Houari Boumédiène

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Houari Boumédiène
Algérien
Mandat
19 juin 1965 – 27 décembre 1978
Précédé par Ahmed Ben Bella
Suivi par Chadli Bendjedid
Naissance 23 août 1932
Guelma (Algérie)
Décès 27 décembre 1978

Houari Boumédiène (en arabe : هواري بومدين), de son vrai nom Mohamed Ben Brahim Boukharouba était un homme politique et ancien président algérien né le 23 août 1932 et mort le 27 décembre 1978.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né le 23 août 1932 à Aïn Hesseinia, près de Guelma, dans une famille pauvre du Constantinois à l'origine il est d'une famille Jijelienne, Boumédiène connut déjà très jeune les événements sanglants du 8 mai 1945 à Sétif et à Guelma, dont il dit plus tard : « Ce jour-là, j'ai vieilli prématurément. L'adolescent que j'étais est devenu un homme. Ce jour-là, le monde a basculé. Même les ancêtres ont bougé sous terre. Et les enfants ont compris qu'il faudrait se battre les armes à la main pour devenir des hommes libres. Personne ne peut oublier ce jour-là. »

Durant les années quarante, il entreprit des études coraniques à l'institut Kettania de Constantine, puis les poursuivit à l'institut Zitouna de Tunis ; il se dirigea par la suite vers l'institut al-Azhar du Caire.

En 1955, il retourne en Algérie où il rejoint les rangs de l'ALN (Armée de libération nationale). Très vite, il se fait remarquer et occupe le poste de Chef d'état-major. Une fois l'indépendance acquise, il devint vice-président et ministre de la Défense du Conseil de la Révolution qui est alors présidé par Ben Bella. Ne partageant pas les orientations politiques de ce dernier, il décide le 19 juin 1965 de mener un coup d'État au terme duquel il devient le nouveau président de l'Algérie. Sous sa direction, il entreprit plusieurs actions en vue d'estomper sur le plan intérieur, les tensions nées de la guerre d'indépendance. En 1968, il réussit à faire évacuer la dernière base militaire occupée par la France à Mers el Kébir (Oran) ; alors que sur le plan économique, il opte pour le modèle socialiste, il construisit sur la base de ce choix beaucoup d'usines et d'écoles, et contribua surtout, le 24 février 1971, au nom du principe de la récupération des richesses nationales, à la nationalisation des hydrocarbures, au grand dam de la France.

Cette nationalisation réussie conféra à Boumédiène une importante dimension internationale; En effet, Boumédiène venait de réussir là où l'Iranien Mossadegh avait échoué. L’année 1973 lui donne une nouvelle fois l’occasion d’affirmer son influence sur le plan international en organisant avec succès le sommet des non-alignés auquel les plus grands dirigeants du Tiers-Monde de l’époque ont assisté, il s’en suit dès lors une période durant laquelle l’Algérie de Boumédiène offrit un soutien très actif aux différents mouvements de libération d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, et c’est en véritable leader du Tiers Monde qu’il se déplaça en 1974 à New York, pour prendre part à une réunion spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU sur les matières premières qu’il a lui-même convoquée au nom des non-alignés, il prononça à cette occasion un discours par lequel il exposa une doctrine économique, appelant entre autres à l’établissement d’un nouvel ordre économique international plus juste, qui prendrait en compte les intérêts du Tiers Monde. C'est à cette occasion qu'il déclara : « Un jour, des millions d'hommes quitteront l'hémisphère sud pour aller dans l'hémisphère nord. Et ils n'iront pas là-bas en tant qu'amis. Parce qu'ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront en le peuplant de leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire[1][2][3][4]. » Ces allégations sont en contradictions avec son hostilité permanente à l'émigration qu'il a toujours affiché et ce notamment en août 1966 durant le séminaire national sur l'émigration« Si les raisons de l'émigration sont politiques, c'est parce qu'en accaparant notre pays, le colonialisme n'a rien entrepris pour créer des industries et fournir des emplois au peuple. Il avait pour seul souci l'exploitation des matières premières au profits des industries françaises. Au sein de celles-ci, le besoin d'une main d'œuvre à bas prix s'est fait sentir tout au long de leur développement. Cette situation, nous ne pouvons pas la changer, ni dans quatre ans, ni dans cinq, ni peut-être dans dix ! Ce qui nous importe c'est de considérer l'émigration algérienne dans les pays européens, non pas comme un problème banal mais une question nationale. Personnellement, j’estime que, progressivement, de nombreux concitoyens qui ont émigré retourneront dès qu’ils pourront jouir des conditions de travail dans le pays. » [5].

En 1975 il accueille le premier sommet de l'OPEP par le biais duquel les membres du cartel ont pu définir une politique pétrolière concertée. Dans le sillage de cette même réunion, il parvint à sceller la paix entre l'Iran du Chah et l'Irak de Saddam Hussein. Sur le plan intérieur, il fit voter en 1976 une charte en vertu de laquelle il promulgue la constitution d'une Assemblée législative ainsi que la création du poste de président de la République, soumis au suffrage universel.

À partir de l'année 1978, les apparitions publiques du président Houari Boumédiène se font de plus en plus rares, il s'est avéré qu'il souffrait d'une maladie du sang, la maladie de Waldenström, mais il reste que très peu de choses ont été dites à propos des circonstances qui entourèrent sa mort, qui survint le 27 décembre 1978.

[modifier] Références

  1. Oriana Fallaci, La Force de la Raison, Éditions du Rocher, 2004, p. 46
  2. Interview de Lorenzo Vidino par FrontPage Magazine, 14 novembre 2005, reproduit sur le site think-israel.org
  3. Emmanuel Navon (professeur à l’Université de Tel-Aviv), Soft Powerlessness: Arab Propaganda and the Erosion of Israel's International Standing, IDC Herzliya, 2006
  4. « Stand By Steyn », par Robert Spencer, 26 décembre 2007
  5. Paul Balta et Claudine Rulleau in La Stratégie de Boumediène, édition Sindbad, 1978, p. 144-145)

[modifier] Bibliographie

  • Ania Francos et Jean-Pierre Séréni, Un Algérien nommé Boumédiène, éd. Stock coll. « Les Grands Leaders », 1976 ;
  • Paul Balta et Claudine Roulleau, La Stratégie de Boumédiène, éd. Simbad, 1978 ;
  • Juliette Minces, L'Algérie de Boumediène, éd. Presses de la Cité, 1978 ;
  • Edouard Moha, Le Sahara occidental ou la sale guerre de Boumediene, éd. Jean Picollec, 1990.

[modifier] Liens externes