Infection urinaire chez l'enfant

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.


Avant l'âge de 2 ans, 2 % des enfants font une infection urinaire. Avant 16 ans, elle concerne 11 % des filles et 4 % des garçons[1].

Il s'agit le plus souvent d'une cystite. Les bactéries en cause sont le plus souvent E. Coli, parfois Proteus mirabilis, Klebsiella pneumoniæ[1].

D'un point de vue clinique elle est à évoquer en cas de fièvre, vomissements, somnolence, irritabilité, refus d'alimentation, stagnation du poids[2], douleurs abdominales. Chez l'enfant en âge de parler : douleurs en urinant, mictions fréquentes, parfois énurésie. L'hématurie est peu fréquente[1].

Les infections urinaires sont favorisées par l'existence d'un reflux urétéral[3] ou d'une stase urinaire (par mictions incomplètes du fait d'une constipation ou d'une maladie neurologique, malformations obstructives ou obstructions des voies urinaires, mictions peu nombreuses).

Les récidives sont assez fréquentes, surtout si le premier épisode d'infection urinaire est survenu avant l'âge de six mois. Par contre les reflux ne sont pas un facteur prédictif de récidives, au contraire de la stase urinaire[1].

Les complications sont rares : cicatrices rénales (responsables d'hypertension artérielle, d'insuffisance rénale).

Le bilan des infections urinaires chez les enfants dépend de l'âge[1] :

  • avant 6 mois : échographie des voies urinaires dans les six semaines suivant l'infection
  • après 6 mois : pas d'exploration en cas d'infection typique, non compliquée et répondant bien à un traitement antibiotique.

En cas de récidive d'infection urinaire :

  • avant 6 mois : échographie pendant l'infection, scintigraphie rénale à distance, recherche d'un reflux
  • après 6 mois : échographie dans les six semaines suivant l'infection. La recherche d'un reflux se fait dans les cas suivants : dilatation à l'échographie, faible débit urinaire, autres germes qu'E.Coli, antécédent familial de reflux.

Les traitements des infections urinaires typiques répondent bien à une antibiothérapie adaptée.
En cas de récidives, une antibioprophylaxie n'est pas justifiée s'il n'y a pas d'anomalies sur les voies urinaires. En cas de reflux vésico-urétral bilatéral, de cicatrices rénales, une antibioprophylaxie est préconisée : sulfaméthoxazole + triméthoprime ou triméthoprime seul ou nitrofurantoïne.
Les conseils de prévention habituellement donnés sont : la lutte contre la constipation, les boissons abondantes de façon à uriner souvent, laver le périnée à l'eau après les selles[1].

[modifier] Notes

  1. abcdef Revue prescrire, n°292, février 2008
  2. National collaborating centre for women's and children's health "Urinary tract infection in children diagnosis, treatment and long-term management", RCOG, London 2007
  3. jusqu'à 40% des enfants ayant eu une infection urinaire ont un reflux vésico-urététal