Inégalités homme-femme

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Cet article traite des inégalités homme-femme. Traditionnellement, les femmes ont été, sauf dans quelques rares sociétés matriarcales, considérées comme étant inférieures aux hommes sur un plan social.

  • économique : inégalité des hommes et des femmes devant les emplois, les femmes ne pouvant pas toujours travailler ou disposer de leur salaire sans l'accord du mari. Leurs salaires sont en moyenne plus faibles que ceux des hommes[1], mais cette différence ne tient pas compte des niveaux de formations ;
  • politique : quasi absence des femmes sur la scène politique [2];
  • sur le plan familial, le divorce peut être limité, notamment au divorce pour faute à la demande du mari du fait de l'absence d'héritier mâle ; certaines sociétés admettent également des sévices corporels à l'encontre des femmes, à la discrétion du mari ; la polygamie est presque toujours exclusivement masculine (un homme pour plusieurs femmes)[3].
  • au niveau de la sexualité féminine :
    • les femmes seraient "passives" : ainsi, jusqu'au début du XXe siècle, l'Église n'admettait qu'un seul type de rapports sexuels : les rapports hétérosexuels vaginaux d'un couple marié, avec la femme sur son dos et l'homme au dessus d'elle (position dite "du missionnaire") ; tout autre rapport était considéré comme un péché et la femme ne pouvait refuser à l'homme d'avoir des rapports sexuels. [4]
    • cette passivité supposée donne lieu également à des mutilations génitales féminines, notamment l'excision.
    • les diverses méthodes contraceptives (stérilets, préservatifs, IVG...) sont souvent illégales dans de nombreux pays, la femme n'étant alors plus maîtresse de son corps.[réf. nécessaire]

Le mouvement d'égalisation des rapports homme-femme est, somme toute, assez récent. Il s'est notamment généralisé dans les sociétés occidentales dans les années 1960 (mouvements féministes qui s'y sont notamment développés).

Ce mouvement est plutôt resté circonscrit aux sociétés occidentales. Mais depuis peu, on peut voir des ébauches de mouvements en faveur des droits des femmes se diversifier dans le monde entier. On peut ainsi citer le congrès sur le "féminisme islamique" à Barcelone du 3 au 5 novembre 2006, ou encore une série de lois indiennes du 25 octobre 2006 qui ont modifié l'essentiel du droit de la famille dans un sens égalitaire.[1]

Il demeure donc de nombreuses inégalités, même dans les sociétés occidentales.

[modifier] La violence

Concernant la violence, en particulier conjugale, les femmes sont majoritairement les victimes (pour ce qui concerne les agressions sexuelles, plus de 99% des viols sont du fait des hommes, et seulement 3% de la population carcérale française est féminine).

Cependant, cela peut être nuancé car :

  • D'une part, la féminisation des corps de métiers, en particulier des policiers et des juges, entraîne une plus forte répression des violences envers les femmes. La vision antérieure de la police et de la justice était quelque peu "paternaliste". La victimisation des femmes étant naturelle, il était considéré comme "normal" (au sens où c'était courant et que l'on ne pouvait rien y faire) qu'un homme batte sa femme, par exemple. Les femmes victimes cachaient alors souvent les violences à leur encontre (pas de déclaration de viols ; l'idée que les violences conjugales étaient inexistantes dans les classes moyennes...).
  • D'autre part, la délinquance féminine augmente.
    • À noter cependant que cette délinquance reste le plus souvent sans violence et que, de plus, ce sont souvent des contentieux sans victime (absence de papiers d'identité, racolage...). Il s'agit moins dans ce cas d'une augmentation de la délinquance que d'une répression plus sévère.
    • Dans les cas de violences graves commises par les femmes, à cause du mouvement d'égalité sociale, on accepte moins que les femmes se déresponsabilisent (« Oui, j'ai tué mon mari, mais c'est parce qu'il me battait... »).[5]

La stabilité de cette délinquance féminine s'explique, pour Frédéric Ocqueteau[6] par le fait que la violence féminine est différente par nature de la violence masculine. Tandis que la violence masculine est tournée vers l'extérieur, les femmes, de par l'oppression masculine, retournent cette violence contre elles-mêmes : on a vu récemment l'augmentation importante du nombre de jeunes filles afghanes mariées de force qui s'immolent par le feu... L'État n'est en mesure de s'occuper que de la première ; la seconde, elle, n'est pratiquement pas prise en compte par la société.

Cela se manifeste en particulier par des pathologies typiquement féminines. Les femmes ont tendance à vouloir se conformer à un modèle ; or, celui qui est quasiment universel aujourd'hui est le modèle de type occidental, c'est-à-dire celui de femmes sveltes et d'apparence jeune. Cela entraîne de nombreuses anorexies. Dans d'autres sociétés traditionnelles (Mauritanie, Mali...), cependant, la femme modèle est au contraire une femme mature avec des formes très prononcées. Les femmes peuvent alors être gavées ou se gaver dès leur plus jeune âge[2].

[modifier] Discours scientifique de l'inégalité homme-femme

Le discours scientifique a longtemps (dès l'Antiquité) tenté de justifier des inégalités culturelles par des inégalités qui seraient naturelles. Darwin, notamment, dans son étude sur l'évolution de l'homme, tente de justifier la société victorienne (femmes dépendantes et restant à la maison). Au cours du XXe siècle, cependant, les scientifiques ont pu démontrer l'indifférence des sexes antérieurement à 2 ans, ce qui signifie que les différences entre hommes et femmes qui peuvent exister sont essentiellement culturelles et sociales, car résultant de l'éducation[7].

Le discours scientifique, traditionnellement masculin (les femmes scientifiques restant une minorité), conserve cependant beaucoup d'a priori[8].

On voit aujourd'hui une certaine recrudescence des discours scientifiques tentant de justifier des inégalités homme-femme. C'est le cas notamment des études sur les comportements différenciés et les réactions cérébrales (dimorphisme psychologique). Souvent prises hors de leur contexte, on vulgarise souvent ces études en disant notamment que les femmes sont plus émotionnelles que les hommes car elles ont l'hémisphère gauche du cerveau plus développé, tandis que les hommes, eux, usant plus de l'hémisphère droit, seraient plutôt scientifiques. C'est oublier que les différences comportementales entre hommes et entre femmes sont bien plus importantes que celles entre hommes et femmes[9].

[modifier] Notes et références

  1. Les inégalités de salaires entre hommes et femmes en France
  2. Libération La femme pas encore un homme politique
  3. Elle n'existe que dans quelques rares sociétés comme les Guanches aux îles Canaries, ainsi que dans des peuples minoritaires ou aux faibles effectifs (comme au Mali). Voir les articles Polygamie et Polyandrie
  4. Voir Église catholique et sexualité
  5. Rapport de l'Observatoire national de la délinquance qui retrace entre 1996 et 2004 l'évolution de la criminalité féminine. (Une partie du rapport, Violence(s) au féminin).
  6. Dr. de recherche CNRS, dans Le Bien Commun, émission du samedi 30 septembre 2006 présentée par Antoine Garapon sur France Culture : Les femmes criminelles.
  7. Gaïd le Maner-Idrissi (psychologue), in Féminin, masculin - mythes et idéologies, Belin, 2005.
  8. Pascal Picq (paléoanthropologue), Féminin, masculin - mythes et idéologies, Belin, 2005.
  9. Catherine Vidal (dir.), Féminin, masculin - mythes et idéologies, Belin, 2005.