Honneurs du Louvre

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Honneurs du Louvre

Droit d’entrer en carrosse ou en chaise dans la cour d’une maison royale ; ce droit impliquait le traitement de cousin. C'est-à-dire que le roi s'adressait au bénéficiaire de cet honneur en l'appelant mon cousin : déférence sinon réservée aux autres maisons royales, aux cardinaux, etc.

Le duc de Saint-Simon voit dans le fait que cet honneur ait été, par exemple, accordé au chancelier de l'ordre du Saint-Esprit par Henri IV une précoce manifestation de l'entropie qui ronge les rangs et provoque leur déchéance progressive. De fait les bénéficiaires seront sans cesse plus nombreux.

Saint-Simon[1] : "Ces honneurs du Louvre ne sont rien autre chose que le privilège d'entrer dans son carrosse, ou en chaise avec des porteurs de sa livrée, dans la cour réservée où il n'entre que les carrosses et les porteurs en livrée des gens titrés."

S'y associent la qualité de "femmes titrées' que la marquise de Créquy définit de façon très discriminante: "les personnes à qui nous accordons la qualification de femmes titrées ne sont que les Duchesses ou les Grandes d'Espagne, les femmes de Maréchaux de France, et les autres femmes qualifiées, n'importe de quel titre, dont les maris sont en possession des honneurs du Louvre héréditaires, avec le titre de COUSIN DU ROI. Il est bon de vous dire que les princes étrangers de maisons régnantes, qui ne sont pas royales, ne sauraient obtenir aucun privilége de rang à la cour de France".[2]

  1. Saint-Simon, "Mémoires" (1716-1718), Tome VI, Editions de la Pléiade-Gallimard, 1985, p 85
  2. Souvenirs de la marquise de Créquy, Tome III, Paris, Garnier, 1834-1836, p 12