Hubertine Auclert

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Hubertine Auclert

Naissance 10 avril 1848
à Saint-Priest-en-Murat
Décès 4 août 1914 (à 65 ans)
à Paris
Nationalité France France
Profession Féministe

Hubertine Auclert, née le 10 avril 1848 à Saint-Priest-en-Murat et morte le 4 août 1914 à Paris, est une militante féministe française en faveur du droit de vote des femmes.

Née dans une famille de classe moyenne, sa mère la met au couvent à la mort de son père alors qu’elle avait treize ans. Elle pensait devenir nonne, mais a quitté le couvent à l’âge de 16 ans. Séparée de sa mère, elle a vécu un temps avec son oncle avant de devoir retourner au couvent quelques années plus tard. Ayant ensuite définitivement quitté le couvent en 1869, elle monte à Paris à une époque où la chute de Napoléon III et l’avènement de la troisième République ouvre la voie à l’activisme de la part des femmes qui commencent à exiger des changements dans le code Napoléon en faveur de l’éducation, l’indépendance économique pour les femmes et le divorce.

Inspirée par les activités de Maria Deraismes et de Léon Richer, Hubertine Auclert s’est engagée dans le mouvement féministe. Elle est devenue, par la suite, la secrétaire de Richer. Sa vie passée au couvent avait fait d’elle, comme nombre de féministes républicaines de l’époque, une militante anticléricale. Alors que le mouvement féministe français était principalement orienté sur des changements légaux, Auclert a poussé plus loin, en exigeant pour les femmes le droit de se présenter aux élections en arguant que les lois injustes n’auraient jamais passé si les vues des législatrices avaient été prises en compte. En 1876, elle a fondé la société Le droit des femmes qui soutenait le droit de vote pour les femmes et, en 1883, cette société a officiellement changé de nom en Le suffrage des femmes.

En 1878, le Congrès international sur les droits des femmes tenu à Paris n’a pas, à la contrariété d’Hubertine Auclert, soutenu le suffrage des femmes. Résolue, elle a lancé, à partir de 1880, une révolte des contribuables en défendant l’idée que, faute de représentation légale, les femmes ne devraient pas être imposables. Un de ses conseillers juridiques était l’avocat Antonin Lévrier qu’elle a épousé par la suite. Le 13 février 1881, elle a lancé la Citoyenne, un journal qui, plaidant avec force pour la libération féminine, a reçu le soutien de l’élite du mouvement féministe comme Séverine (Caroline Rémy) et de la mondaine Marie Bashkirtseff qui y a écrit plusieurs articles. Le gouvernement français ayant fini par passer une loi sur le divorce en 1884, Auclert l’a dénoncée en raison de sa polarisation flagrante contre les femmes qui ne leur permettait toujours pas de garder leur salaire. Auclert a proposé l’idée radicale d’un contrat de mariage entre conjoints avec la séparation de biens.

En 1888, elle est allée s’établir avec son mari en Algérie où ils devaient rester quatre ans jusqu’à son retour à Paris après sa mort. Incapable de soutenir financièrement La Citoyenne, le journal a fermé mais Auclert a continué son activisme. En 1900, elle vit la création du Conseil national des Françaises, une organisation pour les groupes féministes français qui devait bientôt soutenir le vote des femmes.

En 1908, les Françaises mariées ont finalement reçu le contrôle de leurs propres salaires mais, à l’âge de 60 ans, Auclert continuait de pousser en faveur de l’égalité complète. Cette année-là, elle a symboliquement brisé une urne à Paris lors des élections municipales et, en 1910, elle a défié, de concert avec Marguerite Durand, les autorités en se présentant comme candidate aux élections législatives.

Considérée comme une figure centrale dans l’histoire du mouvement des droits des Françaises, Hubertine Auclert a poursuivi son activisme jusqu’à sa mort. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise à Paris. La sculpture sur son tombeau commémore « le Suffrage des Femmes ».

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