Hypocondrie

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Le malade imaginaire par Honoré Daumier
Le malade imaginaire par Honoré Daumier

L'hypocondrie est le syndrome du malade imaginaire tel que le décrivait déjà Molière. Une écoute obsessionnelle de son corps amène l'hypocondriaque à interpréter la moindre observation comme le signe d'un mal grave.

Sommaire

[modifier] Qu’est-ce que l’hypocondrie ?

C'est une maladie de l'esprit qui influence le corps.

[modifier] Définition et caractéristiques

L’hypocondrie est une maladie caractérisée par une inquiétude chronique concernant la santé et le bon fonctionnement des organes.

Les hypocondriaques vivent dans la crainte ou l’idée d’être atteint d’une maladie grave. Ils sont convaincus d’avoir « quelque chose » que les médecins ne parviennent pas à découvrir. La préoccupation peut concerner soit certaines fonctions corporelles comme les battements cardiaques, la transpiration, le transit digestif, soit des perturbations physiques mineures comme une petite plaie ou une toux occasionnelle, soit des sensations physiques vagues et ambiguës, le cœur fatigué, les veines douloureuses. Ils attribuent ces signes ou symptômes à la maladie qu’ils soupçonnent et ils sont très inquiets de leur signification.

Cette maladie est classiquement considérée comme une affection de l’adulte, bien qu’elle puisse apparaître chez l'adolescent. Chez l’un comme chez l’autre, des inquiétudes et des plaintes de douleurs sont exprimées, les visites chez le médecin sont très fréquentes, ainsi que des examens médicaux approfondis. Malgré les résultats toujours négatifs, certains malades vont parfois jusqu’à réclamer une intervention chirurgicale pour réparer un défaut qu’ils attribuent à une partie de leur corps. Leur conviction est redoutable, leur certitude difficile à ébranler.

[modifier] Les différentes formes d’hypocondrie

Il existe trois formes d’hypocondrie, la première est la forme névrotique. Dans ce cas, le malade est conscient de sa maladie. Il présente généralement des asthénies physiques et psychiques, des angoisses phalliques à propos de telle ou telle affection (par exemple un cancer ou une tumeur) et des tableaux hystériques. Ce sont des crises d’angoisse où il ressent le besoin de voir d’urgence un médecin, ces crises peuvent être fréquentes et très pénibles pour l’entourage.

La deuxième est la forme démentielle qui se caractérise par une détérioration de l’individu avec sénilité et ralentissement psychomoteur.

La dernière est la forme psychotique, c’est la plus dangereuse car le patient ne se rend absolument pas compte de sa maladie. Il souffre d’hallucinations qui peuvent aboutir à de véritables délires du schéma corporel associés à des images de mort ou de possession par des animaux ou des démons, des sensations d’amputation partielle ou totale des organes. C’est le syndrome de Cotard.

[modifier] Agents causaux de l’hypocondrie

Il existe plusieurs hypothèses en ce qui concerne les causes de cette maladie. Certains médecins pensent que l’anxiété est due aux croyances socioculturelles, qui sont la source de distorsions de la pensée qui amènent à mal interpréter les changements corporels et les informations fournies par les médecins, les proches ou les média. Des comportements qui ont pour but de soulager l'inconfort ou prévenir la maladie contribuent à maintenir la croyance.

Certaines réflexions comme par exemple « Si l'on n'est pas vigilant pour observer les symptômes, il peut être trop tard quand on les remarquera » ou « Si on ne consulte pas aussitôt que l'on remarque quelque chose d'inhabituel après il va être trop tard » peuvent pousser à des comportements comme l'auscultation pour vérifier la présence d'une anormalité ou d'une douleur. L'interprétation des sensations corporelles entraîne l'apparition de symptômes dus à l'activation du système nerveux autonome par exemple, transpiration, palpitations, douleurs musculaires, douleur à la poitrine, étourdissement, qui sont alors interprétés comme des signes supplémentaires de la maladie.

Certaines personnes affirment que la plainte hypocondriaque résulte d’un besoin d’attirer l’attention, d’être écouté ; ils utilisent le mal physique pour avoir un contact avec leurs proches ou leur médecin. Quand la personne qui souffre de cette maladie commence à perdre de l'attention sur son entourage elle s'invente des maladies ou des grossesses.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Ouvrages anciens

  • C. C. Valentin Brocard, Du bain, de la douche et des affusions froides, dans le traitement de la folie et des névroses hystériques et hypochondriaques, Faculté de Médecine de Paris, 1859, 66 p. (thèse)
  • Jean Pierre Falret, De l'hypochondrie et du suicide. Considérations sur les causes, sur le siège et le traitement de ces maladies, sur les moyens d'en arrêter les progrès et d'en prévenir le développement, Croullebois, Paris, 1822, 519 p.

[modifier] Travaux contemporains

  • S. Asquin, I. Orain, J.-M. Pinoit (et al.), « Lorsque l'hypochondrie masque la dépression du sujet âgé », Psychologie médicale, 1995, vol. 27, NS, p. 86-88
  • Michel Lejoyeux, Il n'est jamais trop tard pour vaincre sa peur de la maladie, Ed. de La Martinière, 2002, 312 p. (ISBN 2-84675-017-3)
  • G. Scariati, « L'hypochondrie », Médecine et hygiène, 1985, vol. 43, n° 1624, p. 2762-2770

[modifier] Liens externes