Information Economy Meta Language

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Information Economy Meta Language (IEML, fr.:métalangage de l'économie de l'information) est un langage informatique.

L’initiative IEML (Information Economy Meta Language) a été lancée en 2006 par Pierre Lévy à partir de la Chaire de Recherche du Canada en Intelligence Collective de l’Université d’Ottawa. IEML permet de représenter des concepts comme des ensembles de points dans un espace sémantique coordonné. Le métalangage a vocation à être utilisé par un protocole internet pour que naisse un espace sémantique commun sur le Web qui soit plus évolué et plus puissant que le Web sémantique actuellement préconisé par le WWW consortium, mais compatible avec celui-ci.

Dans le monde, une quarantaine de personnes travaillent actuellement sur le projet, dont des chercheurs du laboratoire Paragraphe de Paris VIII, du MCR Lab de l’Université d’Ottawa et des informaticiens de l'association DixièmeFamille.com. L'objectif est d'arriver à des applications concrètes d'ici 2010.

Sommaire

[modifier] Structure du métalangage

IEML est un langage régulier et fini selon la classification de Chomsky. Il est construit à partir de cinq éléments primitifs (virtuel, actuel, signe, être et chose), plus l’ensemble vide, qui forment sa premiere couche. Une opération générative permet de composer les éléments primitifs en triplets (source, destination, traductrice) pour former les éléments de la deuxième couche. Les éléments de la deuxième couche sont eux-mêmes composés en triplets (source, destination, traductrice) qui forment les éléments de la troisième couche, et ainsi de suite jusqu’à la sixième couche, qui comprend un ordre de grandeur de 10 puissance 80 éléments. Les expressions régulières du métalangage comprennent les opérations ensemblistes et permettent de dénoter de manière concise des sous-ensembles d’éléments pour chacune des couches. Les expressions IEML peuvent également être automatiquement traduites en matrices et en divers types de graphes, ce qui autorise des calculs géométriques. C’est essentiellement pour des raisons pratiques de calculabilité qu’IEML est un langage fini. Si la sixième couche n’était pas suffisante pour identifier les concepts, on pourrait toujours autoriser la création de couches supplémentaires au moyen de la même opération régulière qui a permis de générer les couches précédentes.

[modifier] Dictionnaires

Un dictionnaire IEML-langues naturelles open source associant des expressions IEML à des descripteurs en langues naturelles (français, anglais, portugais, etc.) est en cours de construction. L’utilité d’un dictionnaire standard est évidente, mais rien ne s’oppose, en principe, à ce que plusieurs dictionnaires soient mis en concurrence par les utilisateurs.

[modifier] Une architecture orientée services Web

Le développement en cours en 2008 se dirige vers un ensemble de plateformes collaboratives (wiki sémantique IEML) échangeant des flux d’information XML-IEML et partageant un ensemble de services open source - eux-mêmes décrits en IEML. Les principaux services envisagés en 2008 concernent : l’aide à l’édition d’expressions IEML, la production d’objets géométriques (matrices, graphes) à partir d’expression IEML, la production de dictionnaires, l’organisation d'ontologies (au sens informatique de réseaux formalisés de concepts), le taggage ou balisage de documents en IEML, l’évaluation d’informations taguées en IEML selon divers jeux d’économie de l’information et la recherche d’information.

[modifier] Utilité possible pour les sciences humaines

Ce métalangage pourrait faciliter à l'avenir l'élaboration de théories générales réellement interdisciplinaires dans le domaine des Sciences Humaines et Sociales. IEML est par exemple utilisé pour tenter d'atteindre une définition 'unifiée' de la créativité, un concept scientifique particulièrement complexe et controversé, apparenté à l'intelligence.

Il pourrait également être utilisé comme instrument d’observation ou de cartographie réflexive des activités des réseaux sociaux en ligne.

[modifier] Critiques

Il faut noter qu'IEML est un langage à choix finis (finite choice language), un sous-ensemble très simple des langages réguliers, qui eux-mêmes occupent le bas de la hiérarchie de Chomsky. En conséquence, IEML se compose d'un nombre fini (quoique très grand) de mots finis. La question de l'affectation d'expressions des langues naturelles, en nombre infini, à un tel ensemble fini, est à l'heure actuelle sans réponse satisfaisante. Pour donner une idée de la puissance d'expression de langages tels qu'IEML, on peut observer que la composition de numéros de sécurité sociale en France obéit à une grammaire à choix finis, comme IEML. Une telle grammaire serait incapable de rendre compte, par exemple, de la composition des numéros d'immatriculation de véhicules, qui nécessite une grammaire régulière.

Par ailleurs, la sémantique (informelle) d'IEML, telle qu'elle est incomplètement décrite dans divers documents de son auteur, fait grand usage de la notion d'espace conceptuel, d'où sont dérivées sans doute un peu trop facilement et fallacieusement des notions de "distance conceptuelle" ou de "coordonnées conceptuelles".

[modifier] Références

Site officiel avec dictionnaires et explications

Syntaxe complète d'IEML, parser et traduction automatique en XML