Gustave Biéler

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Gustave Biéler (1904 - 1944), plus généralement connu sous le nom de « Guy » Biéler, fut un agent canadien du service secret britannique Special Operations Executive pendant la Seconde Guerre mondiale. Chef du réseau Tell -MUSICIAN de la section F, basé dans la région de Saint-Quentin (Aisne), il organisa dans le nord-est de la France de très nombreux sabotages au détriment des Allemands. Finalement arrêté, torturé, déporté au camp de concentration de Flossenbürg, il fut exécuté le 5 septembre 1944..

Note : pour accéder à des photographies de Gustave (dit « Guy ») Biéler, se reporter au paragraphe Lien externe en fin d'article.

Sommaire

[modifier] Généalogie

  • Ses parents : Suisses.
  • Sa femme : Marguerite Geymonat Bieler, Montreal, Quebec.
  • Ses enfants : 2.

[modifier] Biographie

1904. Le 26 mars, naissance de Gustave Daniel Alfred Biéler à Beurlay, Charente-Maritime en France (ou Lutry, Vaud, Suisse ?).

1924. Il émigre au Canada, où il s’établit dans la ville de Montréal, travaillant d’abord comme enseignant à Pointe-aux-Trembles, près de Montréal, puis comme directeur du bureau de traduction pour la Sun Life Assurance Company.

1934. Il devient citoyen canadien.

1940.

  • Juin. Il rejoint le contingent universitaire de Montréal du corps de formation des officiers canadiens. Il est nommé au régiment de Maisonneuve.
  • Septembre. Il dit adieu à sa femme et à ses deux enfants et est envoyé dans une base en Grande Bretagne, comme officier du service de renseignements du régiment de Maisonneuve. Sa femme Marguerite Geymonat travaille à Radio-Canada International qui diffuse des émissions aux troupes en Europe.

1942

  • 4 juin. Recruté par le colonel Maurice Buckmaster, chef de la section F du SOE, Biéler quitte son régiment et rejoint la section F, où on le connaîtra sous le surnom de « Guy ».
  • Période d’entraînement, successivement : à Warnborough Manor (Surrey) quatre semaines d’instruction de base et d’examens psychologiques et techniques ; en Ecosse, un mois d’entraînement à la mise à mort silencieuse, au maniement du couteau, de la corde, du pistolet et du pistolet mitrailleur, à la manœuvre d’un bateau, à la lecture de carte, au morse ; stage de parachutisme près de Manchester ; stage final, près de Beaulieu, pour apprendre à repérer des filatures, à changer d’adresse au bon moment, à dissimuler sa personnalité, à supporter des interrogatoires brutaux. Maurice Buckmaster écrit dans son dossier que « Biéler était le meilleur stagiaire que le SOE ait jamais eu ». Biéler choisit son surnom « Guy » comme nom de guerre.
  • 18 novembre. Biéler, en même temps que Michael Trotobas et Arthur Staggs, le chef et l'opérateur radio du réseau FARMER, est parachuté en France, à cent kilomètres au sud de Paris. Malheureusement, du fait de l’obscurité, Biéler atterrit sur des rochers et se blesse grièvement à la colonne vertébrale. Ses compagnons, Trotobas et Staggs, lui conseillent de demander un retour en Angleterre. Comme il refuse, ils l’amènent à Paris, dans l'appartement de Marie-Louise Monnet (situé 38 avenue de Suffren, à l'étage en-dessous de celui des sœurs Tambour du réseau Prosper), planque à partir de laquelle il prend les premiers contacts avec la Résistance pour constituer son réseau Tell -MUSICIAN.

1943

  • 7 avril. Biéler se sent assez rétabli pour se rendre dans la zone de Saint-Quentin. Il s’installe dans la maison d’Eugène Cordelette, géomètre dans le village de Fonsomme. Connu sous le nom de « Commandant Guy », il développe son réseau, qu'il appelle aussi réseau Tell. Très doué pour la communication et l’organisation, en tant que chef du réseau Tell -MUSICIAN, il travaille avec des agents du SOE amis et des membres de la résistance, pour organiser des missions de sabotage très productives. Il reçoit seize parachutages d’armes et d’explosifs. Vingt-cinq équipes de Biéler, réparties dans différentes zones du nord de la France, réussissent à endommager ou détruire des équipements allemands, tels que des réservoirs de stockage de pétrole, des moyens ferroviaires (destruction d’un convoi de troupes, déraillement de 20 trains, endommagement de 20 locomotives avec de la graisse abrasive, sabotage d'usines de réparation et de locomotives, treize coupures de la ligne Paris-Cologne), des ponts, des écluses et des tracteurs électriques utilisés pour remorquer les barges sur les chemins fluviaux. Leurs efforts répétés entravent les mouvements ennemis d’armes et de troupes, mais finalement l’action la plus importante de Biéler porte sur la préparation du débarquement. Ses opérations sont si réussies que les Allemands mettent en place une chasse à l’homme pour le capturer, lui et son équipe.
  • Septembre. Le SOE envoie Yolande Beekman comme opérateur radio attitré de MUSICIAN. Jusque là, Biéler utilisait les moyens radio du réseau PHYSICIAN-Prosper.
  • Décembre. Sur le point d'être arrêté, Michael Trotobas « Sylvestre », qui avait constitué le réseau de sabotage FARMER dans la région de Lille, est tué par les Allemands lors d’une fusillade. Biéler contribue à maintenir FARMER en activité.

1944.

  • 13 janvier. La Gestapo arrête Biéler et Yolande Beekman au Café Moulin Brûlé à Saint-Quentin. Au quartier général de la Gestapo, ils sont torturés à de nombreuses reprises, mais ne cèdent pas.
  • Quelques mois plus tard, Biéler est transféré au camp de concentration Flossenbürg, dans la région de l’Oberpfalz en Bavière, où les tortures brutales se poursuivent. Les Allemands n’obtiennent rien de lui.
  • 5 septembre. Les Allemands, qui avaient acquis un certain respect pour lui, font fusiller le Major « Guy » Biéler mutilé et décharné par une escouade d’exécution avec une garde d’honneur.

[modifier] Reconnaissance

[modifier] Distinctions

[modifier] Monuments

[modifier] Lieux qui portent son nom

  • À Saint-Quentin (France), la "rue du Commandant Guy Biéler"[1].
  • Un lac au Canada.
  • La résidence des anciens combattants à Montréal (Québec).

[modifier] Sources

  • Missions dangereuses et services secrets. Agents, espions et soldats durant la Seconde guerre mondiale, Sélection du Reader’s Digest, 1973, vol. 1, chapitre En mission spéciale auprès du War Office, pp. 325-340
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, ISBN : 978-2-84734-329-8 / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence.
  • Article wikipedia de langue anglaise.

[modifier] Lien externe

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