Discuter:Guy Hocquenghem

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j'ai remplacé "activiste" par "militant", activiste en ce sens étant un anglicisme: en français, un activiste est quelqu'un qui recourt à des méthodes violentes, un extrémiste, ce que n'était pas Guy Hocquenghem - intransigeant mais non violent. T. (31 août 2005)

[modifier] Quelques détails

Guy Hocquenghem avant d'être militant fondateur du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR) était un militant gauchiste, d'abord trotskyste puis mao-libertaire, extrêmement actif et public : co-fondateur du comité de base de la faculté de Censier (il y en avait trois déterminants à Paris ayant apparu radicalement en mai 68, celui de Censier, celui de Nanterre succédant à la rentrée au mouvement du 22 mars, et émergeant de celui de Censier, celui de Vincennes - où il venait souvent parler -), puis co-fondateur du mouvement "Vive la révolution", dont le journal s'intitulait Tout (devise à l'instar de Do it de Jerry Rubin : "ce que nous voulons : tout") indépendamment de son travail avec le CERFI. Je n'ai jamais su qu'il ne fut pas, comme tous nous le fûmes à cette époque, violent. Bien au contraire, alors. Ses amis parlaient même d'une certaine cruauté privée, chez lui. Guy avait plusieurs vies. René Schérer le sait bien, mais aussi son frère Joani Hocquenghem, auteur de l'autofiction Le stade aztèque (éd. Autrement) ou son ami politique Marc Hatzfeld - auteur du Petit traité de la banlieue (éd. Dunod) ; (il y a le film de Jacques Kébadian, "Trotsky" qui informe de la tendance d'un groupe dont Guy faisait partie au sein de la Ligue Communiste Révolutionnaire - il joue dans le film - ; il y a aussi deux articles en hommage, l'un par Joani, l'autre par son ami Marc, qui évoquent ces aspects et d'autres de sa vie, qui ont paru dans "L'Observatoire de la télévision", en 1999). Virer la moitié de la vie militante de Guy ne permet pas de comprendre comment il s'est lancé dans la création du front homosexuel : parce ce que sa pratique de gauchiste lui avait déjà appris à être un leader politique charismatique, séduisant, pertinent, convaincant, toujours radicalement critique des ronronnements idéologiques et des pointes de stalinisme sous-jacents - très écouté et aimant l'être -, et prenant la parole avec une énergie insolente, dans les assemblées publiques. Le moment de sa vie consacré à la publication de son homosexualité et à inaugurer le mouvement de libération des homosexuels fut d'abord pour lui une action révolutionnaire ; ce ne fut pas à proprement parler une rupture, mais un changement de niveau. On aurait mal vu Guy défendre par exemple le mariage des homosexuels ou l'homoparentalité, revendiquant au contraire toute sa différence du conformisme familial dit "petit bourgeois" et "bourgeois"... Sa lettre dans le "Nouvel Observateur" elle-même fut violente (particulièrement à l'égard de sa mère). Pour la création du FHAR, on dit que François Lasquin également militant "révolutionnaire" (homosexuel mais qui se tint toujours à la périphérie des mouvements spécialisés, car il redoutait le virage identitaire), de retour des Etats-Unis, aurait lancé sur la table de la rédaction de Tout une copie de la lettre de Huey Newton juste sorti de prison, publiée dans le journal du Black Panther Party, aux Etats-Unis ; lettre sur les minorités révolutionnaires, notamment explicitement nommant les homosexuels, ce qui produisit l'effet d'une bombe dans le BBP, alors très machiste hétéro. Guy, inspiré par cette lettre aurait décidé de créer le FHAR. Ceci ne prétend pas infirmer le ci-article qui lui est consacré, notamment consacré à la partie de sa vie exclusivement dédiée à son engagement sur l'homosexualité, mais au contraire de l'informer du double registre activiste, fondé par l'activisme révolutionnaire global, dans lequel, de toutes façons, Guy s'était également illustré. De plus, en tant qu'élève de Normale Sup, il avait toujours un phrasé brillant - et cultivé. Toujours irradiant une distinction qui lui conférait un charme public irrésistible - accompagné par sa beauté, qui aurait pu le faire sortir d'un film de Pasolini - aigu et tranchant. (Signé : un témoin direct et indirect)