Hymne homérique à Déméter

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L’Hymne homérique à Déméter est un hymne archaïque de la Grèce antique. Composé de 495 hexamètres dactyliques, il est un des plus longs Hymnes homériques, ces courts poèmes dédiés à une divinité et faussement attribués par les Anciens à Homère. Il est consacré à la douleur de Déméter face à l'enlèvement de sa fille Coré par Hadès.

Dans cet hymne, le poète raconte l'errance de Déméter, qui cherche sa fille Coré (également appelée Perséphone). Déméter se renseigne auprès des dieux pour savoir qui a enlevé sa fille. Hélios lui apprend que Zeus, le roi des dieux, l'a donnée pour épouse à Hadès, le dieu des Enfers. Déméter refuse la perte de sa fille, et continue d'errer sur terre. Arrivée dans la cité grecque d'Éleusis, elle se fait passer pour une vieille femme. Les filles du roi de la cité l'engagent comme nourrice. Après quelque temps, Déméter se fait reconnaître, et demande à ce que les habitants d'Éleusis lui vouent un culte. Pendant ce temps, sur l'Olympe, les dieux s'inquiètent : tant que dure le chagrin de Déméter, la terre n'est plus fertile, plus rien ne pousse sur Terre. Les dieux tentent de persuader Déméter de revenir sur l'Olympe. La déesse n'y consent qu'à la condition de revoir sa fille. Hermès va chercher Coré aux Enfers. Celle-ci revoit sa mère, qui est heureuse. Cependant, Coré a mangé des pépins de grenade aux Enfers, ce qui la condamne à retourner auprès d'Hadès. Les dieux trouvent alors un compromis : Coré passera un tiers du temps aux Enfers et les deux tiers restants auprès de sa mère. Déméter accepte, et retourne sur l'Olympe, après avoir enseigné l'agriculture aux hommes.

[modifier] Œuvre

Cette œuvre est différente des textes portant sur la religion grecque classique, elle donne forme à une religion développée dans le sanctuaire d'Éleusis. Cet hymne représente la forme la plus ancienne des mystères d'Éleusis mais il fut modifié sous l'influence de l'orphisme. Il a probablement servi à des cérémonies.

La légende de Perséphone/Coré, dont cet hymne raconte en partie l'histoire, est une contradiction entre le caractère primitif des personnages divins et le rôle qui leur est attribué : dans les poèmes homériques, Perséphone est décrite comme la terrible reine des morts, divinité malveillante tandis que dans cet hymne elle est décrite comme une gracieuse vierge, semblable aux Olympiens, jouant avec les nymphes.