Guy Ropartz

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Joseph-Guy Ropartz est un compositeur français, né à Guingamp (Côtes-d'Armor) le 15 juin 1864 et mort à Lanloup (Côtes-d'Armor) le 22 novembre 1955.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né en Bretagne à Guingamp (Côtes-du-Nord), Joseph-Guy-Marie Ropartz étudie d'abord le droit à Rennes avant d'entrer en 1885 au Conservatoire de Paris dans la classe de composition de Dubois, puis de Massenet où il se lie, entre autres, avec le jeune Georges Enesco, mais qu'il délaisse dès 1886 pour celle d'orgue de César Franck.

Il est directeur du Conservatoire de Nancy (à l'époque École nationale succursale du Conservatoire de Paris) de 1894 à 1919, où il créé les classes d'alto en 1894, de trompette en 1895, de harpe et d'orgue en 1897, puis de trombone en 1900. Il instaure également la saison de concerts symphoniques avec le tout jeune Orchestre du Conservatoire, ancêtre de l'Orchestre symphonique et lyrique de Nancy. Il devient membre de l'Union régionaliste bretonne en 1898.

Après le décès tragique de son ami Albéric Magnard en 1914 et la perte de plusieurs manuscrits, Ropartz reconstitue de mémoire l'orchestration de son opéra Guercœur.

Il est ensuite directeur du Conservatoire de Strasbourg de 1919 à 1929, assure parallèlement la direction de l'Orchestre philharmonique de Strasbourg et influence considérablement de jeunes étudiants comme Charles Munch. Élu en 1949 membre de l'Académie des Beaux-Arts, 5e section (composition musicale), il succède à Georges Hüe au fauteuil V.

Il prend sa retraite en 1929 et se retire dans son manoir de Lanloup. En 1953, il est atteint de cécité.

[modifier] Style

Celtique dans l'âme, Ropartz était bien le fils de ce pays "où les korrigans peuplent la lande et dansent, par les nuits lunaires autour des menhirs où les fées et les enchanteurs — Viviane et Merlin — ont pour domaine la forêt de Brocéliande, où les âmes des morts restés sans sépulture apparaissent toutes blanches au-dessus des flots de la baie des Trépassés." Ces mots poétiques empruntés à l'auteur lui-même pour définir sa Bretagne natale définissent aussi parfaitement ses œuvres, dont l'une a précisément pour titre Le Pays. Au lendemain de la mort de Ropartz, René Dumesnil écrivait dans Le Monde : "Il y a chez Ropartz une science du folklore et de son utilisation juste qu'on admire ; mais plus souvent que l'emploi direct de motifs populaires c'est une inspiration puisée dans le terroir même qui nourrit l'œuvre, comme la sève les arbres."

[modifier] Production musicale

Sa production musicale comprend une centaine d'opus.

[modifier] Musique symphonique

On lui doit cinq symphonies composées entre 1894 et 1945, dont la troisième avec chœur.

Autres pièces orchestrales 
  • La Cloche des morts (initialement Le Convoi du Fermier) (1887)
  • Lamento pour hautbois et orchestre (1887)
  • Les Landes (1888)
  • Marche de fête (1888)
  • Cinq pièces brèves (1889)
  • Carnaval (1889)
  • Dimanche breton, suite en 4 parties (1893)
  • Fantaisie en majeur (1897)
  • A Marie endormie (1911-12)
  • La Chasse du prince Arthur (1911-12)
  • Sons de cloches (1913)
  • Soir sur les chaumes (1913)
  • Rhapsodie pour violoncelle et orchestre (1928)
  • Sérénade champêtre (1932)
  • Bourrées bourbonnaises (1939)
  • Petite symphonie en mi bémol majeur (1943)
  • Pastorales (1950)

[modifier] Opéra

  • Le Pays (1912)

[modifier] Musique de chambre

  • Six quatuors à cordes (1893 à 1949)
  • Deux sonates pour violoncelle et piano (1904/1918-19)
  • Trois sonates pour violon et piano (1907/1917/1927)
  • Fantaisie brève sur le nom de Magnard pour quatuor à cordes
  • Un trio en la mineur pour violon, violoncelle et piano (1918)
  • Deux pièces pour quintette à vents (1924)
  • Un trio en la mineur pour violon, alto et violoncelle (1934-35)
  • Prélude, Marine et Chanson pour flûte, violon, alto, violoncelle et harpe (1928)

[modifier] Musique religieuse

  • Kyrie solennel, pour 4 voix soli, chœur et orgue (1886)
  • Offertoire pascal, pour orgue seul (1889)
  • Psaume 136 "Super flumina Babylonis", pour chœur et orchestre (1897)
  • Cinq motets pour 4 voix mixtes a cappella (1900)
  • Messe brève en l'honneur de Sainte Anne, pour trois voix égales et orgue (1921)
  • Messe en l'honneur de Sainte Odile, pour chœur mixte et orgue (1923)
  • Messe "Te Deum Laudamus", pour 3 voix mixtes et orgue (1925-26)
  • Requiem, pour soli, chœur et orchestre (1937-38)
  • Salve Regina pour chœur mixte et orgue (1941)
  • Psaume 129 "De profondis", pour solo, chœur et orchestre (1942)

[modifier] Musique vocale

Pour orchestre et chant
  • Prière
  • La Fleur d'or
  • Sous Bois
Pour chant et piano
  • Amour d'hiver
  • Lied
  • Le Petit Enfant
  • Sous-bois
  • Rondel pour Jeanne
  • Rondel de miséricorde
  • Rondeau pour un délaissé de s'amye
Pour chœur
  • Les Fileuses de Bretagne, chœur pour voix de femmes
  • Kyrie

[modifier] Musique pour piano

  • Ouverture, variations et final (1904)
  • Choral varié (1904)
  • Nocturne n°1 (1911)
  • Dans l'ombre de la montagne (1913)
  • Nocturne n°2 (1916)
  • Nocturne n°3 (1916)
  • Scherzo (1916)
  • Musiques au jardin (1916-17)
  • Croquis d'été (1918)
  • Croquis d’automne (1929)
  • Jeunes filles (1929)
  • À la mémoire de Paul Dukas (1936)

[modifier] Production littéraire

Ropartz a également été un poète de talent qui a fait paraître dans sa jeunesse trois recueils de vers, influencés à la fois par l'école parnassienne et le symbolisme. En 1889 il publie avec Louis Tiercelin Le Parnasse breton contemporain, une anthologie de la poésie bretonne de la deuxième moitié du XIXe siècle et il participe à la Revue L’Hermine, que Tiercelin fonde peu de temps après, en octobre 1890.

  • Adagiettos (1888)
  • Modes mineurs (1890)
  • Les Muances (1892)

[modifier] Droits d'auteur

  • Au Canada et dans les pays observant un délai de 50 ans post mortem, les œuvres de Ropartz sont tombées dans le domaine public le 1er janvier 2006.
  • Aux États-Unis, les œuvres de Ropartz publiées avant 1923 (la plupart) sont tombées dans le domaine public ; celles publiées à partir de 1923 (et jusqu'en 1977) sont (très probablement) protégées durant 95 ans après leur date de publication[1].
  • Dans l'Union européenne et dans les pays observant un délai de 70 ans post mortem, les œuvres de Ropartz sont protégées jusqu'au 1er janvier 2026[2].
  • Cependant, en France, les œuvres (musicales) de Ropartz publiées avant 1921 (la plupart) sont protégées jusqu'en octobre 2040 ; celles publiées de 1921 à 1947 jusqu'en avril 2034 ; celles publiées à partir de 1948 sont protégées jusqu'au 1er janvier 2026 ; cette dernière date est également le terme de la protection de toutes les œuvres non-musicales de Ropartz, quelle qu'en soit la date de publication.[3]

Ces indications valent pour les œuvres dont Ropartz est le seul auteur ; pour la musique vocale il convient de vérifier aussi le statut de l'auteur du texte.

[modifier] Références, notes et citations

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie