Hapouseneb

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Hapouseneb fut une figure marquante du règne d'Hatchepsout, la grande épouse royale, devenue régente puis couronnée roi sous le nom de Maâtkaré (XVIIIe dynastie). Premier représentant du clergé d'Amon, il compta parmi les grands favoris de la souveraine après Sénènmout.

Sa présence dans la plupart des grands événements et des voyages du règne atteste de sa loyauté à la souveraine qui le couvrit d'honneurs.

Hapouseneb était le fils d'Hapou, prêtre aux mains pures, troisième prêtre lecteur d'Amon, rang intermédiaire de la hiérarchie cléricale. Sa mère, quant à elle, était la dame Ahhotep, d'une famille de dignitaires importants ; elle était « nourrice royale »[1]. Petit-fils d'Imhotep, vizir sous Thoutmôsis Ier[2], il fit certainement très tôt partie de l'entourage royal. Il fut marié à une femme du nom d'Amenhotep.

[modifier] Généalogie

Hapouseneb
Naissance Décès
Père Hapou Grand-père Imhotep
Grand-mère Grand-mère paternelle inconnue
Mère Ahhotep Grand-père Grand-père maternel inconnu
Grand-mère Grand-mère maternelle inconnue
Fratrie Fratrie inconnue
Première épouse Amenhotep Enfant(s) pas d'enfant connu
Deuxième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Troisième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Quatrième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Cinquième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Sixième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Septième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Huitième épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Mari inconnu Enfant(s) pas d'enfant connu
Deuxième mari inconnu Enfant(s) pas d'enfant connu
Troisième mari inconnu Enfant(s) pas d'enfant connu
Quatrième mari inconnu Enfant(s) pas d'enfant connu

Hatchepsout, veuve de Thoutmôsis II et régente pour son beau-fils et neveu Thoutmôsis III, put s'appuyer sur des assistants et des ministres efficaces et fidèles, qui lui permirent de conserver le pouvoir pendant presque vingt ans. Nommé grand prêtre d'Amon, Hapouseneb offrit le soutien du puissant clergé du dieu dynastique, à Thèbes. Il occupa la charge de vizir du royaume, premier à cumuler de hautes fonctions à la fois civiles et religieuses. Cette concentration des pouvoirs inaugurait une pratique qui allait progressivement se systématiser au sein de quelques grandes familles de dignitaires, mettant finalement l'autorité royale en péril à la fin du Nouvel Empire.

Son titre de vizir n'est cependant que peu mentionné sur les inscriptions le concernant, pouvant indiquer une fonction occupée temporairement. La reine confia en outre le vizirat à un autre dignitaire, fondateur d'une grande famille d'administrateurs, Ahmosé dit Âmtou. En l'an V du « règne », avant le couronnement d'Hatchepsout, un autre personnage encore, Ouseramon, le propre fils d'Amtoû est, selon le texte d'un papyrus, nommé vizir par Thoutmôsis III. Ces faits ne nous permettent pas d'établir un « ordre » clair entre ces différents vizirs, peut-être un reflet de cette période trouble, où Hatchepsout et Thoutmôsis III occupent tous deux le haut de la pyramide de l'État.

Hapouseneb reçut également la dignité de « directeur de tous les prêtres du Sud et du Nord », affermissant encore son influence, et affirmant la primauté du dieu Amon sur les autres divinités d'Égypte. Il installa son frère en qualité de scribe du trésor d'Amon.

Hatchepsout avait abandonné la construction de son premier tombeau après son couronnement, lui préférant un site plus conforme à son nouveau statut dans la vallée des rois ou son père Thoutmôsis Ier avait été le premier à y être inhumé. Hapouseneb fut nommé directeur des travaux[3], qui débutèrent en l'an VII du règne. Il participa également à la construction du temple funéraire de Deir el-Bahari, dont l'édification était sous la direction de Sénènmout.

Dans son tombeau, il est représenté participant à l'importante expédition envoyée vers l'an VIII par la reine pour le pays de Pount et dirigée par le chancelier Néhésy.

Une inscription dans cette tombe fait l'éloge du grand pontife, nous éclairant davantage sur certains traits de sa personnalité, et soulignant son importance :

« Le noble, le prince, qui s'approche du corps divin, dont les faveurs sont stables et grand l'amour qu'il inspire, qui rend éminent le palais royal, le savant, initié aux mystères de l'Ennéade divine… supérieur des secrets des deux uroei, le directeur des plus hautes charges, le grand prêtre d'Amon, Hapouseneb[4]. »

[modifier] Sépulture

Hapouseneb fit édifier sa tombe, de dimensions plutôt importantes, à Sheikh abd el Gournah. Mais comme beaucoup de hauts dignitaires de cette période, il se fit également construire un cénotaphe dans les collines du Gebel Silsileh, au sud de Thèbes.

[modifier] Notes

  1. Claire Lalouette, Thèbes ou la naissance d'un empire, éd. Flammarion p.232
  2. Nicolas Grimal, Histoire de l'Égypte ancienne, livre de poche, p.274
  3. Assertion basée principalement sur une inscription détériorée d'une statue d'Hapouséneb (A 134, conservée au musée du Louvre). Il est possible, selon Luc Gabolde (Karnak VIII, 1987), qu'il fut plutôt chargé de la construction de la tombe de Thoutmôsis II (hypothèse soulignée par Ch. Desroches Noblecourt, La reine mystérieuse Hatshepsout, 2002)
  4. Claire Lalouette, Thèbes ou la naissance d'un empire, éd. Flammarion p.232