HMS Amethyst (U16)

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Le 20 avril 1949, le HMS Amethyst (U16), frégate britannique qui remontait le cours du Yang Tsé Kiang est, sans avertissement, la cible de l'armée communiste chinoise. Les tirs en direction du bâtiment de la marine britannique feront 22 morts y compris le capitaine et 31 blessés, et endommagera sérieusement la coque du navire.

Sommaire

[modifier] Histoire

Situation de Nanjing, juste en amont du delta du fleuve.
Situation de Nanjing, juste en amont du delta du fleuve.

En avril 1949 le HMS Amethyst, HMS Consort, HMS London et le HMS Black Swan sont chargés par le gouvernement de défendre les intérêts et les sujets britanniques restés dans le pays, devant l’avancée communiste chinoise.

Le 20 avril 1949, le HMS Amethyst (U16), frégate britannique qui remonte le cours du Yang Tsé Kiang pour se rendre à son ambassade de Nanjing est, sans avertissement, la cible de l'armée communiste chinoise.

Lorsque les tirs cessent en direction du bâtiment on relèvera plusieurs morts et blessés sur le pont du navire, et la coque du navire sérieusement endommagée sera hors d’état de naviguer. L’armée rouge communiste entoure complètement le navire et l’arraisonne. Le commandant de l’Amethyst, John Simons Kerans tente de négocier pour trouver une solution pacifique et justifier que son navire est neutre dans le conflit.

L’armée chinoise demande au commandant de reconnaître par écrit que le navire s’était livré à une action agressive. Le commandant refuse et contraint de rester à bord, l’équipage au bout de quelques jours commence à souffrir de la faim, de la soif et surtout de l’isolement politique. Les semaines passent et John Simons Kerans est contraint d’envisager une solution pacifique pour des raisons diplomatiques entre l’Angleterre et la Chine.

Au bout de trois mois, dans l’après midi du 30 juillet 1949, le commandant prend la résolution de rejoindre la haute mer qui se trouve à 240 kilomètres de là, et de passer inaperçu le long du fleuve Yang Tsé Kiang, truffé de postes d’artilleries communistes et nationalistes.

L’Amethyst doit impérativement passer devant le dernier poste communiste de Kiang-yin avant l’aube, car ce lieu possède une artillerie lourde et l’embouchure du chenal est jonché de navires coulés, ce qui occasionne un sérieux obstacle.

Vers dix heures du soir, l’Amethyst largue les amarres, déroule le long de sa coque des bâches sombres pour camoufler le maximum de la coque du bâtiment, et tout ce qui est blanc est peint en noir. Un message secret est envoyé au destroyer Concord qui croise au large des côtes chinoises : « Top secret, commandant en chef et Concord, de Kerans. Vais essayer forcer blocus à dix heures, ce soir 30 juillet. Concord surveiller 8290 kilohertz. »

Au même moment un cargo marchand chinois passe à proximité de l’'Amethyst. Le commandant comprenant qu’il s’agit d’un hasard à saisir, fait immédiatement lever l’ancre et donne l’ordre à la salle des machines de mettre les chaudière à toute vapeur. L’équipage silencieux et crispé est à l’affût du moindre bruit ou coup de feu, le bateau glisse le long du Yang Tsé Kiang, côte à côte avec l’autre cargo désert de toute présence. Le premier obstacle passé avec succès, les deux bâtiments s’approchent maintenant d’une batterie connue, Tachiang, qui lance une fusée éclairante dans le ciel, et le navire chinois répond par trois brefs coups de sirènes. Une seconde fusée éclate au-dessus de l’Amethyst, qui illumine la nuit noire, le commandant Kerans voit dans la pénombre une barge s’approcher de son navire et comprend la situation. L’Amethyst à toute vapeur est la cible de tirs de mitrailleuses, mais le cargo chinois croyant qu’il s’agit de nationalistes, fait aussi feu sur la barge. Dans la panique générale, la frégate britannique est obligée de se servir aussi de ses armes, ouvre le feu vers les batteries côtières, et dans une épaisse fumée noire échappée du cargo chinois en feu qui lui fait écran, arrive à se glisser hors des tirs.

L’état des dégâts est alarmant, de l’eau s’infiltre dans la salle des machines, et un trou est visible au dessous du niveau de flottaison… les marins pomperont et colmateront provisoirement la déchirure.

L’Amethyst n’a que six heures pour sortir de l’embouchure avant l’aube, les machines sont au maximum, la vitesse de 22 nœuds (41 km/h), et l’équipage retient son souffle au dernier passage. Une fusée éclairante vient percer la nuit, des obus sont tirés, le commandant n’a plus le choix, il faut passer à tout prix, risquer ou rester. La frégate n’est plus qu’à 50 yards de l’embouchure, le commandant du Concord reçoit un message de l’amiral Brind : « Si Amethyst passe Wu-Sung à l’aube, du large, mettez vos batteries en action si le fort ouvre le feu. »

Tout feux éteints, les chaudières prêtes à éclater, l’Amethyst se lance dans le détroit à 23 nœuds, mais les projecteurs scrutent le fleuve et plus particulièrement le milieu de l’embouchure, ce qui permet au commandant de passer sur cette étroite bande sombre. Les faisceaux des projecteurs balaient l’horizon au dessus du navire et lorsque l’équipage comprend que l’Amethyst est hors de portée des canons, c’est la joie générale. Le Concord récupérera au loin les marins rescapés de cet évasion.

[modifier] Anecdotes

  • Les marins rescapés de cette aventure ont défilés à Londres pour recevoir les félicitations du Roi et de la Reine d'Angleterre.
  • La frégate a pris part à la guerre de Corée en 1951.
  • La frégate hors service a été achetée par une compagnie cinématographique pour tourner un film retraçant cette aventure.

[modifier] Bibliographie

  • Historama : n°147 de décembre 1963 - Article signé David Cernay

[modifier] Filmographie

[modifier] Liens externes

Histoire de la frégate H.M.S. Amethyst

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