Guillaume de Pouille

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Guillaume de Pouille (en latin, Guillelmus Apuliensis ; en italien, Guglielmo di Puglia) est l'un des plus célèbres chroniqueurs de l'histoire normande, auteur d'un ouvrage en cinq livres rédigé entre 1088 et 1111 intitulé « De Gesta Rodberti Wiscardi », et narrant l'aventure des Normands en Méditerranée de l'an 1016 (épisode de la révolte de Bari avec notamment Rainulf Drengot et ses quatre frères) à l'an 1085, c'est-à-dire l'année de la mort de Robert Guiscard.

[modifier] Biographie

Guillaume de Pouille, natif d'Apulie, est probablement d'origine normande. Il nous décrit, du point de vue de l'Apulie normande, outre les faits guerriers des Normands, leurs rapports avec les Lombards d'Italie du Sud, les Byzantins, et avec la Papauté et l’Église.

Guillaume imite les poètes de l'Antiquité classique tout en faisant preuve d'une réelle objectivité d'historien pour raconter les péripéthies des Normands. Il cherche, dans son œuvre, à exalter la famille normande des Hauteville en célébrant les exploits du plus illustre des fils de Tancrède de Hauteville, Robert Guiscard, dont les faits guerriers en Italie occupent près de 40 années. Il démontre également que le pouvoir des Normands, acquis par la force, est légitime puisque le remplacement des Grecs par les Normands sur le sol italien est conforme au plan de la Providence divine. De plus, les Normands détestent les Grecs qu'ils disent « efféminés » tandis que les Lombards sont souvent qualifiés de « violents » et « perfides » de la part de leurs détracteurs, hommes d'église le plus souvent. Enfin, selon Guillaume de Pouille, la décadence des Byzantins s’explique du fait « …qu’ils négligent la guerre, mènent une vie oisive, et, pris aux vains attraits de la mollesse, se déshonorent par une inertie honteuse… » (contrairement aux Normands évidemment, selon Guillaume de Pouille).

Les Normands (comme un peu plus tard les Croisés) associent « la mollesse et la paresse des Grecs (des Byzantins principalement mais de tout Orientaux en général, sauf les Turcs) au raffinement excessif de leur civilisation ; le luxe et le confort, mènent à une vie trop facile, qui retirent aux Grecs leur valeur, leur force et leur virilité ».

Si Guillaume de Pouille essaye de rester le plus objectif possible, on peut néanmoins remarquer sa mise en avant des Normands, tentant de légitimiser leur prise de pouvoir en Italie du Sud et en Sicile.