Hommage à Armstrong

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Armstrong (1900 – 1971)

Courts extraits de Voix nègres, voix rebelles par Jean Métellus, Éditions Le Temps des Cerises, Paris 2000.

Recouds, reprise les saisons déchirées
Lacère la nuit et délie l’aurore
Caresse l’immensité de ta voix sans frontière
Le ciel s’est dévêtu
Le firmament est vierge
Le monde, désespérément noué
Attend un sanctificateur
Et le cauchemar d’Armstrong au sortir de ce songe
S’est dérobé sous l’haleine vive de l’espoir
Ses vœux se sont mariés aux mots
Ils ont enfantés
Dans la chamade du siècle
Dans le tonnerre et dans le sang
Malgré les vents adverses
Dans les entrailles de la fureur
Malgré les flammes, la fumée et la peur
Malgré les souffles de terreur
Ils ont enfanté
Un homme éprouvé par le fer et le feu
Attentif aux fêlures du silence
Qui dépose sa voix sur toutes les déchirures
Assiège l’écorce de l’amertume
Et apaise la démangeaison de jours
La voix d’Armstrong, vivante dans nos cœurs
Ranime les cendres
Et sa trompette
Eparpillant des escarbilles
Délie nos prières
Ô sa bouche robuste et crue
Comme une aube inviolée
Ô ses lèvres possédées
Chair martyrisée

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