Hors jeu (film, 2007)

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Hors jeu est un film iranien réalisé par Jafar Panahi en 2007.

Même si son film a été censuré en Iran, car ils montrent des scènes qui pourraient pousser les femmes à se manifester, Jafar Panahi veut quand même dénoncer la place des femmes dans la société iranienne. Il a décidé de prendre des acteurs non professionnels pour faire plus réaliste et pour que les femmes iraniennes s’associent plus aux comédiens. Il nous dit (en parlant des acteurs professionnels) : « Leur présence aurait introduit une notion de fausseté. » (selon le site de France liberté)

Dans le film Hors jeu, Jafar Panahi expose la place de la femme dans la société iranienne et cet élément est montré grâce à l’interdiction aux femmes iraniennes d’assister à une représentation sportive dans un stade.

L'auteur fait référence aux lois qui interdisent aux femmes d'assister à ce genre de manifestation sportive. Il montre avec son film une jeune femme qui veut tellement voir le match de football qu’elle doit se déguiser en garçon pour y parvenir. En Iran, les femmes ne peuvent pas assister à un match de football depuis la révolution islamique en 1979. Malgré cette loi, plusieurs femmes tentent quand même de rentrer dans les stades pour voir les matchs à l’aide de diverses ruses. Certaines de ses ruses sont montrées dans le film Hors jeu par exemple la femme qui se déguise en soldat pour pouvoir regarder le match de football.


L’histoire que Jafar Panahi a voulu montrer, raconte les aventures de plusieurs femmes qui ont essayé par divers moyens d'entrer dans le stade football lors de la qualification de l’Iran pour la coupe du monde malgré la règle qui interdit leur présence dans un stade réservé aux hommes. Pendant une bonne partie du film,ces six femmes,toutes différentes et anonymes essayent d'entrer et personne ne les nomme car ce pourrait être n’importe qu’elle Iranienne qui tente d'aller au bout d'un rêve,ici entre autre (c'est le prétexte du film),celui d’aller voir un match de football. Le temps et la durée de l’action font très réaliste puisque l’histoire se déroule du matin au soir durant une journée entière, l’unité de temps donnant au spectateur le sentiment de regarder un évènement qui se déroule en temps réel. Le lieu où se déroule l’action, une petite prison munie de barrières ,somme toutes, fragiles, est très symbolique, cette prison temporaire n’est pas du tout solide. Les femmes pourraient à tout moment sauter par-dessus, mais elle ne peuvent pas, car elles ont peur de l’autorité, tout comme les femmes iraniennes d’aujourd’hui qui pourraient à tout moment décider de se révolter, mais ne le font pas. La scène où la femme la plus « dure » parle avec le soldat de façon très amicale assis par le travers des barreaux a aussi une fonction symbolique, l’homme est libre et à l’opposé, la femme reste entravée dans le système, à cheval sur 2 possibles.

L’auteur a voulu mettre l’accent sur l’éclairage avec des couleurs très vives,excepté pour les femmes qui sont souvent dans l’ombre ou dissimulées par des casquettes(ou des chapeaux) rappelant leurs places dans la société,comme dans le stade, où elles doivent se cacher pour exister( voir la scène où l’une des femmes prisonnières décide de remettre son tchador, indiquant qu’elle se range, retournant à la place que la société lui assigne). Les cadrages des femmes sont majoritairement mi-moyens et on voit toujours un bout des barreaux devant elles ou en premier plan, pour mieux faire sentir qu’elles sont toujours prisonnières. Les soldats masculins sont présentés souvent,dos aux femmes,pour indiquer leur absence d’intérêt pour leur situation( voir la scène où un soldat raconte aux femmes le déroulement du jeu et lorsque les femmes crient de joie sachant que leur équipe a marqué un but,on le voit rester indifférent à leurs réactions,il reste de dos sans leur accorder le moindre regard.

L’angle de prise de vue est souvent celui d’une caméra à l’épaule pour être au cœur de l’action( façon reportage), du mouvement et nous faire partager le stress,( ex :la femme du début qui veut rentrer dans le stade ou celle qui regarde les soldats craignant qu’ils la prennent). On est en phase avec sa peur et son stress dans cette situation où elle n’a pas sa place.