors que sur la côte l'économie reposait sur la culture de la canne à sucre et du riz assurée par une nombreuse main d'œuvre tout d'abord composée d'esclave d'origine africaine puis suite à l'abolition de l'esclavage d'engagés venus du sous continent indien la savane du Rupununi fut colonisée par des éleveurs d'origine écossaise, principalement les Hart et les Melville. Par le jeu des intermariages avec les amérindiens de la location de terres tribales et de l'embauche de travailleurs indigènes ils parvinrent à prendre le contrôle de la région et à intégrer les amérindiens dans leur système économique basé sur l'élevage bovin extensif, les maintenant cependant dans une condition d'infériorité sociale.
Ils tissèrent des liens forts avec leurs collègues fazendeiros du bassin du Rio Branco dans l'actuel Roraima qui pratiquaient le même type d'agriculture qu'eux et allaient souvent vendre leurs bêtes à Boa Vista sur le Rio Branco.
À partir des années cinquante une liaison aérienne fut établie entre Lethem, la localité la plus importante du Rupununi et Georgetown la capitale du Rupununi, on installa aussi une usine frigorifique à Lethem. Ce système permit aux grands propriétaires de la savane d'accéder facilement au marché côtier alors qu'auparavant la liaison terrestre prenait des semaines au prix d'importantes pertes de bétail.
Les grands propriétaires rejoignirent massivement à l'approche de l'indépendance le parti procolonialiste United Force qui a l'indépendance fit une alliance tactique avec le People's National Congress dominé par les afro-guyanais face au People's Progressive Party des indo-guyanais. Très vite le PNC dirigé par Forbes Burnham .

[modifier] Déroulement de la crise

Lors du soulèvement la région était peuplée de 14200 personnes dont environ 500 européens,[1] Certains habitants d'origine européenne du Rupununi inquiets pour leur statut de grands propriétaires et mécontents de voir que le Sud ne faisaient pas l'objet d'investissements de la part de l'État décidèrent de se révolter. Le 2 janvier 1969 l'insurrection éclata à Lethem, le commissariat fut pris par les rebelles au prix de la mort de 4 policiers et un civil[2]. Les notables de Lethem furent enfermés dans l'usine frigorifique et très vite toute la région fut contrôlée par les insurgés. Les radios furent mises hors de service et les pistes des aérodromes, seuls moyens de communications rapides bloqués par des obstacles. La république du Rupununi fut proclamée. La réponse de l'armée guyanaise ne se fit pas attendre, celle ci forte de seulement 500 hommes[3] organisa une petite opération aéroportée, la piste de l'aérodrome de Manari ayant été dégagée par un missionnaire loyal au gouvernement. De là les troupes guyanaises prirent le contrôle de toute la régions mettant en fuite les rebelles dont beaucoup se réfugièrent au Venezuela et au Brésil. Les ranchs des principales familles impliquées dans la révolte furent incendiées et une vague de répression s'abattit au nord du Rupununi là où se trouvaient les ranchs des rebelles, causant la mort de plusieurs dizaines d'amérindiens

[modifier] Conséquences

[modifier] Notes et références de l'article

  1. A Revolta do Rupununi:Uma etnografia possível,p.29
  2. A Revolta do Rupununi:Uma etnografia possível, p.103
  3. Carlos Alberto Borges da Silva A Revolta do Rupununi:Uma etnografia possível, p.220

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

Autres langues