Grand-Saint-Antoine (navire)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ne doit pas être confondu avec Grand-Saint-Antoine (Nouveau-Brunswick).

Le Grand Saint Antoine était le navire qui apporta la peste à Marseille en 1720.

C'était une «flûte», un trois mâts carré, de fabrication hollandaise.

La négligence des médecins italiens qui laissent repartir le navire cumulée à la hâte du capitaine Jean-Baptiste Chataud pour livrer avant le début de la foire de Beaucaire n'arrange rien à l'affaire : il amarre son voilier au Brusc, près de Marseille, et fait discrètement prévenir les armateurs du navire.

Les propriétaires font alors jouer leurs relations et font intervenir les échevins de Marseille pour éviter une quarantaine. Tout le monde considéra que la peste était «une histoire du passé» et l'affaire fut prise avec détachement : les autorités marseillaises demandèrent simplement au capitaine de repartir à Livourne chercher une «patente nette», certificat attestant que tout va bien à bord.

Les autorités de Livourne, qui n'ont pas envie de s'encombrer du navire, ne font pas de difficultés pour délivrer ledit certificat.

C'est ainsi que le Grand Saint Antoine parvint à Marseille le 25 mai. Il mouilla à Pomègues jusqu'au 4 juin; il fut alors autorisé à se rapprocher des infirmeries d'Arenc pour y débarquer passagers et marchandises en vue d'une petite quarantaine, puis il fut finalement placé en quarantaine à l'Île Jarre le 27 juin.

Le Régent Philippe d'Orléans ordonna le 28 juillet de faire brûler le navire et sa cargaison mais cet ordre ne fut exécuté que les 25 et 26 septembre 1720.

La peste eut le temps de s'étendre jusqu'en Provence : elle fut même signalée dans la région d'Apt en septembre. Elle ne fut éradiquée qu'en janvier 1723.

Son épave calcinée a été retrouvée en 1978 par une association de plongée sous-marine, I'A.R.H.A. Les vestiges archéologiques remontés du navire sont aujourd'hui exposés au musée de l'Hôpital Caroline sur l'Île de Ratonneau.

[modifier] Voir aussi